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Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
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Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
Résumé :
25 juillet 806
Deuxième jour de traque. Depuis le départ du château, la pluie n’a pas cessé de tomber. Je profite d’une roche en surplomb pour abriter le journal et écrire ce premier compte-rendu. Arrivés sur les alpages, nous avons suivi la crête pour trouver des indices. Rien ne nous avait préparés à ce que nous avons trouvé là. Un autre campement avait été édifié à cinquante pas à vol d’oiseau du premier et tout indique qu’alors que nous pensions notre retard considérable, ses occupants s’en étaient allés quelques heures auparavant.
Un mini coup de gueule pour commencer. Ce n’est pas dirigé spécifiquement contre cet auteur ou ce bouquin, c’est juste la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
L’auteur, donc, se présente volontiers comme voulant « prendre à contre-pied les poncifs du genre ».
Bon, il n’existe pas de smiley qui montre son cul ou qui fait un bras d’honneur, je me contenterais donc de dire zob, pouet, brllbrllbrll.
Sans déconner, ça fait au moins dix ans que chaque nouvel auteur de fantasy nous sert cette même soupe. Ils ne se rendent pas compte du ridicule de la chose, à force ? Le seul truc qui prendrait quoi que ce soit à contre-pied, aujourd’hui, ça serait de déclarer : « je kiffe grave les poncifs du genre, c’est même pour ça que j’écris de la fantasy, si vous aussi vous aimez ça préparez-vous à en prendre plein la vue ».
Mais non, on continue de nous annoncer des bouquins qui déjouent les stéréotypes, et bla bla bla. Toute une génération d’auteurs honteux. Mais c’est pas grave, pourtant, d’aimer la fantasy, d’aimer ce genre et les fondamentaux qui le constituent, on a encore le droit, non ?
Ou alors, si on n’aime pas ça et qu’on n’a que mépris pour les magiciens, les héros et les dragons, on peut peut-être écrire autre chose et lâcher la grappe aux amateurs du genre ?
Une fois, juste une fois, j’aimerais bien un auteur qui ne me tienne pas ce même discours pour la centième fois, et qui affirme sans complexe son désir de faire plaisir aux amateurs du genre (vous savez, ceux qui achètent ses bouquins) au lieu de me promettre des coups de contre-pied au cul.
Fort heureusement, la plupart du temps, ce genre de déclaration reste de l’ordre de l’annonce, du réflexe pavlovien, et s’avère finalement peu conforme à la réalité du livre.
Ici par exemple, on a finalement une appropriation réussie du trope de la race de magiciens persécutés, à partir duquel l’auteur imagine une histoire assez prenante.
Parce que oui, cette présentation agaçante ne me fait pas oublier l’essentiel : ce premier tome du Sang des 7 Rois est un bon bouquin, que j’ai eu du plaisir à lire.
L’auteur possède un vrai sens du récit, et sur les 400 et quelques pages du roman, durant lesquels il ne se passe pourtant pas des masses de trucs, je ne me suis pas ennuyé un instant.
Il y a de l’action quant il faut, des mystères tout du long, relancés au bon moment, et on a en permanence bien envie de savoir la suite.
L’écriture est parfois tarabiscotée voire un brin verbeuse au début, mais devient plus naturelle et élégante à mesure qu’on avance dans le livre. (Probablement le temps nécessaire à l’auteur pour trouver sa voix, puisqu’il s’agit d’un premier roman.)
Au bout du compte, c’est tout à fait agréable à lire, sur ce plan-là, et je pense qu’on ne retrouvera plus les quelques maladresses du début dans les volumes suivants.
Il y a aussi un petit tour de force dans la narration, qui m’a bien plu. Comme je le disais plus haut, il ne se passe parfois pas grand-chose, au niveau de l’événement pur. Et pourtant, c’est suffisamment bien fait pour que ce « défaut » (avec de gros guillemets) génère de la tension au lieu de nous ennuyer. C’était un peu culotté, mais pour le coup ça fonctionne : ce rythme étrange et presque routinier n’est pas gratuit, quoi, il produit quelque chose d’intelligent pour la narration. Et dans ce cas-là, d’accord, je marche.
Sans analyser dans le détail, je pense que cette réussite tient à l’organisation des changements de point de vue entre le héros (qui ne sait presque rien) et les rois / religieux / membres de la société secrète (qui en savent bien davantage et le révèlent peu à peu au lecteur), qui m’a semblé très pertinente et maîtrisée.
Le seul truc vraiment négatif, qui m’a scié tellement j’y croyais pas, c’est le coup de foudre du héros à un moment : il voit une fille un quart de seconde, et il se met à lui déclarer sa flamme de manière répétée, avec une emphase de théâtre du XVIIème. Puis il n’arrête plus de penser à elle jusqu’à la fin du livre. Sur le coup j’ai rien compris, et j’avais presque l’impression de lire soudain un autre bouquin.
C’est con, parce que je commençais à m’attacher pas mal à ce type, pas si facile à comprendre de prime abord, mais ça commençait à marcher sur la durée. Et là, patatras, je suis paumé, je ne sais plus qui il est.
D’un autre côté, je me dis que c’est suffisamment bizarre pour peut-être cacher quelque chose. Si ça se trouve, l’auteur nous tient au chaud une explication qu’on aura dans les tomes suivants.
Tiens, d’ailleurs, tout ça me fait penser qu’il s’agit exactement du genre de roman où on peut se livrer à ce type de suppositions, qu’elles s’avèrent finalement justes ou carrément à côté de la plaque. N’empêche qu’on les formule, et ça c’est bon signe.
Son histoire et son univers, bourrés de détails intrigants, sont particulièrement propices à l’élaboration de théories, ce qui a sans doute constitué pour moi une partie du plaisir. J’aime beaucoup quand un bouquin me fait ça : cela prouve qu’il est crédible, déjà, ou en tout cas que moi j’y crois, et ça le rend plus marquant, ça donne envie d’en discuter avec d’autres lecteurs, etc. (Je pense aux innombrables théories sur la suite du Trône de Fer, par exemple.)
Un aspect très sympa qui confirme à mes yeux la réussite du roman, donc.
Autres trucs plaisants :
-- J’aime bien la magie, à la fois efficace et assez originale dans son traitement. On est davantage dans les pouvoirs psioniques, mais d’une manière qui s’inspire manifestement de la parapsychologie et des « pouvoirs cachés du corps et du cerveau humains ». Pour l’instant c’est bien fichu, en espérant deux choses : que ça ne devienne pas trop flou dans les tomes suivants, et que ça ne vire pas à outrance dans un projet de « déconstruction postmoderne de la magie en fantasy » qui oublierait d’être agréable à lire pour le lecteur de fantasy.
-- Malgré l’épisode du coup de foudre, j’aime vraiment bien ce personnage d’Orville. Ne me demandez pas d’expliquer pourquoi, mais il me fait un peu penser à Corwin des Princes d’Ambre. Je trouve qu’on s’attache beaucoup à lui au bout du compte.
-- Une galerie de personnages secondaires bien troussés et pas trop fabriqués.
-- Des méchants glaçants, même s’ils sont parfois un poil caricaturaux.
À noter enfin, une ligne de démarcation assez nette entre la première et la seconde moitié du roman, un peu comme si on avait deux épisodes distincts. J’ai bien aimé les deux, et surtout les passages au fort du Goulet, quelque part entre Robinson Crusoé et les utopies flibustières de la fin du XVIIème, le Royaume de Patagonie voire l’ambiance des contes philosophiques à la française.
C’est vraiment très cool, ces chapitres-là.
Tout ça contribue à donner au livre une personnalité et un ton spécifique. Mythologica.net(1) parle de fantasy « épurée », et je crois que c’est le bon terme. Cette fantasy n’est pas celle que je préfère (et je ne suis pas certain d’apprécier l’idée reçue selon laquelle son pendant serait une fantasy forcément « surchargée » et de mauvais goût ^^), mais je dois avouer qu’ici, cela fonctionne. L’efficacité de la narration, les mystères alléchants, les bonnes idées fertiles dans la mécanique et l’organisation du worldbuilding, etc., se marient avec cette tonalité particulière pour aboutir à un livre bien dosé, qui tient parfaitement debout, et dont la lecture s’avère captivante.
(1)Note HS : Riche et bon site, à première vue. Vous connaissiez, vous ? Pour ma part je ne l’ai découvert que récemment, et j’ignore totalement comment il était passé sous mes radars pendant si longtemps. En tout cas, c’est plein de critiques variées, ça a l’air d’un assez « gros » site, quoi.
Deuxième jour de traque. Depuis le départ du château, la pluie n’a pas cessé de tomber. Je profite d’une roche en surplomb pour abriter le journal et écrire ce premier compte-rendu. Arrivés sur les alpages, nous avons suivi la crête pour trouver des indices. Rien ne nous avait préparés à ce que nous avons trouvé là. Un autre campement avait été édifié à cinquante pas à vol d’oiseau du premier et tout indique qu’alors que nous pensions notre retard considérable, ses occupants s’en étaient allés quelques heures auparavant.
Un mini coup de gueule pour commencer. Ce n’est pas dirigé spécifiquement contre cet auteur ou ce bouquin, c’est juste la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
L’auteur, donc, se présente volontiers comme voulant « prendre à contre-pied les poncifs du genre ».
Bon, il n’existe pas de smiley qui montre son cul ou qui fait un bras d’honneur, je me contenterais donc de dire zob, pouet, brllbrllbrll.
Sans déconner, ça fait au moins dix ans que chaque nouvel auteur de fantasy nous sert cette même soupe. Ils ne se rendent pas compte du ridicule de la chose, à force ? Le seul truc qui prendrait quoi que ce soit à contre-pied, aujourd’hui, ça serait de déclarer : « je kiffe grave les poncifs du genre, c’est même pour ça que j’écris de la fantasy, si vous aussi vous aimez ça préparez-vous à en prendre plein la vue ».
Mais non, on continue de nous annoncer des bouquins qui déjouent les stéréotypes, et bla bla bla. Toute une génération d’auteurs honteux. Mais c’est pas grave, pourtant, d’aimer la fantasy, d’aimer ce genre et les fondamentaux qui le constituent, on a encore le droit, non ?
Ou alors, si on n’aime pas ça et qu’on n’a que mépris pour les magiciens, les héros et les dragons, on peut peut-être écrire autre chose et lâcher la grappe aux amateurs du genre ?
Une fois, juste une fois, j’aimerais bien un auteur qui ne me tienne pas ce même discours pour la centième fois, et qui affirme sans complexe son désir de faire plaisir aux amateurs du genre (vous savez, ceux qui achètent ses bouquins) au lieu de me promettre des coups de contre-pied au cul.
Fort heureusement, la plupart du temps, ce genre de déclaration reste de l’ordre de l’annonce, du réflexe pavlovien, et s’avère finalement peu conforme à la réalité du livre.
Ici par exemple, on a finalement une appropriation réussie du trope de la race de magiciens persécutés, à partir duquel l’auteur imagine une histoire assez prenante.
Parce que oui, cette présentation agaçante ne me fait pas oublier l’essentiel : ce premier tome du Sang des 7 Rois est un bon bouquin, que j’ai eu du plaisir à lire.
L’auteur possède un vrai sens du récit, et sur les 400 et quelques pages du roman, durant lesquels il ne se passe pourtant pas des masses de trucs, je ne me suis pas ennuyé un instant.
Il y a de l’action quant il faut, des mystères tout du long, relancés au bon moment, et on a en permanence bien envie de savoir la suite.
L’écriture est parfois tarabiscotée voire un brin verbeuse au début, mais devient plus naturelle et élégante à mesure qu’on avance dans le livre. (Probablement le temps nécessaire à l’auteur pour trouver sa voix, puisqu’il s’agit d’un premier roman.)
Au bout du compte, c’est tout à fait agréable à lire, sur ce plan-là, et je pense qu’on ne retrouvera plus les quelques maladresses du début dans les volumes suivants.
Il y a aussi un petit tour de force dans la narration, qui m’a bien plu. Comme je le disais plus haut, il ne se passe parfois pas grand-chose, au niveau de l’événement pur. Et pourtant, c’est suffisamment bien fait pour que ce « défaut » (avec de gros guillemets) génère de la tension au lieu de nous ennuyer. C’était un peu culotté, mais pour le coup ça fonctionne : ce rythme étrange et presque routinier n’est pas gratuit, quoi, il produit quelque chose d’intelligent pour la narration. Et dans ce cas-là, d’accord, je marche.
Sans analyser dans le détail, je pense que cette réussite tient à l’organisation des changements de point de vue entre le héros (qui ne sait presque rien) et les rois / religieux / membres de la société secrète (qui en savent bien davantage et le révèlent peu à peu au lecteur), qui m’a semblé très pertinente et maîtrisée.
Le seul truc vraiment négatif, qui m’a scié tellement j’y croyais pas, c’est le coup de foudre du héros à un moment : il voit une fille un quart de seconde, et il se met à lui déclarer sa flamme de manière répétée, avec une emphase de théâtre du XVIIème. Puis il n’arrête plus de penser à elle jusqu’à la fin du livre. Sur le coup j’ai rien compris, et j’avais presque l’impression de lire soudain un autre bouquin.
C’est con, parce que je commençais à m’attacher pas mal à ce type, pas si facile à comprendre de prime abord, mais ça commençait à marcher sur la durée. Et là, patatras, je suis paumé, je ne sais plus qui il est.
D’un autre côté, je me dis que c’est suffisamment bizarre pour peut-être cacher quelque chose. Si ça se trouve, l’auteur nous tient au chaud une explication qu’on aura dans les tomes suivants.
- Spoiler:
- Je ne peux m’empêcher de constater qu’Armine est le seul personnage qui ne figure pas dans la liste située à la fin du bouquin. Hypothèse pragmatique : Simple oubli ? Hypothèse plus gênante : Oubli révélateur d’un perso rajouté à la dernière minute pour donner à Orville la motivation qui lui manquait une fois sa mission achevée ? Hypothèse cool : Mais peut-être s’agit-il d’un indice comme quoi Armine n’existerait pas vraiment, et serait plus ou moins une illusion ou une manipulation mentale dont Orville serait victime ?
Tiens, d’ailleurs, tout ça me fait penser qu’il s’agit exactement du genre de roman où on peut se livrer à ce type de suppositions, qu’elles s’avèrent finalement justes ou carrément à côté de la plaque. N’empêche qu’on les formule, et ça c’est bon signe.
Son histoire et son univers, bourrés de détails intrigants, sont particulièrement propices à l’élaboration de théories, ce qui a sans doute constitué pour moi une partie du plaisir. J’aime beaucoup quand un bouquin me fait ça : cela prouve qu’il est crédible, déjà, ou en tout cas que moi j’y crois, et ça le rend plus marquant, ça donne envie d’en discuter avec d’autres lecteurs, etc. (Je pense aux innombrables théories sur la suite du Trône de Fer, par exemple.)
Un aspect très sympa qui confirme à mes yeux la réussite du roman, donc.
Autres trucs plaisants :
-- J’aime bien la magie, à la fois efficace et assez originale dans son traitement. On est davantage dans les pouvoirs psioniques, mais d’une manière qui s’inspire manifestement de la parapsychologie et des « pouvoirs cachés du corps et du cerveau humains ». Pour l’instant c’est bien fichu, en espérant deux choses : que ça ne devienne pas trop flou dans les tomes suivants, et que ça ne vire pas à outrance dans un projet de « déconstruction postmoderne de la magie en fantasy » qui oublierait d’être agréable à lire pour le lecteur de fantasy.
-- Malgré l’épisode du coup de foudre, j’aime vraiment bien ce personnage d’Orville. Ne me demandez pas d’expliquer pourquoi, mais il me fait un peu penser à Corwin des Princes d’Ambre. Je trouve qu’on s’attache beaucoup à lui au bout du compte.
-- Une galerie de personnages secondaires bien troussés et pas trop fabriqués.
-- Des méchants glaçants, même s’ils sont parfois un poil caricaturaux.
- Spoiler:
- De grands blonds aux yeux clairs, cruels et fiers d’appartenir à une race supérieure, servis par une inquisition de dresseurs de bûchers fanatiques, etc. En outre, même s’il s’agit d’un monde imaginaire, je suis toujours un peu agacé de voir colporté le mythe historique du droit de cuissage. - Mais bon, du coup je ne voudrais pas sonner trop négatif : malgré tout ça, ces méchants fonctionnent, suscitent la crainte et le dégoût du lecteur, vers la fin on a vraiment envie de les étrangler, ce sont de bons méchants, quoi
À noter enfin, une ligne de démarcation assez nette entre la première et la seconde moitié du roman, un peu comme si on avait deux épisodes distincts. J’ai bien aimé les deux, et surtout les passages au fort du Goulet, quelque part entre Robinson Crusoé et les utopies flibustières de la fin du XVIIème, le Royaume de Patagonie voire l’ambiance des contes philosophiques à la française.
C’est vraiment très cool, ces chapitres-là.
Tout ça contribue à donner au livre une personnalité et un ton spécifique. Mythologica.net(1) parle de fantasy « épurée », et je crois que c’est le bon terme. Cette fantasy n’est pas celle que je préfère (et je ne suis pas certain d’apprécier l’idée reçue selon laquelle son pendant serait une fantasy forcément « surchargée » et de mauvais goût ^^), mais je dois avouer qu’ici, cela fonctionne. L’efficacité de la narration, les mystères alléchants, les bonnes idées fertiles dans la mécanique et l’organisation du worldbuilding, etc., se marient avec cette tonalité particulière pour aboutir à un livre bien dosé, qui tient parfaitement debout, et dont la lecture s’avère captivante.
(1)Note HS : Riche et bon site, à première vue. Vous connaissiez, vous ? Pour ma part je ne l’ai découvert que récemment, et j’ignore totalement comment il était passé sous mes radars pendant si longtemps. En tout cas, c’est plein de critiques variées, ça a l’air d’un assez « gros » site, quoi.
Oncle Kiin- Tribun de la Pia fidelis
- Date d'inscription : 12/02/2013
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
Histoire de pas trop polluer les topics ou les propos, je vais plancher sur la création d'un sujet "Y'en a marre : vos coups de gueules" (parce que franchement il y a à dire).
En plus sur le fond je suis d'accord avec toi : pas la peine de révolutionner le genre à chaque livre.
Pour le reste ton avis donne vachement envie : on sent bien que t'as beaucoup aimé.
On est loin des cadors de ten.nikable et leurs copains rageux qui parlent de roman poussiéreux.
En plus sur le fond je suis d'accord avec toi : pas la peine de révolutionner le genre à chaque livre.
Pour le reste ton avis donne vachement envie : on sent bien que t'as beaucoup aimé.
On est loin des cadors de ten.nikable et leurs copains rageux qui parlent de roman poussiéreux.
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
Je connais très bien Regis, il m'a aidé à déchiffrer mon contrat d'édition et on a parlé de nos textes ensemble à plusieurs reprises.
J'ai son livre, je devrais le lire, une fois que j'aurais fini mes cycles en cours.
Comme ça je lui donnerais mon avis et je le posterais ici aussi. :co1/:
J'ai son livre, je devrais le lire, une fois que j'aurais fini mes cycles en cours.
Comme ça je lui donnerais mon avis et je le posterais ici aussi. :co1/:
Duvodas- Légionnaire de la Martia victrix
- Date d'inscription : 30/06/2011
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
Oncle Kiin a écrit:« je kiffe grave les poncifs du genre, c’est même pour ça que j’écris de la fantasy, si vous aussi vous aimez ça préparez-vous à en prendre plein la vue ».
Puisse les Seigneurs de l'Olympe t'entendre !
(1)Note HS : Riche et bon site, à première vue. Vous connaissiez, vous ? Pour ma part je ne l’ai découvert que récemment, et j’ignore totalement comment il était passé sous mes radars pendant si longtemps. En tout cas, c’est plein de critiques variées, ça a l’air d’un assez « gros » site, quoi.
Je ne connaissais pas du tout. Ca m'a l'air pas mal même si certains choix éditoriaux m'interpellent (que vient faire une chronique de ce groupe de daube qu'est Linkin park ?). Et cette présentation façon Blog est agaçante car il n'y a aucun index.
Edit : cette chro d'Oncle Kiin c'est quand même autre chose que la critique superficielle de ten.nikable.
Dark schneider- Unificateur des Nadirs
- Date d'inscription : 19/01/2009
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
Tout à fait.Edit : cette chro d'Oncle Kiin c'est quand même autre chose que la critique superficielle de ten.nikable.
Il en parle avec sincérité et exhaustivité sans que j'ai eu 1 seconde l'impression d'être spoilé.
Encore une fois merci Oncle Kiin ! J'étais partagé, maintenant si le trouve, je le prends ! :co1/:
Sur Mythologica.net, la présentation blog m'agace aussi fortement. Et c'est bien dommage.
Mais j'ai noté qu'on juge excellents des traducteurs jugés daubesques par ten.nikable : allez comprendre...
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
Oh, intéressant...
On m’informe de l’existence d’un fil, sur un forum "d’auteurs en herbe", où l’auteur intervient apparemment pour témoigner de son expérience de l’autre côté de la barrière (belle initiative, au passage).
Deux choses :
-- Apparemment, il a lu ma "critique" ici. Et notamment le début un peu virulent... :/
Je me sens assez bête, d’un coup ^^ C’est toi qui a vendu la mèche, Duvodas ? :p
Pas grave, hein, si c’est le cas, mais si j’avais su, je n’aurais au moins pas mélangé critique de la promo et critique du bouquin. J’espère que mon coup de gueule du début ne fait pas trop oublier le fait que j’ai beaucoup apprécié son livre.
En plus le pauvre, il a pris pour les autres, alors que bon, c’est pas tellement sa faute si ce type de discours m’énerve depuis plusieurs années :(
Du coup, au cas où l’auteur du Sang des 7 Rois repasserait dans le coin : je répète que ça n’avait rien de personnel ! :)
D’ailleurs sa réponse est excellente, rien à ajouter. Et elle désarme largement le reproche manifestement un peu hâtif que je lui adressais.
Décidément, plus ça va, plus je me dis que ça va être un auteur à suivre en matière de fantasy francophone :) (De même que l’excellent Peru, dont je vous reparle très bientôt !)
-- À propos de sa réponse, justement, elle suscite un débat tout à fait passionnant sur le forum en question. Si ça vous intéresse, je vous encourage à aller y jeter un œil (voir lien ci-dessus).
Globalement je trouve qu’il y a des arguments qui se tiennent chez les différents participants, c’est vraiment pas mal.
Goddyn est même drôlement pertinent, on voit qu’il a déjà beaucoup réfléchi à tout ça (normal, dans un sens ^^), et dans l’ensemble je suis d’accord avec lui sur beaucoup de choses. Sauf sur la notion des archétypes, mais même dans ce cas son point de vue me semble bien étayé. C’est simplement un désaccord typiquement irréconciliable, lié à la vision du monde profonde de chacun, le genre de truc peu soluble dans la conversation de toute façon. (Les anglos diraient "let’s agree to disagree".) Je suis déjà un peu plus en phase avec ce qu’en dit "Float" un peu plus loin.
Et d’autres gens disent plein de choses intéressantes aussi \o/
Bref, je suis bien content d’être tombé là-dessus, il y a clairement matière à nourrir une réflexion.
On m’informe de l’existence d’un fil, sur un forum "d’auteurs en herbe", où l’auteur intervient apparemment pour témoigner de son expérience de l’autre côté de la barrière (belle initiative, au passage).
Deux choses :
-- Apparemment, il a lu ma "critique" ici. Et notamment le début un peu virulent... :/
Bon, j'ai bien lu la critique du début de l'article, elle ne concerne pas le livre, ouf. Seulement son crétin d'auteur, l'honneur est sauf.
Je me sens assez bête, d’un coup ^^ C’est toi qui a vendu la mèche, Duvodas ? :p
Pas grave, hein, si c’est le cas, mais si j’avais su, je n’aurais au moins pas mélangé critique de la promo et critique du bouquin. J’espère que mon coup de gueule du début ne fait pas trop oublier le fait que j’ai beaucoup apprécié son livre.
En plus le pauvre, il a pris pour les autres, alors que bon, c’est pas tellement sa faute si ce type de discours m’énerve depuis plusieurs années :(
Du coup, au cas où l’auteur du Sang des 7 Rois repasserait dans le coin : je répète que ça n’avait rien de personnel ! :)
D’ailleurs sa réponse est excellente, rien à ajouter. Et elle désarme largement le reproche manifestement un peu hâtif que je lui adressais.
Décidément, plus ça va, plus je me dis que ça va être un auteur à suivre en matière de fantasy francophone :) (De même que l’excellent Peru, dont je vous reparle très bientôt !)
-- À propos de sa réponse, justement, elle suscite un débat tout à fait passionnant sur le forum en question. Si ça vous intéresse, je vous encourage à aller y jeter un œil (voir lien ci-dessus).
Globalement je trouve qu’il y a des arguments qui se tiennent chez les différents participants, c’est vraiment pas mal.
Goddyn est même drôlement pertinent, on voit qu’il a déjà beaucoup réfléchi à tout ça (normal, dans un sens ^^), et dans l’ensemble je suis d’accord avec lui sur beaucoup de choses. Sauf sur la notion des archétypes, mais même dans ce cas son point de vue me semble bien étayé. C’est simplement un désaccord typiquement irréconciliable, lié à la vision du monde profonde de chacun, le genre de truc peu soluble dans la conversation de toute façon. (Les anglos diraient "let’s agree to disagree".) Je suis déjà un peu plus en phase avec ce qu’en dit "Float" un peu plus loin.
Et d’autres gens disent plein de choses intéressantes aussi \o/
Bref, je suis bien content d’être tombé là-dessus, il y a clairement matière à nourrir une réflexion.
Oncle Kiin- Tribun de la Pia fidelis
- Date d'inscription : 12/02/2013
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
Tout cela est intéressant en effet. Tout auteur devrait se poser les questions suivantes :
- quelle est l'histoire que je veux raconter ?
- comment je veux la raconter ?
- comment je vais la rendre accessible ?
C'est dommage que certains squizzent cela en se contentant uniquement de faire du fanservice.
On sent que Régis Goodyn, alias e-bou, s'est posé ces questions.
Pour moi, ses propos me donnent encore plus envie de lire son livre.
- quelle est l'histoire que je veux raconter ?
- comment je veux la raconter ?
- comment je vais la rendre accessible ?
C'est dommage que certains squizzent cela en se contentant uniquement de faire du fanservice.
On sent que Régis Goodyn, alias e-bou, s'est posé ces questions.
Pour moi, ses propos me donnent encore plus envie de lire son livre.
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
Bonjour bonjour.
Bon, je fais juste une incursion sur vos terres pour rassurer Oncle Kiin, et lui dire que je n'ai pas encore la corde au cou. ;-) .
Personne ne m'a balancé le topic, mais vous imaginez bien qu'en bon débutant, je scrute les réactions du web à la loupe. Que dis-je, au microscope à balayage électronique.
Donc, ce n'est pas parce qu'on fait un choix anti-trolls qu'on ne les aime pas. D'ailleurs, j'en ai en ce moment tout un troupeau qui joue au foot dans mon jardin, profitant des premiers rayons de soleil du printemps pour dévaster ma pelouse...
Très jolie critique, par ailleurs, donc merci à vous, et au plaisir de vous rencontrer.
e-bou
PS : Pour la déclaration d'amour d'Orville, il faudra attendre encore quelques tomes pour la comprendre complètement. Je comprend tout à fait qu'elle surprenne, elle est faite pour ça. On ne peut quand même pas tout rater dans un livre...
Bon, je fais juste une incursion sur vos terres pour rassurer Oncle Kiin, et lui dire que je n'ai pas encore la corde au cou. ;-) .
Personne ne m'a balancé le topic, mais vous imaginez bien qu'en bon débutant, je scrute les réactions du web à la loupe. Que dis-je, au microscope à balayage électronique.
Donc, ce n'est pas parce qu'on fait un choix anti-trolls qu'on ne les aime pas. D'ailleurs, j'en ai en ce moment tout un troupeau qui joue au foot dans mon jardin, profitant des premiers rayons de soleil du printemps pour dévaster ma pelouse...
Très jolie critique, par ailleurs, donc merci à vous, et au plaisir de vous rencontrer.
e-bou
PS : Pour la déclaration d'amour d'Orville, il faudra attendre encore quelques tomes pour la comprendre complètement. Je comprend tout à fait qu'elle surprenne, elle est faite pour ça. On ne peut quand même pas tout rater dans un livre...
e-bou- Porteur de l'armure de bronze d'Orient
- Date d'inscription : 02/04/2013
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
Bien le bonjour à l'auteur de ce nouveau cycle.
S'il pouvait présenter lui, son livre/cycle et ses inspirations cela serait supracool !
Mon libraire en dit le plus grand bien et le livre a su trouver preneur.
Pourvu que cela dure et que cela soit le cas ailleurs.
Mais du coup, il m'est passé sous le nez : ma PAL devra s'en passer encore quelques temps.
Et pendant ce temps, le site qui doit promouvoir la fantasy au quotidien a répété à l'envie qu'il s'agissait d'un 1er roman poussiéreux... au secours les préjugés.
S'il pouvait présenter lui, son livre/cycle et ses inspirations cela serait supracool !
Mon libraire en dit le plus grand bien et le livre a su trouver preneur.
Pourvu que cela dure et que cela soit le cas ailleurs.
Mais du coup, il m'est passé sous le nez : ma PAL devra s'en passer encore quelques temps.
Et pendant ce temps, le site qui doit promouvoir la fantasy au quotidien a répété à l'envie qu'il s'agissait d'un 1er roman poussiéreux... au secours les préjugés.
Dernière édition par Albéric le Mer 10 Juil - 19:32, édité 1 fois
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
Oh :)
Bonjour, et merci pour le message !
Encore heureux : on tient à lire la suite, maintenant :p
Bonjour, et merci pour le message !
e-bou a écrit:je n'ai pas encore la corde au cou. ;-) .
Encore heureux : on tient à lire la suite, maintenant :p
Oncle Kiin- Tribun de la Pia fidelis
- Date d'inscription : 12/02/2013
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
C'est bizarre ce qui s'est passé avec le forum dont vous parlez. C'est ainsi...
Pour répondre à ta question :
Je ne sais pas si j'ai des inspirations précises, mais c'est probable, comme tout le monde. En tout cas, pas de modèles assumé. Dans la boîte à spoil ci-dessous, pas de découvertes fracassantes, mais une partie des clés du sang des 7 rois. À chacun de savoir s'il souhaite entrer tout neuf dans le roman ou savoir d'avance ce que j'essaie de faire. Mais vous ne connaîtrez pas la suite du roman en ouvrant la boîte...de Pandore.
Bon, je ne sais pas si ça présente la série, Albéric, mais ça présente mon projet. C'est déjà ça. Bonne lecture, donc, quand tu auras le livre en main.
Pour répondre à ta question :
Je ne sais pas si j'ai des inspirations précises, mais c'est probable, comme tout le monde. En tout cas, pas de modèles assumé. Dans la boîte à spoil ci-dessous, pas de découvertes fracassantes, mais une partie des clés du sang des 7 rois. À chacun de savoir s'il souhaite entrer tout neuf dans le roman ou savoir d'avance ce que j'essaie de faire. Mais vous ne connaîtrez pas la suite du roman en ouvrant la boîte...de Pandore.
- Spoiler:
- Ce que j'aime, mais c'est sans exclusivité :
Wolfgang Hohlbein : pour le côté vrai des personnages.
Fritz Leiber : Pour le coté faux des personnages.
Jules Verne : Pour les descriptions interminables de collections de coquillages du capitaine Nemo.
G.R.R Martin : Pour la structure en arbre qui s'écarte à n'en plus finir, et pour la précision de son écriture.
Robin Hobb : Pour son style transparent et ses phrases coup de pied qui nous rappellent de temps à autre qu'il y a un auteur derrière l'histoire. Aussi pour la lourdeur de son style des premiers temps devenu limpide par la suite. C'est une source d'espoir pour le débutant que je suis.
Robert Jordan : Pour le nombre de tomes, plus que pour les longueurs des derniers opus. Mais j'ai vraiment aimé les 17 premiers tomes, à 2 ou 3 près.
Glen Cook : Pour la distance qu'il prend vis à vis de son histoire, son humour décalé.
Si je n'ai pas de certitudes en ce qui concerne mes inspirateurs, j'ai en revanche des aspirations particulières, c'est le privilège de l'auteur que de décider des directions de son projet. Elles sont naturellement contestables.
J'ai à coeur, par exemple, de proposer une histoire dans laquelle la règle du jeu est fixée dès le départ et ne change plus après. Il se peut en revanche que nous ne sachions pas tout tout de suite.
J'essaie, c'est vrai, de revisiter la fantasy sous un regard singulier, avec un autre rythme dans l'action, une autre manière d'amener les connaissances nécessaires à la compréhension. D'autres types de personnages également, même s'ils relèvent de tropes classiques en fantasy par ailleurs, comme souligné par Oncle Kiin, à première vue...
J'ai décidé d'un autre moteur également, au sens de celui qui fait avancer la machine du roman. À ce sujet, j'aime bien l'image de Robinson Crusoé. Comme lui, les personnages sont placés dans une situation et je les regarde se débrouiller avec ce que je leur ai mis en main. Ils analysent les paramètres et prennent leurs propres décisions, meuvent le récit de leur propre énergie et ne doivent pas attendre un coup de pouce de l'auteur. C'est pour ça que c'est lent et qu'on vit pourtant avec eux, que ferions-nous à leur place ? C'est un moteur qui fonctionne à l'énergie humaine, pas à l'énergie magique.
La résultante est que l'histoire se construit en allant, c'est stimulant car il ne se passe jamais ce que j'ai prévu, mais c'est angoissant quand le personnage ne sait pas quoi faire. Dans ces cas-là, je vais sur le faux rhum de ten.nikable (je ne connaissais pas l'acronyme), ça me met en colère et j'invente un méchant.
Il y a aussi une espèce de conscience sociale et politique, avec les systèmes dominants et les utopies qui ont bien été décodées dans la critique d'Oncle Kiin. C'est vraiment très bien vu, et Kilie Ravera qui est dans la confidence avait toutes les raisons de trouver l'analyse pertinente.
Bon, je ne sais pas si ça présente la série, Albéric, mais ça présente mon projet. C'est déjà ça. Bonne lecture, donc, quand tu auras le livre en main.
e-bou- Porteur de l'armure de bronze d'Orient
- Date d'inscription : 02/04/2013
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
Encore heureux : on tient à lire la suite, maintenant :p
Alors le 22 août, tu feras de moi un homme riche. Pour chaque volume vendu, l'éditeur m'achète une Ferrari.
e-bou- Porteur de l'armure de bronze d'Orient
- Date d'inscription : 02/04/2013
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
J'ai bien aimé ta démarche en spoilers e-bou, mais par contre tu pourrais expliciter le côté faux des personnages de Fritz Leiber histoire que je comprenne bien ta vision du Cycle des Epées.
Sinon pour ceux qui ne connaissent pas encore le faux rhum de ten.nikable, canal historique :
- Spoiler:
- de droite à gauche : Gillossen, Witch, Guigz, Merwin Tonnel, Atanaheim
- on alterne fanboyisme et rage élitiste dans la plus grande tradition de la mauvaise foi
- des contradictions hallucinantes et les remarques sont qualifiées de gros trolls
- sans oublier le classique "faites ce qu'on vous dit mais surtout pas ce qu'on fait !"
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
Oui, je n'ai pas bien compris en quoi écrire un livre comme le sang des 7 rois méritait insultes et dérision. On peut ne pas être en accord avec la tournure que prend un livre sans manquer de respect aux gens. Si je les croise dans un festival, ils pourront peut-être m'expliquer.
Bien. Il y a des personnages sérieux qui me ravissent, et des personnages improbables qui me ravissent tout autant.
Leiber nous fabrique tout d'abord un personnage au nom imprononçable de Fafhrd, un colosse nordique né dans une tribu au système matriarcal. Les femmes ont une espèce de pouvoir magique et le héros soupçonne sa mère d'avoir rompu la corde de son propre mari car il passait trop de temps dans la montagne. Vengeance... Il y aurait une expérience familiale là dessous que je ne serais pas étonné. En tout cas, la tribalité n'implique pas l'automatisme des références du genre. C'était déjà un excellent début.
Une fois d'autres barbares venus massacrer sa tribu, Fafhrd part dans le vaste monde et rencontre, naturellement lors d'un coup tordu, le Souricier Gris, un autre héros improbable. C'est un sorcier que la magie dégoûte et qui préfère s'en remettre aux armes blanches. Je n'irai pas plus loin dans l'histoire pour ne pas gâcher le plaisir des futurs lecteurs de ce cycle hilarant.
Là aussi, Fritz Leiber se joue complètement des codes pourtant naissants en 1934, quand il débute le cycle. Je crois que je sortais de la roue du temps, complètement dans les archétypes complexifiés, et puis tout à coup... Le cycle des épées.
Rien que le nom de l'univers dans lequel évoluent ses personnages : nehwon, acronyme de nowhen? Pas nulle part, ce qui aurait été logique pour un nom de lieu fictif, mais une espèce de jamais, ce qui est encore mieux pour une histoire qui n'est qu'un mensonge, comme toutes les fictions.
Du départ, tout en proposant un cycle où l'action est permanente, il pose un regard distancié, ne se prend pas au sérieux et nous emmène dans un jeu autour de la fantasy.
C'est avec ce genre de série que j'ai pris conscience qu'une autre fantasy était possible, sérieuse mais au second degré, avec des personnages tellement faux qu'ils en deviennent vrais. J'ai adoré.
Bien. Il y a des personnages sérieux qui me ravissent, et des personnages improbables qui me ravissent tout autant.
Leiber nous fabrique tout d'abord un personnage au nom imprononçable de Fafhrd, un colosse nordique né dans une tribu au système matriarcal. Les femmes ont une espèce de pouvoir magique et le héros soupçonne sa mère d'avoir rompu la corde de son propre mari car il passait trop de temps dans la montagne. Vengeance... Il y aurait une expérience familiale là dessous que je ne serais pas étonné. En tout cas, la tribalité n'implique pas l'automatisme des références du genre. C'était déjà un excellent début.
Une fois d'autres barbares venus massacrer sa tribu, Fafhrd part dans le vaste monde et rencontre, naturellement lors d'un coup tordu, le Souricier Gris, un autre héros improbable. C'est un sorcier que la magie dégoûte et qui préfère s'en remettre aux armes blanches. Je n'irai pas plus loin dans l'histoire pour ne pas gâcher le plaisir des futurs lecteurs de ce cycle hilarant.
Là aussi, Fritz Leiber se joue complètement des codes pourtant naissants en 1934, quand il débute le cycle. Je crois que je sortais de la roue du temps, complètement dans les archétypes complexifiés, et puis tout à coup... Le cycle des épées.
Rien que le nom de l'univers dans lequel évoluent ses personnages : nehwon, acronyme de nowhen? Pas nulle part, ce qui aurait été logique pour un nom de lieu fictif, mais une espèce de jamais, ce qui est encore mieux pour une histoire qui n'est qu'un mensonge, comme toutes les fictions.
Du départ, tout en proposant un cycle où l'action est permanente, il pose un regard distancié, ne se prend pas au sérieux et nous emmène dans un jeu autour de la fantasy.
C'est avec ce genre de série que j'ai pris conscience qu'une autre fantasy était possible, sérieuse mais au second degré, avec des personnages tellement faux qu'ils en deviennent vrais. J'ai adoré.
e-bou- Porteur de l'armure de bronze d'Orient
- Date d'inscription : 02/04/2013
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
e-bou a écrit:sérieuse mais au second degré, avec des personnages tellement faux qu'ils en deviennent vrais.
Pas (encore) lu Leiber, mais cette démarche me fait beaucoup penser à Joss Whedon, un vrai magicien en la matière.
Oncle Kiin- Tribun de la Pia fidelis
- Date d'inscription : 12/02/2013
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
Leiber, un vrai magicien qui arrive à faire d'excellentes nouvelles avec 3 fois rien.
Et pour ne revenir au topic dédié, j'aime beaucoup le côté vintage de la couverture qui me rappelle aux plus belles heures des BD fantasy des seventies (ah les dessins de Le Gal !).
Et pour ne revenir au topic dédié, j'aime beaucoup le côté vintage de la couverture qui me rappelle aux plus belles heures des BD fantasy des seventies (ah les dessins de Le Gal !).
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
Pour la couverture, c'est un travail d'équipe. L'éditrice m'avait demandé si j'avais des demandes particulières. J'ai demandé un certain nombre de choses :
1/ le lettrage sous forme de logo, pas d'un lettrage fantaisie centré dans la page.
2/ L'ensemble des dos qui constitue une image pour que l'ensemble soit joli dans ma bibliothèque. Les plus attentifs remarqueront sur la droite du dos la gauche des oreilles du cheval d'Orville.
Puis, l'illustrateur, Yann Tisseron a envoyé des dessins et nous avons discuté à trois (l'illustrateur, l'éditrice et moi) pour affiner.
En particulier, Yann avait envoyé l'encrage sur ce fond parchemin en disant qu'il n'avait pas encore mis la couleur. J'ai crié aussi fort qu'on peut le faire pour conserver le noir et blanc sur parchemin, et j'ai été entendu. Bon, j'ai crié pour rien car ça n'a posé de problème à personne. Mireille Rivalland a parachevé le travail en décidant de rabats. Ils coûtent un peu d'argent en plus, mais donnent une sensation plus agréable une fois le livre en main. Et surtout, ils rejettent les informations à l'intérieur du livre, respectant mieux l'illustration.
Tout ça donne un côté tactile au livre, avec une couverture très douce au toucher. J'aime assez le résultat obtenu, je trouve qu'il ressemble au contenu.
1/ le lettrage sous forme de logo, pas d'un lettrage fantaisie centré dans la page.
2/ L'ensemble des dos qui constitue une image pour que l'ensemble soit joli dans ma bibliothèque. Les plus attentifs remarqueront sur la droite du dos la gauche des oreilles du cheval d'Orville.
Puis, l'illustrateur, Yann Tisseron a envoyé des dessins et nous avons discuté à trois (l'illustrateur, l'éditrice et moi) pour affiner.
En particulier, Yann avait envoyé l'encrage sur ce fond parchemin en disant qu'il n'avait pas encore mis la couleur. J'ai crié aussi fort qu'on peut le faire pour conserver le noir et blanc sur parchemin, et j'ai été entendu. Bon, j'ai crié pour rien car ça n'a posé de problème à personne. Mireille Rivalland a parachevé le travail en décidant de rabats. Ils coûtent un peu d'argent en plus, mais donnent une sensation plus agréable une fois le livre en main. Et surtout, ils rejettent les informations à l'intérieur du livre, respectant mieux l'illustration.
Tout ça donne un côté tactile au livre, avec une couverture très douce au toucher. J'aime assez le résultat obtenu, je trouve qu'il ressemble au contenu.
e-bou- Porteur de l'armure de bronze d'Orient
- Date d'inscription : 02/04/2013
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
Et assez logiquement, une nomination au Prix Imaginales : http://www.imaginales.fr/pages/prix-imaginales
Oncle Kiin- Tribun de la Pia fidelis
- Date d'inscription : 12/02/2013
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
Pas mal pour un roman "poussiéreux".Oncle Kiin a écrit:Et assez logiquement, une nomination au Prix Imaginales : http://www.imaginales.fr/pages/prix-imaginales
D'ailleurs il y a pas mal de romans "poussiéreux" dans les nominations.
On suppose que les experts ès goûts et couleurs vont juger cette présélection assez moyennes comme d'habitude.
(des œuvres présentées comme des romans sur ten.nikable sont en réalité des nouvelles ou des recueils de nouvelles... n'importe quoi pour des "connaisseurs" !)
Merci pour l'info Oncle Kiin...
Pas encore acheté le livre, mais cela va bientôt venir.
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
Le Sang des 7 rois nominé au Prix Elbakin.net.
Rétropédalage après l'avoir qualifié de poussiéreux ?
(sinon mettez une pièce sur les Lunes d'Encre AMHA)
Notez dans la foulée qu'Estelle Faye a été nominée pour Porcelaine après le tronçonnage d'un fort beau gabarit de La Dernière Lame (qui n'avait pas été chroniqué en jeunesse alors que les autres livres de la même collection le sont... les incohérences habituelles).
Notez aussi que certains nominés n'ont pas été chroniqués.
Rétropédalage après l'avoir qualifié de poussiéreux ?
(sinon mettez une pièce sur les Lunes d'Encre AMHA)
Notez dans la foulée qu'Estelle Faye a été nominée pour Porcelaine après le tronçonnage d'un fort beau gabarit de La Dernière Lame (qui n'avait pas été chroniqué en jeunesse alors que les autres livres de la même collection le sont... les incohérences habituelles).
Notez aussi que certains nominés n'ont pas été chroniqués.
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
Le tome 2 sort sous peu, Oncle Kiin se fera une joie de nous en donner des nouvelles.
C'est quoi cette obsession du chef-d'oeuvre ?un cadre de ten.nikable a écrit:Je ne crierais certes pas au chef d'oeuvre, mais c'est une lecture d'été sympathique.
Je pose une vraie question là :
quand vous décidez de lire un livre, c'est avec la ferme intention de lire un chef-d'oeuvre ou juste l'envie de passer un bon moment avec un bon bouquin ?
Parce si les chroniqueurs de ten.nikable partent systématiquement avec l'idée qu'ils doivent lire des chefs-d'oeuvre, cela ne m'étonne plus qu'ils soient toujours déçus ou mitigés et les livres sous-estimés.
J'ose espérer qu'ils n'ont pas une vision davoustienne du monde : il y aurait d'un côté les chefs-d'oeuvre pour réfléchir sur la condition humaine et le sens de la vie, et d'un autre côtés les bouquins décérébrés pour la déconne et rien entre les 2...
OMG les préjugés bobos condescendants !
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
Personnellement, je lis avant tout pour passer un moment symapthique (et "voyager") mais j'avoue également reconnaître espérer à chaque fois tomber sur un chef d'oeuvre. (en même temps quoi de plus normal!)
Attention, un nouvelle discussion avec un grand débat animé peut se lancer!
(Bien évidemment nous recréerons alors un topic dédié.)
Attention, un nouvelle discussion avec un grand débat animé peut se lancer!
(Bien évidemment nous recréerons alors un topic dédié.)
JMtimba- Le Fléau des Démons
- Date d'inscription : 28/06/2007
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
Le Sang des 7 rois vient de battre un record chez ten.nikable : le roman dont la note a été revue le plus rapidement à la baisse. Si à chaque fois qu'un tome est meilleur que le précédent, on baisse la note du précédent, la tome 1 finira à 3,5/10...
Pendant ce temps là, Twilight est toujours noté 8,5/10 en dépit du bon sens et un énième forumeur lambda se fait basher car il a émis une réserve sur l'intitulé du topic "pour ou contre Salvatore" qui fait un peu office de "pour en finir avec Salvatore".
Je le dis et je le répète, ce site a perdu depuis longtemps toute crédibilité...
Pendant ce temps là, Twilight est toujours noté 8,5/10 en dépit du bon sens et un énième forumeur lambda se fait basher car il a émis une réserve sur l'intitulé du topic "pour ou contre Salvatore" qui fait un peu office de "pour en finir avec Salvatore".
Je le dis et je le répète, ce site a perdu depuis longtemps toute crédibilité...
Dernière édition par Albéric le Ven 6 Sep - 19:42, édité 1 fois
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois
Faut dire aussi que cela empire...Tarentio a écrit:Ah ça, pour le répéter...
Dernier exemple en date, comparer Régis Goodyn au très prétentieux Terry Goodkind. Cela plus les forumeurs lambas qui se font basher dès qu'ils essayent d'élever un peu les débats.
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
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