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Simon R. Green, La Saga du Traquemort
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Simon R. Green, La Saga du Traquemort
Saga de space opera en sept tomes (même si les cinq premiers se suffisent à eux-même), c'est Dune réécrit par Alexandre Dumas. On pourrait accuser l'auteur de parodier les canons du genre, mais le tout est vraiment très agréable à lire, bourré d'humour et très captivant. Plus proche de Pratchet que d'Azimov, cette science-fiction-là est à lire' comme de la fantasy.
Résumé:
Je te vois, Traquemort. Tu auras beau te débattre, la destinée te tient entre ses griffes. Tu abattras un empire et tu verras la fin de ce en quoi tu crois, tout cela pour un amour que tu ne connaîtras jamais. Au dernier jour, tu mourras seul, loin de tout secours, loin de tes amis.
Depuis sa capitale de Golgotha, l’impératrice Lionnepierre, « la Garce de fer », fait ployer sous son joug l’empire interstellaire des hommes. Du plus humble de ses sujets jusqu’aux maîtres des grandes familles, tous redoutent ses décrets.
Ainsi commence la saga d’Owen Traquemort : son fief lui est ôté, sa vie est mise à prix, son nom même est proscrit. Et lui, davantage porté vers l’étude et les plaisirs que la vie politique d’un grand seigneur, doit s’enfuir vers Brumonde, seule planète rebelle à la loi de l’Empire. C’est là, en compagnie de hors-la-loi et d’exclus, qu’il fera le premier pas vers la destinée qui lui est promise depuis toujours.
Internet foisonne de sites et de forums élogieux sur cette très bonne série si vous voulez vous faire une idée avant d'investir.
Résumé:
Je te vois, Traquemort. Tu auras beau te débattre, la destinée te tient entre ses griffes. Tu abattras un empire et tu verras la fin de ce en quoi tu crois, tout cela pour un amour que tu ne connaîtras jamais. Au dernier jour, tu mourras seul, loin de tout secours, loin de tes amis.
Depuis sa capitale de Golgotha, l’impératrice Lionnepierre, « la Garce de fer », fait ployer sous son joug l’empire interstellaire des hommes. Du plus humble de ses sujets jusqu’aux maîtres des grandes familles, tous redoutent ses décrets.
Ainsi commence la saga d’Owen Traquemort : son fief lui est ôté, sa vie est mise à prix, son nom même est proscrit. Et lui, davantage porté vers l’étude et les plaisirs que la vie politique d’un grand seigneur, doit s’enfuir vers Brumonde, seule planète rebelle à la loi de l’Empire. C’est là, en compagnie de hors-la-loi et d’exclus, qu’il fera le premier pas vers la destinée qui lui est promise depuis toujours.
Internet foisonne de sites et de forums élogieux sur cette très bonne série si vous voulez vous faire une idée avant d'investir.
Tarento- Invité
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
C'est une oeuvre qui axe sur la psychologie ou sur la façons de mener une rébellion de manière plus classique (ici comprendre dans le sens de combat) ?
Owen Odell- Légionnaire de la Martia victrix
- Date d'inscription : 28/08/2010
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
La psychologie, c'est vraiment pas le fonds de commerce du cycle. C'est du bon vieux space opera, style Star wars, les jedi-bouddhistes en moins. Genre roman de cape et d'épée intersidéral.
C'est plutôt un manga romancé en fait. Les vieux de mon âge y retrouveront des parfums de Albator, Capitaine Flamme et autre San Ku Kaï.
Pour plus d'infos, va voir: http://www.yfolire.net/sf/critiques.php?id=6029
C'est plutôt un manga romancé en fait. Les vieux de mon âge y retrouveront des parfums de Albator, Capitaine Flamme et autre San Ku Kaï.
Pour plus d'infos, va voir: http://www.yfolire.net/sf/critiques.php?id=6029
Tarento- Invité
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
Quel est la devise d'Owen Traquemort ?
Merci Tarentio, là je t'en dois une !
L'Angleterre a été le pays d'Ivanhoé et de Robin Hood bien avant d'être celui d'Adam Smith et de Margaret Thatcher. Je ne vous dis pas comment je kiffe cette saga de SF qui m'a presque autant transporté que Starwars...Courage. Amour. Honneur. Protéger les faibles, punir les malfaisants, prendre fait et cause pour les oubliés et les persécutés, devenir un héros pour ceux qui en ont besoin.
Merci Tarentio, là je t'en dois une !
Dernière édition par Albéric le Ven 15 Aoû - 8:32, édité 1 fois
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
Ca me fait bien plaisir!
J'ai hâte de lire la chronique que tu vas en tirer.
J'ai hâte de lire la chronique que tu vas en tirer.
Invité- Invité
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...
Episode IV : Un Nouvel Espoir
C'est une époque de guerre civile. A bord de vaisseaux spatiaux opérant à partir de bases inconnues, les rebelles enchaînent défaites sur défaites face à l'abominable Empire Galactique. Mais quand l'Impératrice Lionnepierre XIV décrète la proscription du Seigneur de Virimonde Owen Traquemort, personne ne sait encore qu'elle vient d'offrir à la résistance sa plus grande chance de victoire...
Après la saga de la famille Skywalker, la saga de la famille Deathstalker ? Merci bien à Simon R. Green !!!
Sur de bons conseils (merci Tarentio, arsenie, Ryuuchan, fnitter) je me suis lancé dans ce bon gros cycle. Et grand bien m'en a pris car l'auteur anglais nous offre un space-opera classique certes, mais carrément jouissif. Enfin des livres de SF qui offrent les mêmes sensations que les films de George Lucas !
On sent les saines références en matière de space-opera : les héritiers de Buck Rogers et de Flash Gordon, magnifiés par le duo formé par Edmond Hamilton et Leigh Brackett, les pape et papesse du genre, sont associés au Dune de Frank Herbert (le premier, celui qui est presque fantasy avec sa féodalité et ses vendettas intersidérales, pas les autres avec leurs réflexions philosophiques qui n'en finissent plus...), à la saga Starwars (empire, rebelles, contrebandiers...), à l'univers WK40000 (mutants, hérétiques, xénos...) et à quelques trucs cyperpunk bien sentis !
Mieux, on sent que les Traquemorts pourraient constituer une version mainstream des Métabarons de Jodorowsky. C'est le jeu des influences croisées, vu que ce dernier est le revival grimm & gritty de Dune...
Mieux, on sent arriver à grands pas Farscape, la série télé SF la plus cool de tous les temps !!! Cathy DeVries, l’assassine contorsionniste, c’est quasiment Jenavian Charto la courtisane espionne de l’épisode multiple Look at the Princess. C'est le jeu des influences croisées, vu que ce dernier est le revival grimm & gritty de Buck Rogers...
Et en plus, le Labyrinthe de la Folie, plus qu’un clin d’œil est un chouette emprunte à la Marelle d’Ambre de Roger Zelazny : Simon R. Green est vraiment un auteur populares comme je les aime !
Les héros sont très sympathiques et on les adore tout de suite, les méchants sont très antipathiques et on les déteste tout de suite, et certains passent d'un camp à l'autre au fil des péripéties. ^^
Les chapitres se déroulant sur Golgotha sont tous assez tragiques, avec Lionnepierre et Dram qui complotent, psychotent et manipulent à qui mieux-mieux, le clan Wolfe qui résolument décidé joué le rôle jadis dévolu au clan Harkonnen dans la saga Dune, et d'un autre côté Finlay Campell qui seul contre tous se la joue Flash Gordon.
En face, en cavale de Virimonde à Habiden en passant par Brumemonde et Shandrakor, on a des rebelles multipliant un peu les vannes : les différent métiers d'Hazel, tous moins reluisants les uns que les autres, les vieux souvenirs de Jack Hazard, Giles Traquemort qui se la joue Harlock de Leiji Matsumoto (ah ça, Le Dernier Bastion vaut bien l'Arcadia !) ou Ivanhoé de Sir Walter Scott (de l'honneur, de l'honneur et encore de l'honneur !), Tobias Lune l'épéiste cyborg pince-sans rire à la recherche de ses origines, Rubis Voyage la chasseuse de prime alcoolique et amorale qui se demande bien pourquoi elle a rejoint cette bande de bras cassés... et Owen Traquemort le bobo geek passionné d'histoire condamné à être le héros de la galaxie !
C'est super sympa de retrouver les détournements de personnages de la saga légendaire :
- :
- - Luke le paysan voulant devenir guerrier devient Owen le guerrier voulant devenir historien
- Leia se dédouble en Hazel d’Ark, qui emprunte presque tout autant à Han Solo, et en Evangeline Shreck
- Rubis Voyage emprunte autant à et Lando Calrissian qu’à Boba Fett
- Obiwan Kenobi et Maître Yoda se retrouvent alternativement dans Jack Hasard le vieux rebelle dépressif et dans Giles Traquemort le vieux général old school
- C6PO le droïde diplomate devient Tobias Lune le cyborg guerrier
- R2D2 le droïde roublard devient Ozymandias l'IA chafouine
- Chewbacca le boute-en-train devient Wulf le loup-garou philosophe
- Dark le bras droit de l'empereur devient Dram le premier guerrier de l'empire
- l'empereur Palpatine devient l'impératrice Lionnepierre
En plus, l'auteur assume cela avec des clins d’œil aussi réjouissants que savoureux, un joli festival que tout amateur de SFFF populaire va apprécier à sa juste valeur, contrairement à certains commissaires littéraires :
- :
- - Comment s’appelle le héros qui ne veut pas participer aux games of thrones de l’empire et qui vit sur une planète paumée ? Owen. Comme l’oncle de Luke Skywalker qui vie sur une planète paumée et qui veut rester à l’écart des grandes manœuvres de l’empire…
- Quel est le mot de passe de la résistance à l’empire ? « Nouvel Espoir ». Comme l’épisode IV de Starwars. mdr
Et pour ne rien gâcher c'est truffé de piques anti homines crevarices. Passé un cap, ce n'est pas très subtile, l'auteur se répétant dans ses diatribes contre les aristos qui se croient au-dessus du commun des mortels et qui n’hésitent pas à tirer dans le tas pour que la plèbe reste à la place qui est la sienne c'est-à-dire obéir et servir... L'auteur est anglais et écrit sa saga au lendemain des détestables années fric, ceci explique cela.
Ainsi l'impératrice Lionnepierre XIV, Caligula au féminin persuadée que la réalité doit se plier à ses caprices d'enfant pourrie gâtée (Cersei de GoT, je te vois !), règne sur les quarterons d'aristocrates sociopathes de la Chambre des Lords, et sur des pléthores de ploutocrates comploteurs de la Chambre des Communes. Derrière la Garce de Fer, l'auteur ne se donne ainsi même pas la peine de cacher son aversion pour le modèle d'origine : la détestable et détestée Dame de Fer, alias feue Margaret Thatcher, qui fut bien accueillie en bas…
Sur le fond, mine de rien tout y est pour les amateurs de SF cool et fun, mais pas prise de tête :
- :
- - les IA rebelles de Shub qui autant qu’à celles des Cantos d’Hypérion de Dan Simmons, ressemblent aux machines des Berserkers de Fred Saberhagen, donc on est entre le Skynet de la saga Terminator et les horreurs nekrons de WK40000
et c’est un peu vrai que guerriers fantômes cybernétiques ressemblent à une horde de morts-vivant…
- Matrix ? Vous avez dit Matrix ? Comme c’est Matrix avec les mystères de la matrice avec les cyber-rats (qui sans surprise appartiennent clairement à la très rebelle littérature cyberpunk)
- la cybernétique, avec les humains améliorés d'Habiden-la-Perdue (cf. les silicates de Space 2063)
- les psioniques (avec le Kwizach Haderach de Dune, mais aussi le corps psi et la drogue psi qui semblent tirés de la série TV culte Babylone V qui elle-même reprenait les œuvres d’Alfred Bester sur le sujet) et les mutants dotés de super-pouvoirs (X-Men forever !), défendus par les terroristes elfes (sur lesquels le commissaire littéraire de Bifrost n’a pas manqué de rager, alors qu’il n’a même vu qu’il s’agissait juste d’un jeu de mot acronymique sur l’Espsi Front of Liberation, mais bon depuis quand les dézingueurs du dimanche sont-ils de bonne foi ?)
- les aliens avec la foire aux monstres du Défilé des Innombrables, mais aussi les Dormeurs de Grendel, frères bodybuildés du Gritch, et les mystérieuses 2 nouvelles races présentées comme agressives et technologiquement plus avancées que l’humanité
Nous sommes ici clairement dans l’un des nombreux enfants du roman feuilleton, éminent avatar de l’universalité et de la pérennité de la culture populaire. Et comme dans tous les grandes populaires, on fait la part belle au tragi-comique, mais pour que cela marche il faut que le dosage soit bien réussi et que comique marche aussi bien que le tragique.
Je dois avouer que le comique n’a marché qu’une fois sur deux avec moi, la faute au comique de répétition certes mais aussi à des répétitions pure et simples dues aux techniques d’écritures de l’auteur qui nous a gratifié de 50 ans bouquins très cool en moins de 25 ans. Effectivement à ce niveau-là c’est moins fignolé que les auteurs qui ont bichonné des années durant l’œuvre de leur vie…
Mais cela fait quand même bizarre, d’autant plus que comme les chapitres, qui constituent autant d’épisode d’un feuilleton, sont longs, de passer des sanglants combats des arènes aux joutes verbales entre Owen et Hazel ; de l’exploration de Grendel par l’équipe du capitaine John Silence digne de la saga Alien à phase de recrutement sur Brumemonde (où s’ils rebellent restent en vie, c’est qu’ils parce qu’ils n’ont aucun sens de l’orientation, et que leurs poursuivants se tirent dans le pattes quand Tobias Lune ne leur tombe pas dessus à bras raccourcis… alors qu’à chaque étape on tombe sur de vieilles connaissance d’Hazel, qui meurent d’envie de raconter à Owen quelques anecdotes croustillantes sur son passé tout pourri…), ou de la glauquissime attaque du Silo 29 à un comité de réunion de réunion du Scooby Gang de rébellion.
Parfois c’est même d’un paragraphe à l’autre qu’on change radicalement de ton voire de registre…
- :
- Comme Stevie Blue n°4 qui après avoir entartrée l’impératrice se fait mettre en pièces par ses dames de compagnies cannibales qui ressemblent peu ou prou aux dévoreuses d’abyssaux du seinen Claymore…
Au final on s’éclate avec ce chouette cycle de cape & laser, le tout étant clairement supérieur à la somme des parties malgré des trucs pulpiens un peu prévisibles et un comique de répétition pas toujours super efficace.
Le résultat est même assez populares, et c’est une preuve de plus qu’on adresse à tous les publics, pour être transposé sans grande difficultés à un univers fantasy (on voit bien que l’américain Brent Weeks et le frenchie Thomas John lui empruntent mine de rien pas mal de trucs très cool), un univers fantastique ou un univers historique (je crois même qu’on pourrait aller sans difficultés vers un peplum grimm & gritty à la Spartacus vu comment sont réussies les scènes de gladiature).
Sur ce je vous laisse à vos lectures, car je m'en vais de ce pas rejoindre mes compagnons de la rébellion...
La lutte contre la Garce de Fer Lionnepierre XIV continue mes amis !
PS :
A cause des hipsters qui ne jurent que par la SF intello, le grand public voit le genre comme des livres chiants et compliqués nécessitant un master en sciences pour être lisibles. Or il faut de tout pour faire un monde, alors si vous avez kiffé l'attaque de l’Étoile Noire et la Bataille d'Endor, dites non à la dictature de l’élitisme et de l'intellectualisme franco-français et venez rejoindre la rébellion en lisant l'« insipide » (sic) Owen Traquemort, l'« insupportable » (sic) Honor Harrington ou l'« ennuyant » (sic) Miles Vorkosigan...
Dernière édition par Albéric le Ven 7 Aoû - 18:38, édité 1 fois
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
Magnifique chronique.
Autant Star Wars jouait sur le lexique moyen-âge et western sur fonds de sf, autant ici dans Traquemort on ressent bien les inspirations de la Renaissance italienne des Medicis & consorts (guerre des grandes familles, sous l'oeil amusé de l'impératrice -> guerre des familles sous l'oeil bienveillant de la reine-araignée dans le monde de Drizzt do' urden l'elfe noir?) et de l'antiquité romaine (combats de gladiateurs, oppression des clones et mutants -> chrétiens jettés aux lions?).
J'adore.
Autant Star Wars jouait sur le lexique moyen-âge et western sur fonds de sf, autant ici dans Traquemort on ressent bien les inspirations de la Renaissance italienne des Medicis & consorts (guerre des grandes familles, sous l'oeil amusé de l'impératrice -> guerre des familles sous l'oeil bienveillant de la reine-araignée dans le monde de Drizzt do' urden l'elfe noir?) et de l'antiquité romaine (combats de gladiateurs, oppression des clones et mutants -> chrétiens jettés aux lions?).
J'adore.
Invité- Invité
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
Je n'avais pas repéré les inspirations Borgia & cie, mais maintenant que tu me le dis... Si je sens cela dans le tome 2, j'ai parlerai dans la prochaine chronique... d'un autre côté c'est du space-op revisité par Alexandre Dumas qui connaissait ses classiques de la Renaissance et des Guerres de religion.
Ma chronique de Nightside arrive sous peu...
J'ai bien aimé aussi !
Ma chronique de Nightside arrive sous peu...
J'ai bien aimé aussi !
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
Sinon, dans le style space opera starwarsien, il y aurait bien aussi la tétralogie de l'étoile du gardien de Margaret Weis. Ca n'a pas la vista d'un Traquemort, mais ça se laisse lire aussi.
Invité- Invité
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...
Épisode V : L’Empire contre attaque
C'est une époque de guerre civile. A bord de vaisseaux spatiaux opérant à partir de bases inconnues, les rebelles ont remporté leur première victoire sur l’abominable Empire Galactique. Au cours de la bataille Owen Traquemort, Hazel D’Ark et leurs compagnons ont empêché l’Empire de retrouver son arme absolue : le Négateur du Noirvide, machine capable d’annihiler des parsecs entiers de l’espace. Poursuivi par les sbires de l’Empire, Owen Traquemort regagne sa vase avec son vaisseau cosmique, porteur d’informations qui pourraient sauver l’humanité et restaurer la liberté dans la galaxie.
Plusieurs entrées sont possibles pour s’éclater avec la saga Traquemort !
- une classique entrée « peplum sidéral » avec l’impératrice, sa garde prétorienne, son sénat, son armée, son pain et ses jeux, mais aussi la montée en puissance d’une l’Eglise intolérante, les menaces d’invasions barbares et les massacres de masses !
- une entrée « Robin des Bois galactique » avec des rebelles défenseurs de la veuve et de l’orphelin, qui volent aux riches pour donner aux pauvres, et qui se sont spécialisés dans les actions héroïques de dernières minute, genre sauver des enfants, des chiots et des chatons promis à l’exécution pour satisfaire les ambitions d’un gros con, carriériste d’abord, fanatique ensuite…
- une entrée « les Borgia dans l’espace », ou « Dallas dans les étoiles », tant les complots aristocratiques mêlent argent, pouvoir, coucheries et règlements de compte au disrupteur, au couteau ou au poison…
- une entrée « dans l’espace personne ne vous entendra crier » tant les mésaventures de John Silence et de son équipage ressemble à un pot-pourri de SF horrifique !
Sinon globalement, on est dans du cape et laser qui respecte les saines traditions du cape et d’épée.
Dans la prose quelques répétitions et quelques grosses ficelles pour introduire tel ou tel personnage et s’éclater avec.
Toujours des sauts de ton et de registre, mais comme cela se fait essentiellement d’un chapitre à l’autre et que ces derniers sont assez longs (7 chapitres pour 630 pages), cela se fait plutôt en douceur et on a le temps de s’habituer à l’ambiance des lieux.
Le mélange entre tragique et comique marche mieux que dans le tome 1, le côté tragique marchait déjà bien mais ici le côté comique m’a offert quelques bonnes doses de fous rires. Et si le cycle de l’auteur prend s’affranchit de plus en plus du modèle de saga de George Lucas, on notera toutefois qu’il souffre tous les deux du même défaut : le héros se fait très régulièrement volé la vedette par ses alliés ou ses adversaires. Mais est-ce vraiment un problème ? ^^
Golgotha, manœuvre d’approche : attention spoilers
Géhenne et Golgotha : attention spoilers
Des hommes à la mer : attention spoilers
Eclats de voix et détournements : attention spoilers
Rencontre d’esprits : attention spoilers
Des voix dans les ténèbres : attention spoilers
Les cercles de l’enfer : attention gros spoilers
Tout cela est d’une immense coolitude, et on laissera rager dans leur coin les commissaires littéraires habituels qui pire de n’avoir fait pour démocratiser la SF en France, l’ont affublée de l’étiquette intello qui fait fuir le grand public.
Sur ce je vous laisse à vos lectures, car je m'en vais de ce pas rejoindre mes compagnons de la rébellion...
La lutte contre la Garce de Fer Lionnepierre XIV continue mes amis ! Justice Forever ^^
Épisode V : L’Empire contre attaque
C'est une époque de guerre civile. A bord de vaisseaux spatiaux opérant à partir de bases inconnues, les rebelles ont remporté leur première victoire sur l’abominable Empire Galactique. Au cours de la bataille Owen Traquemort, Hazel D’Ark et leurs compagnons ont empêché l’Empire de retrouver son arme absolue : le Négateur du Noirvide, machine capable d’annihiler des parsecs entiers de l’espace. Poursuivi par les sbires de l’Empire, Owen Traquemort regagne sa vase avec son vaisseau cosmique, porteur d’informations qui pourraient sauver l’humanité et restaurer la liberté dans la galaxie.
Plusieurs entrées sont possibles pour s’éclater avec la saga Traquemort !
- une classique entrée « peplum sidéral » avec l’impératrice, sa garde prétorienne, son sénat, son armée, son pain et ses jeux, mais aussi la montée en puissance d’une l’Eglise intolérante, les menaces d’invasions barbares et les massacres de masses !
- une entrée « Robin des Bois galactique » avec des rebelles défenseurs de la veuve et de l’orphelin, qui volent aux riches pour donner aux pauvres, et qui se sont spécialisés dans les actions héroïques de dernières minute, genre sauver des enfants, des chiots et des chatons promis à l’exécution pour satisfaire les ambitions d’un gros con, carriériste d’abord, fanatique ensuite…
- une entrée « les Borgia dans l’espace », ou « Dallas dans les étoiles », tant les complots aristocratiques mêlent argent, pouvoir, coucheries et règlements de compte au disrupteur, au couteau ou au poison…
- une entrée « dans l’espace personne ne vous entendra crier » tant les mésaventures de John Silence et de son équipage ressemble à un pot-pourri de SF horrifique !
Sinon globalement, on est dans du cape et laser qui respecte les saines traditions du cape et d’épée.
Dans la prose quelques répétitions et quelques grosses ficelles pour introduire tel ou tel personnage et s’éclater avec.
Toujours des sauts de ton et de registre, mais comme cela se fait essentiellement d’un chapitre à l’autre et que ces derniers sont assez longs (7 chapitres pour 630 pages), cela se fait plutôt en douceur et on a le temps de s’habituer à l’ambiance des lieux.
Le mélange entre tragique et comique marche mieux que dans le tome 1, le côté tragique marchait déjà bien mais ici le côté comique m’a offert quelques bonnes doses de fous rires. Et si le cycle de l’auteur prend s’affranchit de plus en plus du modèle de saga de George Lucas, on notera toutefois qu’il souffre tous les deux du même défaut : le héros se fait très régulièrement volé la vedette par ses alliés ou ses adversaires. Mais est-ce vraiment un problème ? ^^
Golgotha, manœuvre d’approche : attention spoilers
- Spoiler:
- On commence là où finissait la saison 2 de Farscape : par le casse du siècle !
Mais là où la bande à John Crichton s’attaquait à un parasite fiscal intersidéral, la bande à Owen Traquemort s’attaque directement à l’hôtel des impôts de l’Empire Galactique ! Voler aux riches pour donner aux pauvres : Robin des Bois forever ! (rappelons que l’auteur a écrit 2 romans consacré au personnage, ce qui apporte encore une preuve de son positionnement politique très à gauche, comme pas mal d’écrivains de SFFF britanniques).
Les Stevie Blue, Alexandre Tempête et l’ex investigateur Rasoir arrivent un peu comme des chiens dans un jeu de quille.
Du coup c’est bordélique avec ces gunfights dans tous les sens et ces duels au sabre en mode turbo ! Mais c’est cool !!!
Géhenne et Golgotha : attention spoilers
- Spoiler:
- C’est assez simple : s’attendant à être exécuté lui et tout son équipage après le fiasco d’Habiden, John Silence traîne des pieds pour rentrer faire son rapport à l’impératrice. Coup de bol, il va être le héros du remake de Starship Troopers (le film, pas le livre), le hasard ayant voulu qu’une 3e menace extraterrestre débarque sur Golgotha juste après les dégâts occasionnés par la résistance lors du casse de l’hôtel des impôts galactiques… Les joueurs de Mass Effect pourront se rappeler à leurs bons souvenirs !
Des hommes à la mer : attention spoilers
- Spoiler:
- Nous retrouvons les rescapés du Clan Campbell en drôle de posture. Si Adrienne ne vit pas très bien son passage du statut d’égérie à celui de paria, n’hésitant pas à envoyer chier Gregor Schrek avant de rejoindre les rebelles, Finlay Campbell lui jubile ! Si la clandestinité le prive des restaurants huppés, il n’est plus obligé de se cacher derrière son rôle de dandy fashion victim. Il assouvi pleinement sa soif d’adrénaline en devenant l’Assassin’s Creed de la résistance de Golgotha ! Et après le dessoudage spectaculaire et plein de cascades du bras droit de Dram, il se lance dans le sauvetage désespéré d’une figure importante de la résistance.
Un chapitre qui semble piocher comme son équivalent du tome 1 chez les mutants de Marvel, tant on peut retrouver les impressions de la saga Genosha. Mais l’opération d’exécutif de la nouvelle prison de haute sécurité de l’Empire pour espsis est truffé de passages gores, attention les yeux hein !
Et tandis que Finlay Campbell sympathise avec Julien Skye, ce dernier lui révèle qu’il a juré la mort de celui qui est responsable du trépas de son frère Auric : le Gladiateur Masqué, qui n’est autre que l’ancienne identité. Cape & épée forever !
(On apprend aussi l’existence de Bloc Bleu, l’ultime ligne de défense contre les lubies de l’Impératrice Lionnepierre XIV…)
Eclats de voix et détournements : attention spoilers
- Spoiler:
- Ah le gotha de Golgotha est une fois de plus convié à la cour pour subir les états d’âme de la Garce de fer ! ^^
On suit le cahier des charges établi dans le tome 1 : une ambiance délétère, un lieu de réunion lugubre, élaboré avec soin par les décorateurs d’intérieur de l’impératrice, truffé de pièges vicieux et de créatures dangereuses., on passe d’un clan de courtisans à un autre pour avoir un panorama des intrigues et des complots en cour, on présente quelques nouvelles têtes, 1 ou 2 exécutions pour mettre les spectateurs et les lecteurs dans le bain, et les grandes déclarations de Lionnepierre XIV tombent à plat avec une nouvelle tentative d’assassinat et une grosse blague.
J’adore, et j’espère qu’on aura un 3e round dans le tome 3 ! ^^« Et bien, je n’aurais jamais cru qu’une invasion extraterrestre se passerait de façon aussi… ridicule. »
Mention spéciale à Dram 2, qui doit jouer le rôle de Dram 1 en ignorant le passé de ce dernier, mais qui le connaît quand même grâce aux archives de l’IA personnelle de son prédécesseur, mais qui doit faire semblant de ne pas le connaître sous peine de se faire exécuter par la Garce de Fer. Bref, c’est un beau bordel, et il manquerait plus qu’il rejoigne la résistance… pour la deuxième fois ! ^^
Rencontre d’esprits : attention spoilers
- Spoiler:
- Après la réunion de la cour, nous assistons à la première réunion du CIR, le Conseil Intersidéral de la Résistance.
Toute personne ayant déjà assisté à une foire d’empoigne politique ou syndicale aura des impressions de déjà vu…
Du foreshadowing avec les nouveaux pouvoirs d’Owen, les terrifiants Passeurs de Sang et Jack Hasard 2 !
Des voix dans les ténèbres : attention spoilers
- Spoiler:
- John Silence le poissard continue sa tournée d’inspection des mondes de la Frange et son exploration des liens entre SF et Horreur. Après les insectes junkies de Shanna IV, les éclairs vivants de Chroma XIII, et les doppelgängers à cinq dimensions de la boueuse Epsilon IX, il est confronté à un vaisseau spatial fantôme. Ceux qui ont vu le film Event Horizon vont apprécier, et les fans de zombies vont bien kiffer ! ^^
Les cercles de l’enfer : attention gros spoilers
- Spoiler:
- Le CIR a divisé les héros rebelles en 4 groupes et ce chapitre de 200 pages fait la part belle à celui de Jack Hasard 1.
Celui-ci retrouve une deuxième jeunesse grâce aux pouvoirs du Labyrinthe de la Folie et à l’action militante sur le terrain, en l’occurrence Technos III, une planète pourrie par la pollution industrielle (où les Wolfe comptent planquer leur nouvelle usine qui bat tous les records de pollution), et par une météo détraquée où les 4 saisons se succèdent de manière violente en moins de 8 jours… Nous assistons donc à une guerre de tranchée qui n’a rien à envier à la WWI car chaque camp tient un cercle de tranchée et on s’étripe joyeusement à chaque assaut dans le no man’s land qui les sépare, et ce depuis des générations !
Les Wolfe reprennent le rôle jadis dévolu aux Harkonnens, les rebelles indigènes de Technos III celui des Fremens, et Lionnepierre IV et ses commandos jésuites celui Padishah Shaddam IV et ses commandos sardkaukars.
Chaque faction y va de son petit sabotage pour ralentir l’usine de fabrication des nouveaux moteurs à hyperpropulsion, et par la même l’occasion pourrir la vie de Valentin Wolfe, sauf que 1 boum + 1 boum + 1 boum = BIG BADABOUM !
Les scènes de bataille et de combats sont très bien, dans la ligné de celles des Fantômes de Gaunt de Dan Abnett.
Ce n’est pas surprenant, les 2 auteurs sont anglais et appartiennent au même courant de la SFFF rock’n’roll voire punk !
Et une nouvelle de coolitude est amené par les rebelles menés par le petit Gros Jean (alter ago du grand Petit Jean), et galvanisés par le retour en fanfare du rebelle professionnel de légende, qui tous vont se rappeler au bon souvenir des tactiques naguère utilisées par une autre rebelle professionnel de légende : Robin de Locksley. Cape & épée forever !
Et pour ne rien gâcher, tout ou presque est raconté par Toby Troubadour, un propagandiste repenti, et par son cameraman Flynn, un travesti en cavale… Sans parler du cardinal James Kassar qui après chaque direct-live demande devant des milliards d’holospectateurs la cassette de l’enregistrement pour pouvoir y effectuer sa censure habituelle, ou le fondateur des investigateurs Moitié d’Homme (un être mi-homme mi-énergie, un concept qui sera appliqué au personnage de Stark dans Farscape, la série SF la plus cool de tous les temps), qui a bien du mal à tenir en laisse ses 3 subordonnés… MDR !
Tout cela est d’une immense coolitude, et on laissera rager dans leur coin les commissaires littéraires habituels qui pire de n’avoir fait pour démocratiser la SF en France, l’ont affublée de l’étiquette intello qui fait fuir le grand public.
Sur ce je vous laisse à vos lectures, car je m'en vais de ce pas rejoindre mes compagnons de la rébellion...
La lutte contre la Garce de Fer Lionnepierre XIV continue mes amis ! Justice Forever ^^
http://www.babelio.com/auteur/Simon-R-Green/9276/citations/557898« De l’action, de l’angoisse et des sauvetages de dernière seconde ! fit Rubis. C’est pas génial, la vie de hors-la-loi ? »
Dernière édition par Albéric le Ven 7 Aoû - 18:39, édité 1 fois
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
Je viens de finir le tome trois "Guerre" que j'ai vraiment adoré, merci tarentio et albéric pour cette belle découverte.
Marv- Le Fléau des Démons
- Date d'inscription : 18/04/2014
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
Les retours de lecture seront attendus avec impatience.Marv a écrit:Je viens de finir le tome trois "Guerre" que j'ai vraiment adoré, merci tarentio et albéric pour cette belle découverte.
Pour le moment je suis dans le cycle fantasy de l'auteur, et ce je m'amuse beaucoup avec ce Shreck débarrassé de toutes les conneries disney habituelles...
Quand j'aurais pris un peu de distance, je reviendrai avec un immense plaisir à son cycle SF si cool et si fun (et si anti homines crevarices)
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
On sent bien tout au long du cycle la progression du style de l'auteur, et en même temps la conclusion du 5ème tome est bien amenée par tous les petits indices laissés dans les précédents.
Invité- Invité
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
Je vais essayer de pondre sous 48 heures quelques chose de plus élaboré qu'un "j'ai vraiment adoré" :)
Dans le tome 3, hormis la grosse partie sur la planète Shannon "une planète parc d'attraction où les jouets ont pris le pouvoir", le reste c'est vraiment énorme dans la lignée de la fin du tome 2 avec Jack hasard et rubis pendant l’épisode de rébellion sur Technos III.
Dans le tome 3, hormis la grosse partie sur la planète Shannon "une planète parc d'attraction où les jouets ont pris le pouvoir", le reste c'est vraiment énorme dans la lignée de la fin du tome 2 avec Jack hasard et rubis pendant l’épisode de rébellion sur Technos III.
Marv- Le Fléau des Démons
- Date d'inscription : 18/04/2014
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
ça me rappelle quelques épisodes de d'Ulysse 31... hâte de lire cela ! blinkMarv a écrit:la grosse partie sur la planète Shannon "une planète parc d'attraction où les jouets ont pris le pouvoir"
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
Le Proscrit
Cycle Traquemort Tome I
Comment décrire La saga Traquemort si ce n'est comme le plus improbable de tous les spaces-opéra.
Et si l'on devait toutefois tenter d'en donner une définition on pourrait considérer qu'il s'agit dans l'esprit, d'un mélange de Stars Wars, du trône de fer, La caste des Métas Barons et surtout Space Adventure Cobra.
Owen, aristocrate de son état est le dernier représentant en ligne directe de la lignée des Traquemort (Deathstalker), en l’occurrence les seigneurs de Virimonde.
Plus intéressé par ses travaux d'historien qu'à celui de courtisant/conspirateur auprès de l’impératrice Lionnepîerre, il savoure donc une vie bien paisible et fastueuse tout en ne se privant pas de goûter aux plaisirs auquel son rôle de petit nobliaux lui permet d'avoir accès.
Owen se délecte particulièrement de la compagnie de belles femmes et c'est d'ailleurs en s’apprêtant à apprécier une nouvelle fois les faveurs de sa compagne du moment que son monde va finalement s’écrouler sous ses pieds et que tout ce à quoi il tient et fait de lui un être d'exception, va disparaître en même temps qu'il doit sauver sa vie après une tentative d'assassinat à grande échelle.
Déchu sans raison apparente de tous ses titres et propriétés par l’impératrice, Owen Traquemort n'est plus qu'un proscrit, un condamné à mort en cavale, avec une horde de chacals armés de disrupteurs (armes laser) aux fesses...
Assisté par sa fidèle conscience artificielle "Ozymandias" avec qui il communique psychiquement, Owen réussit à s’échapper de sa planète avec notamment le concours inopiné d'une certaine Hazel D'ark, une ancienne trafiquante d'organes également en fuite.
Parce qu’il est acculé Owen se décidera donc à suivre les pas de son père qui le mèneront à servir les intérêts de la résistance et retrouver l'emplacement de l'arme ultime nécessaire à l’accomplissement de sa vengeance pour faire plier le règne de Lionnepierre, le négateur de Noirvide.
En l'occurence l'arme avec laquelle le premier des Traquemort, Gilles alors premier guerrier de l'empire, avait sur ordre de l'empereur de l’époque anéanti un millier de mondes en quelques secondes et créait la zone du Noirvide.
Owen est un antihéros par excellence, comme tous les Traquemort il a effectivement des prédispositions au maniement des armes et à l'usage du Turbo, une faculté qui lui permet d’accélérer ses aptitudes physiques et psychiques sur de courtes séquences, non sans conséquence à chaque fois, mais c'est aussi comme le décrit Simon Green le type même du héros malgré lui, celui qui fait les choses par nécessité, par obligation voir par contrainte.
Owen c'est donc le profil même du héros contrarié, mais un héros avec de vraies valeurs humanistes et un profond sentiment de justice, un homme qui ne se cache pas derrière les autres alors que les événements semblent aller de mal en pis et qu'il est de plus en plus acculé.
Après avoir rejoint Brumonde, la seule planète de ce système où l'empire n'a pas d'autorité, véritables repères de malfrats et de trafiquants en tous genres, une sorte de Mos Eisley à l’échelle d'une planète, Owen et Hazel tenteront de trouver les ressources stratégiques, humaines et matérielles afin de faire tout simplement face aux événements, même si cela consiste finalement à embrasser une cause qui n'est pas la leur de prime abord, la résistance...
Qu'on ne s'y trompe pas, ce n'est pas seulement une histoire que développe Simon Green dans ce premier volume, mais bien trois arcs narratifs assez distincts avec une multitude de personnages aussi intéressants les uns que les autres.
Pour la partie space-aventure de son récit on retrouve le duo Owen/Hazel qui se verra assez rapidement augmenté de Jack Hasard, une ancienne légende de la rébellion, Rubis Voyage chasseuse de primes sans états d’âme, Tobias Lune un Hadénien énigmatique, mi-homme -mi-machine et Gilles Traquemort le premier de sa lignée, le destructeur des mondes, en quelque sorte, un groupe bien mal assorti et en quelque sorte une version très personnelle des gardiens de la galaxie .
Pour le côté intrigue de cour, guerre de famille, complot, trahison et manipulation, on retrouve par alternance les récits entrecroisés de Valentin Wolfe, expert en automédication de drogues avec lesquels il développe des compétences surhumaines, un personnage que l'on pourrait décrire physiquement comme un mix entre Éric Draven(The Crow- et Robert Smith (The Cure), et Finlay Campbell, héritier également de son clan, véritable dandy d'une aristocratie décadente, donnant l'illusion le jour d'être un individu ne se souciant que de son apparence vestimentaire et de sa coupe de cheveux alors que la nuit il endosse l’identité secrète du gladiateur masqué le champion du peuple dans la fureur des arènes.
Enfin pour le dernier acte, on suit les péripéties du capitaine de destroyer interstellaire, l'officier de l’impératrice Silence et de son bras droit l’investigatrice Givre, une sorte de super soldat et véritable machine à tuer. Dans ce premier volume ce sera pour l'essentiel dans cet arc narratif que l'auteur développe particulièrement les aspects SF militaire...
Au centre de toutes les attentions et de toutes les préoccupations on retrouve bien évidemment la garce de Fer, l'impératrice Lionnepîerre IV, une jeune femme agrémentée de tous ce qui peut exister en matière d'implants cybernétiques, agissant comme un véritable tyran obsessionnel et psychopathe. À ses côtés le général Dram, le faiseur de veuves, un personnage aussi implacable et puissant qu'un certain Darth Vader, et Kit Estivile le tueur souriant, l'assassin entre autre du père d'Owen Traquemort, un homme dont le seul plaisir consiste à provoquer des duels afin d'assouvir ses pulsions de mort, lui qui a lui-même massacré en intégralité tous les individus de son clan(parents, feres et soeurs).
En opposition à ce régime militaire et tortionnaire s'opposent tous ceux pour qui l'empire ne reconnait pas de droits et constitue une menace, les non-hommes composés de clones d'humain, d'Epsi (humains ayant des pouvoirs psychique voir pyrotchnique), des IA "Intelligente artificielle" et tous les proscrits en tous genre de l'impératrice.
Ce premier roman du cycle Deathstalker est vraiment rafraîchissant tant l'auteur y a réussi la conjugaison de plusieurs genres dans un ensemble qui s'il paraît bancal dans les premiers temps, trouve assez rapidement son harmonie et sa propre identité.
Le ton se veut par moments drôle sans pour autant tomber dans la parodie, j'ai particulièrement apprécié les nombreuses phases de dialogue entre les différents groupes de personnages qui apportent un vrai plus au développent de notre appréciation des multiples personnages principaux et secondaires.
Si on y regarde de plus près, le ton général du roman est d'ailleurs plutôt sombre avec de nombreux passages où nous assistons sans garde fou à de terribles déchaînements de violence, l'humour distille donc de temps à autre un peu de lumière à un récit ou la noirceur est quasi omniprésent.
C'est une oeuvre riche en découverte de nouveaux mondes tous plus ou moins inhospitaliers comme Shandrakor, planète peuplée de créatures préhistorique où Grendel lieu de repos de terrifiantes créatures monstrueuses et il y a vraiment un vrai background et une vraie originalité dans l'utilisation qui ait faite des multiples références/inspirations apparaissant ici ou là.
Au niveau technologie on n'est pas en reste non plus avec saut hyperespace, sabre laser, champ de forces, disrupteurs, bombes neuro-psychiques, croiseurs impériaux, etc.
Le livre n'est pas sans défaut, on met un petit peu de temps à avoir une vision globale de l'intrigue du fait de la multiplication des personnages et de la division du récit, ce qui fait que l'on apprécie particulièrement le dernier tiers du récit où véritablement l'intrigue se resserre autour d'une ligne directrice mieux définie entre tous les protagonistes.
Finalement en refermant ce livre relativement important de 604 pages, on s’étonne de se perdre à vouloir se remémorer tous les éléments-clefs de la dramaturgie tant il se passe un nombre incroyable d’événements savoureux et surprenants (notamment l'action des rebelles sur le silo 9, une prison pour clones et Epsi appelé l'enfer du Ver).
Pour ma part, ce premier tome du cycle Deathstalker est une énorme surprise et l'une de mes lectures les plus plaisantes et rafraîchissantes depuis bien longtemps.
Marv- Le Fléau des Démons
- Date d'inscription : 18/04/2014
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
Un début de tome 4 exceptionnel avec un Valentin Wolf plus que jamais ennemi public numéro 1
Marv- Le Fléau des Démons
- Date d'inscription : 18/04/2014
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
Le personnage me fait penser à Juda de Hokuto no Ken (lui-même inspiré de Kiss)Marv a écrit:Un début de tome 4 exceptionnel avec un Valentin Wolfe plus que jamais ennemi public numéro 1
Dernière édition par Albéric le Ven 21 Nov - 20:53, édité 1 fois
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
C'est marrant car ce sont justement des références que j'avais en tête aussi, mais le coté féminin de Juda ne correspond pas à la description qu'en fait Green, les cheveux rose non plus lol alors je me suis retranché derrière l'image de Robert Smith de the cure avec les cheveux huilés, du mascara sous les yeux, mais un coté masculin presque gay, mais pas travesti.Albéric a écrit:Le personnage me fait penser à Juda de Hokuto no Ken (lui-même inspiré de Kiss)Marv a écrit:Un début de tome 4 exceptionnel avec un Valentin Wolfe plus que jamais ennemi public numéro 1
Marv- Le Fléau des Démons
- Date d'inscription : 18/04/2014
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...
Épisode VI : Le Retour du Traquemort
« Je te vois, Traquemort. Tu auras beau te débattre, la destinée te tient entre ses griffes. »
Et cette destinée a fait d'Owen Traquemort un proscrit dans un empire interstellaire où règne la tyrannie, l'injustice et la corruption. Mais la rébellion s'est levée dont il est aujourd'hui la figure emblématique. Les forces de la révolution sont en marche. L'heure est venue de frapper. Et le chemin se dessine qui conduit de la planète rebelle de Brumonde à la capitale Golgotha, noyau de l'Empire, où se terre l'impératrice Lionnepierre au cœur de son palais souterrain.
C'est un chemin de sang. Armes terrifiantes, pièges malicieux, trahisons et revirements, il ne sera rien épargné au Traquemort et ses compagnons pour aboutir à l'ultime affrontement contre la « Garce de fer ». Allumer le feu d'une révolte est une chose, gagner la guerre en est une autre. Voici la troisième époque de la geste Traquemort.
Les super-héros rebelles se sont scindés en plusieurs groupes pour faire avancer la cause !. A la fin du tome précédent, la team Jack Hazard mettait à mal la flotte impériale en détruisant l'usine de la nouvelle propulsion interstellaire sur Technos III, ici la team Owen réactive les réseaux Traquemort sur Brumonde, la team Finlay est chargée de retrouver le chef d'Etat major Vincent Harker sur le monde de Shannon placé en quarantaine, David & Kit sont chargés de réorganiser la résistance sur Virimonde pour alimenter la rébellion au sens propre comme au sens figuré. Nous sommes chez Simon R. Green donc rien se ne passera comme prévu, le tout filmé au prix de menus incohérences en galactovision par Toby le spin doctor repenti et Flynn le caméraman travesti !
La bataille de Brumonde : j'ai grave pris mon pied, mais attention spoilers
Innocence perdue : j'ai surkiffé le gros délire, mais ATTENTION GROS SPOILERS
Le devoir d'un Traquemort : le destin de le la galaxie se joue dans l'âme d'un seul homme, attention spoilers !
Tous à Golgotha : tout a fin...
Finalement la Guerre du Traquemort est racontée sur le ton de la chronique : les mondes passent les uns après les autres à la rébellion, tandis que la flotte impériale harcelée de tous les côtés par les vaisseaux d’or hadéniens ne peuvent exécuter les ordres de calcination de sa majesté Lionnepierre XIV (toute référence à la Guerre des Malouines n’est absolument pas fortuite du tout !). Les combats font rage sur le monde capital de Golgotha et ils décideront du sort de l’humanité toute entière !
C’est évidemment epicness to the max, néanmoins le recours trop fréquent aux deus ex machina de la Mater Mundi, Nôtre Dame de Toutes les Âmes, devient vraiment trop facile...
Une fois de plus les superhéros rebelles se retrouvent pour mieux se séparer :
- la team Owen prend d'assaut le bunker souterrain du Caligula au féminin
- la team Jack prend d'assaut les immeubles de la ploutocratie galactique
- la team Finlay prend d'assaut le QG des forces impériales
C'est une plongée en apnée dans le cape & laser, pleine de bruit et de fureur, et le grand final enchaîne les duels de haute volée. Pour ne rien gâcher, les retournements de situation sont légion puisque chaque camp subit défections et trahisons. Les discours des héros comme ceux des traîtres se font écho : il y a ceux pensent aux autres autant qu'à eux-mêmes, et ceux qui s'enlisent dans le sempiternel et détestable « je, moi, le mien »... En SF, Fantasy ou Fantastique l'auteur développe toujours les mêmes thématiques universelles : si l'homme naît bon, qu'est-ce qui le corrompt ? Capable de devenir Dieu ou Diable, l'Homme doit résister à la tentation de devenir puissant et de vouloir le rester... Et si le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument ! C'est l'heure des choix et Owen Traquemort marche dans les pas de Frodon résistant à l'attraction de l'Anneau Unique et dans ceux de Luke Skywalker résistant à l'attraction du Côté Obscur (l'auteur n'a jamais caché adorer le SdA et Starwars ^^). Quand il voit le sens de l'honneur fait homme succomber lui aussi à la tentation, il comprend alors ce qu'il lui reste à faire...
En 1965, dans le Dune de Frank Herbert Paul Atréides vainquait l'empereur Padishah Shaddam IV, mais le libérateur devenait dictateur à son tour... En 1996, Owen Traquemort vainqueur de l'impératrice Lionnepierre XIV résiste à la tentation et renonce au pouvoir qui lui tend les bras pour l'offrir au peuple... Ainsi naît la démocratie galactique !!!
Entre permanences et mutations, l'auteur anglais est un peu un pionner : à l'époque où on voulait transformer la SF en « Fiction Spéculative » alternant dystopie cyberpunk et hard science inaccessible donc rébarbative, et où la Fantasy s'enlisait dans les tolkieneries commerciales et conservatrices, il donne une nouvelle jeunesse au roman-feuilleton populaire en piochant dans les séries anglaises et les action movies hollywoodiens. Les cadors des littératures de l'imaginaire ont toujours dit que la SFFF était une héritière naturelle de la littérature populaire du XIXe siècle, et plus précisément des grands romans-feuilletons : Simon R. Green le prouve d'autant plus ici qu'il part en croisade contre le TINA des Chicago Boys (« There Is No Alternative » : si vous n'êtes pas content du pandémonium capitaliste, vous n'avez qu'à essayer l'enfer communiste).
Le combat d'Owen Traquemort, petit littéraire obligé d'endosser le rôle de héros pour lutter contre la pétasse de fer Lionnepierre XIV, c'est évidemment un peu le récit du combat de Simon R. Green, petit libraire obligé d'endosser le rôle de militant pour lutter contre la dame de fer Margaret Thatcher. Et après avoir assisté à la chute du thatchérisme, ils vont devoir va devoir faire face aux sociaux-traîtres du blairisme... Mais ceci est une autre histoire !
PS : On se demandera longtemps pourquoi la Bifrost Connection tire à boulets rouges sur ce roman-feuilleton qualifié de daube intersidérale… Alerte gros snobinards qui enragent que le peuple puisse s’éclater avec de la SF cool & fun !!!
Épisode VI : Le Retour du Traquemort
« Je te vois, Traquemort. Tu auras beau te débattre, la destinée te tient entre ses griffes. »
Et cette destinée a fait d'Owen Traquemort un proscrit dans un empire interstellaire où règne la tyrannie, l'injustice et la corruption. Mais la rébellion s'est levée dont il est aujourd'hui la figure emblématique. Les forces de la révolution sont en marche. L'heure est venue de frapper. Et le chemin se dessine qui conduit de la planète rebelle de Brumonde à la capitale Golgotha, noyau de l'Empire, où se terre l'impératrice Lionnepierre au cœur de son palais souterrain.
C'est un chemin de sang. Armes terrifiantes, pièges malicieux, trahisons et revirements, il ne sera rien épargné au Traquemort et ses compagnons pour aboutir à l'ultime affrontement contre la « Garce de fer ». Allumer le feu d'une révolte est une chose, gagner la guerre en est une autre. Voici la troisième époque de la geste Traquemort.
Les super-héros rebelles se sont scindés en plusieurs groupes pour faire avancer la cause !. A la fin du tome précédent, la team Jack Hazard mettait à mal la flotte impériale en détruisant l'usine de la nouvelle propulsion interstellaire sur Technos III, ici la team Owen réactive les réseaux Traquemort sur Brumonde, la team Finlay est chargée de retrouver le chef d'Etat major Vincent Harker sur le monde de Shannon placé en quarantaine, David & Kit sont chargés de réorganiser la résistance sur Virimonde pour alimenter la rébellion au sens propre comme au sens figuré. Nous sommes chez Simon R. Green donc rien se ne passera comme prévu, le tout filmé au prix de menus incohérences en galactovision par Toby le spin doctor repenti et Flynn le caméraman travesti !
La bataille de Brumonde : j'ai grave pris mon pied, mais attention spoilers
- Spoiler:
- Sur la planète hors-la-loi qui ressemble fort à bon vieux bastion pirate (d'ailleurs le capitaine de l’astroport se nomme John Silver, comme le forban légendaire de L'Île au trésor de Robert Louis Stevenson).
Chacun des membre de la team Owen est en mission pour réactiver les réseaux sans lesquels le Conseil Intersidéral de la Résistance ne saurait prendre de l’ampleur, Owen lui-même étant obligé d’enchaîner les combats en mode turbo pour réaliser une OPA particulièrement hostile sur le syndic d’exploitation de Brumonde fondé par un quarteron d’homines crevarices (financiers, entrepreneurs, promoteurs, avocats et tutti quanti, bref la lie habituelle de la société ^^). Sauf que l’Empire a décidé de remettre tout le monde au pas….
Tandis que Légion, le Gestalt formé par les cerveaux assemblés des anciens prisonniers du Silo 9 et nommé Abomination, bloque, terrorise et martyrise les milliers et les milliers de psioniques de Brumonde, le capitaine Bartok le boucher lance la curée ! Ambiance fin du monde avec la population de toute une ville qui a décidé de se la jouer Butch Cassidy et le Kid, les parias de toute une galaxie faisant cause commune tandis que des super-héros en gestation décident de se faire kamikazes et montent dans le ciel comme des météores avant de tomber comme des étoiles filantes... On se sacrifie, bien souvent anonymement et trop souvent vainement, dans l'unique espoir que le rêve survive, le rêve d'un monde meilleur dédié à la liberté, à l'égalité et à la fraternité !
Nos héros ont la part belle, Jack Hazard le Jeune montant sur toutes les barricades pour raviver la flamme de la résistance comme un héros de guerre de la Grande Alliance, Owen et Hazel, enfin vainqueurs de leurs addictions respectives, endossant leurs costumes de super-héros et de super-héroïne combattant sur tous les fronts grâce à leurs supers-pouvoirs (Owen maniant la télékinésie de masse tandis qu'Hazel faire appel à ses doubles issues d'autres dimensions dans la plus grande tradition de la SFFF à la Michael Moorcock !)
Les deus machina finissent fatalement par s'enchaîner, Owen puisant dans l'espoir et de l'amour le force de dévier un canon disrupteur à mains nues tandis que la Mater Mundi s'incarne à nouveau pour affronter Légion...
J'ai déjà vu tout cela dans en Science-Fiction, Fantasy et Fantastique, en BD, en comics et en mangas, mais qu'est-ce que c'était cool et fun bien qu’éminemment épique et tragique !!! Et pour ne rien gâcher, les POVs mettent en avant un cambrioleur sourd muet et sa receleuse qui ont décidé d’appartenir au camp des good guys, et un duo du soudards qui a décidé d’appartenir au camp des bad guys en volant, violant et tuant…
Innocence perdue : j'ai surkiffé le gros délire, mais ATTENTION GROS SPOILERS
- Spoiler:
- Si l'homme naît bon et si c'est la société qui le corrompt, faut-il changer l'Homme pour changer la société ou faut-il changer la société pour changer l'Homme ?
Le grand projet du nabab galactique Shannon voulait répondre à cette question ! En ramenant les adultes blasés et cyniques à l'âge de l'enfance, il comptait faire du passé table rase pour que chaque individu reparte sur de bonnes bases. Changer les enfants pour changer le monde, en changeant les adultes en enfants pour accélérer le processus (la Forêt des Âmes étant même l'aboutissement de son projet : rebooter les adultes sans repasser par la case enfance).
Au pays d'été les personnages de l’enfance avaient pris vie pour prendre soin de ceux qui en avaient le plus besoin, du moins c'était cela avant que les Furies de Shub ne leur offrent la conscience et le libre arbitre, tout en les bourrant de propagande haineuse les incitant à ce se retourner vers eux qui les avaient créés...
Le monde de Shannon est devenu Haceldama, la Plaine de Sang, lieu d'un éternel affrontement entre les jouets pro-humains et les jouets anti-humains. Guidés par les alter egos de Petit Ours Brun, Bourriquet, Pinocchio et Optimus Prime, nos héros remontent le Fleuve vers la forêt des âmes pour retrouver Vincent Harker, désormais surnommé l'Homme Rouge, qui a fondé une troisième faction…
Un excellent chapitre certes, mais qui a réellement a perdu son innocence ?
- les personnages, héros malgré eux d'un monde pourri par les forces obscures de la crevardise...
- les jouets, transformés malgré eux en machines de guerre génocidaires par les Furies de Shub...
- l'humanité, incapable de résister aux tentations du Côté Obscur incarnées par le Veau d'Or...
Mais avant que les lecteurs ne répondent à celles-ci, les personnages devront répondre à celles-là :
- les jouets anti-humains sont-ils aussi malveillants qu'on le dit ?
- les jouets pro-humains sont-ils aussi bienveillants qu'ils le disent ?
- le mystérieux Homme Rouge (^^), qui attire les partisans des deux camps dans sa forteresse à Hamln de laquelle personne jamais ne revient (un joueur de flûte humain qui charme les robots, ah la grosse marrade ^^), est-il aussi terrifiant que tout le monde le prétend ?
- les jouets pensants ont-ils vraiment accédé à la conscience ou ne sont-ils que des marionnettes de Shub ?
- et si les jouets pensants ont vraiment accédé à la conscience, ne forment-ils pas une nouvelle espèce à part entière ?
Derrière la grosse déconne baroque et bariolée, ce chapitre est un formidable hommage à Philip K. Dick : on reprend toutes les thématiques de Nouveau Modèle une excellente nouvelle écrite en 1953 et adaptée au cinéma en 1995 sous le nom de Planète hurlante. Ambiance paranoïaque bien sentie, d'autant plus qu'on fait des gros clins d’œil à Apocalypse Now et Au Cœur des ténèbres... ^^
Mais la chute m'a offert ma plus grosse barre de l'année et pourtant tout était d'une logique imparable : qui donc pouvait être le messie rédempteur des jouets pensants ? L'impitoyable stratège impérial a endossé le rôle du Père Noël pour être le guide spirituel d'une nouvelle espèce, Rommel est devenu Moïse ! La fin serait précipitée, voire facile avec son happy end, si tout cela n'était pas un rampe de lancement pour ce qui s'ensuit...
Le devoir d'un Traquemort : le destin de le la galaxie se joue dans l'âme d'un seul homme, attention spoilers !
- Spoiler:
- Sur la planète agricole de Virimonde, David et Kit (un clin d’œil à la série K2000 / Knight Rider ? ^^) ont décidé de rompre à la fois avec l'Empire et la Rébellion pour se la couler douce, enchaînant beuveries, coucheries et courses de landspeeders à fond la caisse... Mais David se rappelle néanmoins à ses devoirs de seigneur planétaire en jugeant les différents qui opposent son intendant qui parle productivité, compétitivité et rentabilité, et ses paysans qui souhaitent plus de liberté, d'égalité et de fraternité... Par défi, il choisit la démocratie participative plutôt que la sinistre loi du marché. Et quand Lionnepierre XIV décide de déporter la population pour transformer leur monde en cauchemar industriel aseptisé et automatisé dédié à l'agrobusiness sans cœur et sans âme, son sang ne fait qu'un tour...
Mais il est déjà trop tard, les troupes de chocs de l'empire et leurs nouveaux joujoux de mort et de désolation sont en route pour faire un exemple censé mettre tout le monde au pas. David Traquemort, fils de Saül Traquemort (remember les rois de légende de ce bestseller éternel intitulé La Bible... ^^), comprend qu'il est né pour cet instant, qu'il n'a vécu pour ce moment : quoi qu'il en coûte, envers et contre tout et seul contre tous, il sera le protecteur de son peuple !!! Malgré tout son courage et tous ses efforts, il ne sauvera personne à part celui qu'il considère comme le seul ami de sa vie auquel il offre justement sa vie en sacrifice : le Goliath impérial était beaucoup trop fort pour le petit David qui voulait être roi… De son côté, Kit Estivil pleure toutes les larmes de son corps pour celui qu'il a considéré comme le seul amour de sa vie... (Et hop, une chouette romance gay que je n'avais pas vu venir ! mdr)
Les crevards prennent leurs pieds et applaudissent des deux mains devenant l'écocide et le génocide, se frottant les mains par avance de la montée du cours de leurs actions et des dividendes qu'ils vont récolter. Mais le drame retransmis en direct par Toby et Flynn fait basculer des parsecs entiers de l'espace dans la rébellion : c'est le début de la fin...
C'est le chapitre le plus court de ce tome, mais c'est celui qui fait le plus sens, le sort de l'univers se jouant en celui d'un seul homme : David Traquemort va-t-il choisir la voie de la facilité et accepter le système en touchant sa prime et en fermant les yeux sur une injustice de plus, ou va-t-il choisir la voie de la difficulté et refuser un système injuste en dépit des risques encourus. C'est la question à laquelle sont confrontés tous les citoyens du monde chaque jour que les dieux font...
L'Empire qui teste ses nouvelles armes sur une population civile, c'est le gouvernement britannique qui teste ses prototype d'armes soniques sur les manifestants irlandais du Bloody Sunday, l'Empire qui envoie ses troupes d'élite tabasser des fermiers, c'est le gouvernement britannique qui envoie les compagnies de sécurité de Belfast casser les ouvriers des années 1980. L'Empire qui détruit les campagnes de Virimonde, c'est le gouvernement britannique qui développe à outrance l'agriculture productiviste, contaminant ainsi sans aucun remord toute la filière agroalimentaire européenne, persuadé que les lois du marché devaient primer sur les lois de la nature... L'auteur a écrit ce tome en 1996, en plein scandale du poulet aux hormones, du cochon à la dioxine, de la tremblante du mouton et de la vache folle... Votre mémoire vous fait défaut ou vous n'avez pas connu ces années noires ? Ne vous inquiétez pas car la malbouffe est de nouveau à la mode, et le pire reste à venir avec l'ignoble TAFTA appelé de leurs vœux par l'internationale ploutocrate et les apparatchiks collabos de l'Union Européenne... MDM
Finalement la Guerre du Traquemort est racontée sur le ton de la chronique : les mondes passent les uns après les autres à la rébellion, tandis que la flotte impériale harcelée de tous les côtés par les vaisseaux d’or hadéniens ne peuvent exécuter les ordres de calcination de sa majesté Lionnepierre XIV (toute référence à la Guerre des Malouines n’est absolument pas fortuite du tout !). Les combats font rage sur le monde capital de Golgotha et ils décideront du sort de l’humanité toute entière !
C’est évidemment epicness to the max, néanmoins le recours trop fréquent aux deus ex machina de la Mater Mundi, Nôtre Dame de Toutes les Âmes, devient vraiment trop facile...
Une fois de plus les superhéros rebelles se retrouvent pour mieux se séparer :
- la team Owen prend d'assaut le bunker souterrain du Caligula au féminin
- la team Jack prend d'assaut les immeubles de la ploutocratie galactique
- la team Finlay prend d'assaut le QG des forces impériales
C'est une plongée en apnée dans le cape & laser, pleine de bruit et de fureur, et le grand final enchaîne les duels de haute volée. Pour ne rien gâcher, les retournements de situation sont légion puisque chaque camp subit défections et trahisons. Les discours des héros comme ceux des traîtres se font écho : il y a ceux pensent aux autres autant qu'à eux-mêmes, et ceux qui s'enlisent dans le sempiternel et détestable « je, moi, le mien »... En SF, Fantasy ou Fantastique l'auteur développe toujours les mêmes thématiques universelles : si l'homme naît bon, qu'est-ce qui le corrompt ? Capable de devenir Dieu ou Diable, l'Homme doit résister à la tentation de devenir puissant et de vouloir le rester... Et si le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument ! C'est l'heure des choix et Owen Traquemort marche dans les pas de Frodon résistant à l'attraction de l'Anneau Unique et dans ceux de Luke Skywalker résistant à l'attraction du Côté Obscur (l'auteur n'a jamais caché adorer le SdA et Starwars ^^). Quand il voit le sens de l'honneur fait homme succomber lui aussi à la tentation, il comprend alors ce qu'il lui reste à faire...
En 1965, dans le Dune de Frank Herbert Paul Atréides vainquait l'empereur Padishah Shaddam IV, mais le libérateur devenait dictateur à son tour... En 1996, Owen Traquemort vainqueur de l'impératrice Lionnepierre XIV résiste à la tentation et renonce au pouvoir qui lui tend les bras pour l'offrir au peuple... Ainsi naît la démocratie galactique !!!
Entre permanences et mutations, l'auteur anglais est un peu un pionner : à l'époque où on voulait transformer la SF en « Fiction Spéculative » alternant dystopie cyberpunk et hard science inaccessible donc rébarbative, et où la Fantasy s'enlisait dans les tolkieneries commerciales et conservatrices, il donne une nouvelle jeunesse au roman-feuilleton populaire en piochant dans les séries anglaises et les action movies hollywoodiens. Les cadors des littératures de l'imaginaire ont toujours dit que la SFFF était une héritière naturelle de la littérature populaire du XIXe siècle, et plus précisément des grands romans-feuilletons : Simon R. Green le prouve d'autant plus ici qu'il part en croisade contre le TINA des Chicago Boys (« There Is No Alternative » : si vous n'êtes pas content du pandémonium capitaliste, vous n'avez qu'à essayer l'enfer communiste).
Le combat d'Owen Traquemort, petit littéraire obligé d'endosser le rôle de héros pour lutter contre la pétasse de fer Lionnepierre XIV, c'est évidemment un peu le récit du combat de Simon R. Green, petit libraire obligé d'endosser le rôle de militant pour lutter contre la dame de fer Margaret Thatcher. Et après avoir assisté à la chute du thatchérisme, ils vont devoir va devoir faire face aux sociaux-traîtres du blairisme... Mais ceci est une autre histoire !
PS : On se demandera longtemps pourquoi la Bifrost Connection tire à boulets rouges sur ce roman-feuilleton qualifié de daube intersidérale… Alerte gros snobinards qui enragent que le peuple puisse s’éclater avec de la SF cool & fun !!!
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
Le tome 3 conclut magnifiquement ce que l'on pourrait considérer comme une première trilogie, belle chronique albéric.
Marv- Le Fléau des Démons
- Date d'inscription : 18/04/2014
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
Encore une critique qui déboite. :)
Toutefois je ne suis pas encore prêt à me lancer dans cette série. Il y a encore trop de bon truc qui m'attire avant.
Toutefois je ne suis pas encore prêt à me lancer dans cette série. Il y a encore trop de bon truc qui m'attire avant.
Sieben- Navarque de la flotte macédonienne
- Date d'inscription : 12/02/2013
Re: Simon R. Green, La Saga du Traquemort
Enfin en poche ! Oh Yeah !!!
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Marv- Le Fléau des Démons
- Date d'inscription : 18/04/2014
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