David Gemmell
L'inscription donne accès aux sections Fantasy, SF, Historique, Ciné et Télé.

Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

David Gemmell
L'inscription donne accès aux sections Fantasy, SF, Historique, Ciné et Télé.
David Gemmell
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Rechercher
 
 

Résultats par :
 


Rechercher Recherche avancée

Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

Collectif, La Sagesse des mythes

Aller en bas

White Square Collectif, La Sagesse des mythes

Message par Albéric Lun 8 Mai - 16:52

Collectif, La Sagesse des mythes Sagesse-555x713

Donner un nouveau souffle aux grands épisodes de la mythologie grecque par le biais de la bande dessinée…
Voici le défi que s'est lancé Luc Ferry avec « La Sagesse des mythes ». Car ce terreau inépuisable d'histoires passionnantes, maintes fois adaptées, porte aussi une puissante réflexion sur la place de l'homme dans le monde.

Cette nouvelle collection de bandes dessinées propose pour la première fois de rendre ces mythes accessibles à tous grâce à des ouvrages aussi agréables à lire que respectueux des textes originels. Chaque récit, développé sur un ou plusieurs tomes selon sa richesse et sa profondeur, possède également une signification philosophique qui sera éclairée de façon érudite par un cahier pédagogique de fin d'album rédigé par Luc Ferry.

L'objectif : allier divertissement et pédagogie pour tenter de répondre à cette question : pourquoi ces histoires fascinent l'humanité depuis toujours ?

le maillon faible de la série est définitivement Luc Ferry ! heureusement que Clotide Bruneau essaye de rattraper le coup, car le mec est indigeste au possible !


Dernière édition par Albéric le Sam 2 Juin - 10:40, édité 1 fois
Albéric
Albéric
Nécromancien

Date d'inscription : 16/01/2012

Revenir en haut Aller en bas

White Square Re: Collectif, La Sagesse des mythes

Message par Albéric Lun 8 Mai - 16:59

Collectif, La Sagesse des mythes 9782344001660-L

Résumé Iliade tome 1 :
Les dieux ont leurs caprices. Les hommes leurs destinées.
En face de la citadelle imprenable de Troie se tient l’armée grecque. Une terrible guerre dure déjà depuis dix ans... Pour Ménélas, roi de Sparte, c’est une question d’honneur suite à l’enlèvement de sa femme Hélène par Pâris, prince de Troie. Agamemnon, le frère de Ménélas, y trouve le prétexte de faire tomber la cité mythique pour étendre son empire. Achille, le plus grand des guerriers grecs, voit là l’occasion d’entrer dans la légende. Mais ces hommes, si puissants soient-ils, ignorent qu’ils ne sont que des pions. Que Troie forme le plateau d’une funeste partie d’échec dont seuls les dieux sortiront vainqueurs...
Avec cette série en trois tomes, redécouvrez L’Iliade, l’un des récits les plus anciens et les plus célèbres de la Grèce antique. À la fois riche et passionnant, il incarne à lui-seul tout ce qui fait l’essence de la mythologie grecque, évoquant l’hybris (cette folle tentation des hommes de se mesurer aux dieux), la confrontation entre mortels et immortels ou les querelles divines qui se matérialisent dans le destin des hommes.



Je commence par la forme. Didier Poli est passé par l’Ecole des Gobelins et les studios Disney et cela sent agréablement : le découpage est particulièrement fluide et dynamique, avec quelques effets de mise en scène vachement intéressants. Les exécutants, Pierre Taranzano aux dessins et Stambecco aux couleurs, nous offrent du mainstream certes, mais du mainstream de belle qualité même si on sent le film Troie de Wolfgang Petersen dans le rétroviseur (il faudra m’expliquer pourquoi Athéna blonde, brune, rousse ou albinos change aussi souvent de couleurs de cheveux ^^). On n’est pas au niveau de la superbe couverture de Fred Vignaux certes, c’est quand même du bon travail très agréable pour les yeux !

Sur le fond la sympathique Clotilde Bruneau fait au mieux qu’elle peut avec le script de Luc Ferry… La première page reprend une version du mythe, alors que tout ce qui s’ensuit en développe une autre… Ensuite on veut coller au texte d’origine avec une suite d’épisodes loin d’être connectés les uns avec les autres : la peste qui s’abat sur les Achéens, la colère d’Achille, le duel entre Pâris et Ménélas, l’attentat de Pandoros qui fait capoter les pourparlers de paix, l’aristé de Diomède qui en voulant commettre un déicide tombe dans l’hybris… Et c’est des flashbacks qui font le lien entre ces scènes : le mariage de Téthys avec Pelée, la Pomme d’Or de la discorde, la naissance de Pâris… J’ai compris que les immortels réglaient leurs comptent à travers les Achéens et les Troyens, sous le regard d’un Zeus censément impartial qui se montre sourd aux jérémiades des uns et des autres, mais pourquoi Hector change radicalement d’avis (il compatit aux tourments de son frère avant de le bolosser comme c’est pas permis puis de le vouer aux gémonies, excuser l’anachronisme), et pourquoi Hélène pourtant au cœur des enjeux du conflit n’apparaît pas une seule fois, c’est pour moi un mystère…

Les appendices élaborés par Luc Ferry, coordinateur du projet, sont particulièrement indigestes et comptent parmi ce que j’ai lu de plus médiocre en la matière…
Spoiler:
Albéric
Albéric
Nécromancien

Date d'inscription : 16/01/2012

Revenir en haut Aller en bas

White Square Re: Collectif, La Sagesse des mythes

Message par Albéric Lun 8 Mai - 17:03

Collectif, La Sagesse des mythes 9782344001646-L

Résumé Prométhée :
L’histoire de la naissance de l’homme.
Mont Olympe. La guerre contre les Titans vient de s’achever. Mais l’euphorie de la victoire laisse vite place à l’ennui, et les dieux ont besoin de se trouver une nouvelle occupation. Aussi Zeus a l’idée d’une source de divertissement infinie, en constante évolution : la vie ! Il charge un fils de Titans, Prométhée, de sa conception en créant les mortels. Mais très vite, celui-ci imagine une espèce qui dépasserait toutes les autres. Une espèce à qui il donnerait un pouvoir rivalisant avec celui des dieux. Quitte à s’attirer les foudres de Zeus...
Symbole de l’apport de la connaissance aux hommes, le mythe de Prométhée est l’un des mythes fondateurs de la civilisation européenne.



Je commence par la forme. Didier Poli est passé par l’Ecole des Gobelins et les studios Disney et cela se sent agréablement : le découpage est particulièrement fluide et dynamique, avec quelques effets de mise en scène vachement intéressants. Les exécutants, Giuseppe Baiguera aux dessins (déjà un vieux routard du fumetti : le réservoir d’artistes italiens est incroyable !) et Simon Champitambecco aux couleurs, nous offrent du mainstream certes, mais du mainstream particulièrement sympathique avec beaucoup d’expressivité, de mouvement et de chaleur malgré le manque détail ou de finition. On n’est pas au niveau de la superbe couverture de Fred Vignaux certes, c’est quand même du bon travail très agréable pour les yeux !

Le récit dicté par Jules Ferry et exécuté par Clotilde Bruneau se divise en 3 temps : la création de l’homme, la Boîte de Pandore et le destin final de Prométhée… On veut revenir aux sources du mythe pour nous en délivrer la quintessence philosophique mais moi j’y ai perdu mon latin… Car si Prométhée est un Bienfaiteur de l’Humanité, pourquoi finalement a-t-il été si cruellement châtié ???
La BD nous montre des dieux qui cherchent un nouveau joujou pour s’amuser et un Prométhée qui refuse que sa magistrale création soit ainsi dévoyée (notez que les dieux managers sous-traitent l’intégralité de la besogne créative, se contentant de rouler des mécaniques au pot d’inauguration ^^), mais on nous explique que les dieux veulent établir un ordre cosmique que rompt Prométhée avec des êtres humains placés par la technologie au-dessus des lois de la nature… (C’est bizarre que Luc Ferry auteur du Nouvel Ordre écologique se fasse ainsi l’écho des thèses du « green fascism »)
Si on voulait traiter de la condition humaine (avec un parallèle avec cette autre mythologie que constitue La Bible ^^), il fallait aller au bout de la démarche avec les mythes des âges et des races, celui du Déluge et de Deucalion (fils de Prométhée qui recrée l’humanité), et celui du sacrifice où Prométhée pense rouler Zeus mais où Zeus roule Prométhée : aux dieux l’immortalité et aux hommes la mortalité… Et puis il y aussi ce mythe où en volant le feu matériel Prométhée place les hommes au dessus des animaux mais en échouant à voler le feu spirituel gardé par Cratos et Bia (Pouvoir et Violence, les grands alliés de la ploutocratie) Prométhée ne parvient pas à faire des hommes les égaux des dieux (sans parler de celui ou Zeus octroie aux hommes la pudeur et la justice pour les distinguer des autres créatures, épisode en contradiction avec pas mal d’autres versions).
Tous ceux qui ont abordé la mythologie comparée savent que comme le Coyote amérindien, l’Ananzi africain ou le Loki nordique, Prométhée est un trickster, un être qui transgresse le conservatisme divin pour assurer consciemment ou inconsciemment la bonne marche de la destinée. Mais il y a presque un côté lutte des classes là-dedans : à une époque ou les forces de la nature divinisées cèdent la place à des élites divinisés (remember l’évhémérisme), l’archétype universel de la démocratisation de la technè volée aux dieux suprématistes pour être donnée aux hommes égalitaristes relève quasiment du marxisme… Alors que dans cette BD, la maxime du destin de Prométhée semble être « ferme ta gueule et obéis aux puissants, sinon ils vont te péter la gueule ! »
La 2e partie est plus classique : pour contourner Epiméthée qui respecte à la lettre les dernières volontés de son frère Prométhée, les dieux créent Pandore « celle qui est dotée de tous les dons », une femme fatale qui doit jouer le rôle des Mata-Hari car en tant qu’agente infiltrée elle doit s’assurer bon gré mal gré que la malédiction s’abatte sur l’humanité… Pourquoi les dieux font compliqué là où ils pouvaient faire simple ? C’est une vraie question ! Car au final plus machiste tu meurs, en parfaite adéquation avec le machisme de la civilisation grecque antique, et on aurait aimé un mot là-dessus en appendice : oui, mais non…
La 3e partie est simple : Héraclès libère Prométhée qui lui indique comment obtenir les pommes d’or du Jardin des Hespérides, Zeus lui pardonne tout en sauvant les apparences grâce à un stratagème, et le bienfaiteur de l’humanité obtient une immortalité que normalement il possédait déjà… Je ne comprends pas pourquoi on place un commentaire du pseudo-Apollodore au-dessus du texte d’Hésiode !

Les appendices élaborés par Luc Ferry, coordinateur du projet, sont particulièrement indigestes et comptent parmi ce que j’ai lu de plus médiocre en la matière…
Spoiler:
Albéric
Albéric
Nécromancien

Date d'inscription : 16/01/2012

Revenir en haut Aller en bas

White Square Re: Collectif, La Sagesse des mythes

Message par Albéric Lun 8 Mai - 17:12

Collectif, La Sagesse des mythes 9782344001707-L

Résumé Thésée :
Suivez le fil d’Ariane... Au royaume de Trézène, le jeune, beau et brillant Thésée apprend qu’il n’est pas que le fils de Poséidon, mais aussi celui d’Égée, souverain d’Athènes. Alors qu’il se rend à pied à la cité mythique, il terrasse en chemin une multitude de monstres, devenant une légende avant même d’atteindre son but. Mais lorsqu’il rencontre enfin son père, il découvre que celui-ci est la proie d’un odieux chantage. Tous les neuf ans, Minos, roi de Crète, exige d’Égée un sacrifice pour lui épargner la colère de Zeus : sept jeunes hommes et sept jeunes filles doivent être jetés en pâture au Minotaure au cœur du Labyrinthe. Pour y mettre un terme, Thésée est prêt à affronter la redoutable créature. Son plus grand défi l’attend...


Les dessins de Mauro de Luca assisté aux couleurs d’Elvire de Cock sont très séduisants graphiquement. Le récit est divisé en 3 parties : les travaux de Thésée accomplis lors de son voyage de l’Argolide à l’Attique, l’épisode avec le Minotaure (qui fait en tout et pour tout 17 pages), et l’épisode avec Hippolyte et Phèdre qui se finit par une scène choc. Mais au final l’ensemble est bof : on juxtapose tous les épisodes de l’histoire de Thésée (et même pas tous d’ailleurs, voir plus loin) sans transition et sans explication, donc il n’y a pas de véritable fond et c’est au lecteur de donner un sens à ce catalogue de mythes… Pire, pour raconter le mythe de Thésée, on donne des cases à des épisodes dispensables et on en enlève à des épisodes importants… Soupir

J’aurais pu passer outre tout ça, mais j’ai lu les appendices de Luc Ferry qui sont d’une effarante médiocrité : il est pire connaisseur de la mythologie que des sciences politiques, c’est dire !!! S’il est représentatif des intellectuels franco-français, c’est tout bonnement terrifiant… Et c’est tellement n’importe quoi et je suis tellement remonté, que je ne sais même pas par où commencer…
Spoiler:

Si on veut chercher la sagesse de ce mythe, il serait dans la double nature de Thésée, mi homme qui cherche à améliorer le sort de ses semblables, mi dieu qui n’a rien à carrer de ses semblables et qui comme n’importe quel crevard ne cherche n’a assouvir ses désirs… Mais comme c’est grâce à son ascendance divine qu’il peut accomplir ses exploits pour le bien de l’humanité, il est constamment partagé entre l’ombre et la lumière : d’un bien peut sortir un mal, et d’un mal peut sortir un bien… Comme pour Gilgamesh qui devint Melkart chez les Phéniciens, puis Héraclès chez les Doriens avant de devenir Thésée chez les Ioniens… Mais pour voir cela, il faut avoir fait un minimum de mythologie comparée : être une quiche totale en comparaison des mythes et se poser en spécialiste des mythes, c’est avoir un boulard digne de la mythologie !
Albéric
Albéric
Nécromancien

Date d'inscription : 16/01/2012

Revenir en haut Aller en bas

White Square Re: Collectif, La Sagesse des mythes

Message par Albéric Lun 8 Mai - 17:16

Collectif, La Sagesse des mythes 9782344001684-L

Résumé Jason tome 1 :
Condamné à l’exil. Destiné à la gloire.
Héritier du trône d’Iolcos, Jason est le seul survivant d’un massacre perpétré par son oncle, le félon Pélias. Mis en sécurité par sa mère, il parfait son apprentissage auprès du meilleur éducateur de la Grèce : le centaure Chiron. Devenu adulte, Jason part alors accomplir son destin et réclamer son trône. Mais, piégé par son oncle, il se retrouve à devoir entreprendre la plus périlleuse des missions : rapporter la toison d’or, un trésor aussi inestimable qu’inaccessible. Pour s’en emparer, il va devoir s’entourer des meilleurs. Et bâtir un navire capable de traverser le terrible Détroit des Dardanelles. Alors, seulement, le voyage pourra commencer...
Dans ce premier tome d’une trilogie, découvrez la genèse de la quête de Jason, l’un des plus célèbres mythes de la Grèce antique !



Dans ce tome 1, intitulé Premières armes, le jeune Jason élevé loin des hommes par le centaure Chiron apprend la vérité sur son passé et décide de se confronter à celui qui lui a tout volé… C’est en Thessalie, dans la capitale de Iolcos que possédé par les dieux il incite l’usurpateur Pélias à lui lancer le défi de trouver et ramener la Toison de Colchide... Car les dieux ont un plan pour eux : le va-nu pied doit devenir un héros adulé, pour rendre la justice et châtier un souverain impie qui lui doit devenir un criminel honni… (Mais attention, les dieux sont joueurs : la roue peut tourner et le justicier peut être châtié à son tour pour ne pas respecter sa place de pion dans l’ordre établi par les puissants !) Jason rassemble les héros de toute la Grèce et c’est à bord du vaisseau Argo qu’ils débutent une aventure à nulle autre pareille qui va les conduire au bout du monde…

Et bien c’était vachement cool et fun ! Luc Ferry arrête de compiler, cataloguer et concilier des mythes de sources différentes, divergentes et contradictoires, issues de divers époques, contrées et mentalités, pour marquer à la culotte les Argonautiques d’Apollonios de Rhodes (bon, je n’ai pas compris pourquoi l’usurpateur tuait ses neveux et pas son frère, et le préquel se déroulant à Thèbes est plus embrouillant qu’autre chose). Ce dernier était un conteur épique qui écrivait dans l’Antiquité l’équivalent de ce qu’ont été les romans-feuilletons au XIXe siècle et les séries télés au XXe siècle. Mieux, ici nous sommes non seulement dans la Quête du Héros aux mille et un visages, mais on plus peut-être dans la toute première incarnation d’un concept éternel : LA LIGUE DES JUSTICIERS ! JUSTICE FOREVER !!!

Avec une vraie narration, le super découpage de Didier Poli peut enfin se déployer et avec Alexandre Jubran aux dessins et Scarlett Smulkowski aux couleurs cela a sacrément de la gueule ! D’ailleurs, par moment j’ai presque autant kiffé que le Siegfried d’Alex Alice… (mais bon, c’est peut-être la fibre péplum qui a parlé ^^)

Sinon faisons un peu de mythologie comparée… ^^
Finalement on peut résumer l’histoire de Jason à celle d’un adolescent orphelin en quête de vengeance, élevé loin des hommes par une créature non-humaine, et qui au bout de sa quête va obtenir un objet en or d’une incomparable puissance gardé par un terrifiant dragon, avant de connaître à bonheur puis le malheur grâce à puis à cause de celle qui lui avait apporté fortune et gloire… Ça ne vous rappelle rien ? Non, vraiment rien ?? Même pas un héros nordique aux yeux bleus et aux cheveux blond dans les exploits et la tragédie ont été popularisé par les opéras d’un certain Richard Wagner et les films d’un certain Fritz Lang ?
Albéric
Albéric
Nécromancien

Date d'inscription : 16/01/2012

Revenir en haut Aller en bas

White Square Re: Collectif, La Sagesse des mythes

Message par Albéric Sam 2 Juin - 10:40

Collectif, La Sagesse des mythes 9782723499538-L

Résumé tome 2 : Le Voyage de l'Argo
Voilà deux ans que Jason et ses compagnons ont terminé la construction de l’Argo, navire mythique béni par la déesse Athéna. Deux ans qu’ils traversent les eaux de la Méditerranée à destination de la Colchide et de l’objet de leur quête. Les voilà maintenant face aux impressionnantes falaises de l’Hellespont, le périlleux Détroit des Dardanelles. Géants belliqueux, brouillard impénétrable et autres monarques psychotiques : les épreuves ne font que commencer pour les Argonautes, si puissants soient-ils...


Si la légende de Jason et les Argonautes a traversé les siècles c'est parce que c'est une formidable histoire d'aventure, mêlant dans une quête de vengeance donc de justice l'épique et le tragique. Mais dans ce tome 2 intitulé Le Voyage de l'Argo il n'y a ni aventure, ni épique ni tragique, donc on s'ennuie ferme !
La couverture de Fred Vignaux est magnifique, les dessins d'Alexandre Jubran assisté aux couleurs par Scarlett Smulkowki et guidé par Didier Poli sont très plaisants, donc le problème vient du fond : si le tome 1 reprenait joliment les ingrédients universels de la Quête du héros aux mille et un visages, dans ce tome 2 Luc Ferry reprend ses mauvaises habitudes de compiler, cataloguer et concilier des mythes de sources différentes, divergentes et contradictoires, issues de divers époques, contrées et mentalités... Du coup on surfe d'ellipses en ellipses durant lesquelles s'écoulent des heures, des jours, des semaines, des mois, des années. On enchaînent les épisodes et comme aucun personnage n'est développé, ils vont, viennent, et disparaissent dans la plus parfaite indifférence : on tue les géants criminels puis les habitants innocents du royaume de Cyzique (aucun élément d’explication donc WTF ?), Hylas disparaît et Héraclès se lance à sa recherche (aucun élément d’explication donc WTF ?), Pollux fils de Zeus rabat son caquet à Amycos fils de Poséidon, les Boréades affrontent les Harpies et libèrent le devin Phinée, on survie aux Roches Cyanés, on croise la route de Prométhée (pourquoi on le compare à Phinée pour justifier de ne pas le libérer ? Je n'en sais fichtre rien !), de nouveaux compagnons disparaissent à cause de maléfices de femmes femelles sortant d'on ne sait où et voulant on ne sait quoi... La Team Jason parvient en Colchide en suivant son échéancier qui oblige le chef de l'expédition à abandonner tout ceux qui ne le respecte pas à la minute près, et Éétès lui lancent un défi mortel qu'officiellement il relève et qu’officieusement il craint plus que la mort... Fort heureusement sa fille Médée mouille sa culotte pour lui et donc lui révèle les moyens de triompher ! To Be Continued ?
Pas de lien et pas le liant, peu d'action et pas d'émotion, donc difficile de se prendre au jeu : rendez-nous la magie des films de Ray Harryhausen ! Clotilde Bruneau, scénariste que j'aime beaucoup, ne fait pas ici beaucoup d'effort pour compenser les conneries de Luc Ferry. Il ne reste donc à se mettre sous la dent qu'un certain érotisme latin diffusé par les graphismes et les situations...

Dans les appendices l'ancien ministre de l'éducation, de la jeunesse et de la recherche est aussi lourd, indigeste et imbuvable que l'habitude : relecture intellectualiste de mythe d'Orphée qui met de côté toute humanité en le noyant dans les balourdises de l'Âcadémie Française, saillie contre le commun des mortels qui vulgarise en les mélangeant allègrement les figures foisonnantes de la mythologie alors qu'en tant que pur produit des élites franco-françaises c'est exactement ce qu'il fait et même pas correctement en plus, et grand discours sur la morale antique dans lequel il défonce des portes ouvertes en redécouvrant la trifonction indo-européenne de Georges Dumézil (que visiblement il n'a toujours pas lu !). Donc selon Luc Ferry (qui réussit l'exploit de placer dans sa réflexion néocons de l'autopromotion) dans l'Antiquité les intellectuels réfléchissent, les guerriers agissent, tous les autres travaillent à leur place avec la captation de richesses qui va avec, et tout personne n'étant pas d'accord pèche par hybris et devient donc un criminel qu'il faut punir immédiatement et sévèrement : humain ou divin, nous sommes en face d'un ordre établi aristocratique qui abuse de sa position dominante pour se perpétuer indéfiniment à travers les institutions matérielles et immatérielles qu'il a mis en place à seul profit... Karl Marx avait raison mais ce n'est pas un scoop, mais Luc Ferry balaye d'un revers de la main tous les débats politiques du monde grec antique, mais également 4000 ans de débats sur le fait que la loi n'est pas forcément la justice ! Né avec une cuillère d'argent dans la bouche et ayant toujours vécu en haut d'une tour d'ivoire, Luc Ferry ne risque pas de remettre en cause ses préjugés : il distingue la pensée naturelle et aristocratique des Anciens et la pensée artificielle et méritocratique des Modernes, mais à aucun moment il ne se désolidarise de ce qui est anti-républicain et anti-démocratique, pire on ressentirait presque sa nostalgie de l'Ancien Régime...
Albéric
Albéric
Nécromancien

Date d'inscription : 16/01/2012

Revenir en haut Aller en bas

White Square Re: Collectif, La Sagesse des mythes

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum