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Philip José Farmer, Le Cycle des Hommes-Dieux

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White Square Philip José Farmer, Le Cycle des Hommes-Dieux

Message par Albéric Jeu 25 Oct - 20:46

Philip José Farmer, Le Cycle des Hommes-Dieux Mnemos614-2018

Résumé :
Robert Wolff a deux particularités : il a consacré sa carrière à l’étude des langues anciennes et il ne garde aucun souvenir des vingt premières années de sa vie. Lors de la visite d’un banal pavillon envisagé pour sa retraite, il découvre une corne mystérieuse qui lui donne accès à un univers parallèle aux folles dimensions : imaginez une gigantesque pyramide à étages dont chaque plateau forme un continent abritant de singulières cultures. Pourtant, cet endroit lui est étrangement familier : les premiers habitants rencontrés ressemblent aux créatures de la mythologie antique, d’autres aux Amérindiens.
Y a-t-il un rapport avec l’enfance perdue de Robert Wolff ? Qui a construit cette terre pyramidale cyclopéenne et pourquoi ?
Avec l’aide d’un compagnon inoubliable, Kickaha le Rusé, Wolff se lance dans une quête fantastique et périlleuse, à la recherche du créateur secret de cet univers factice, qui pourrait peut-être lui livrer le secret de sa propre origine. Leurs voyages les conduiront bien plus loin qu’ils n’osaient imaginer, au-devant de découvertes fascinantes et de personnages terriblement dangereux.



Philip José Farmer est un auteur SFFF qui a eu une très longue carrière s'étalant de 1946 à 2008 (voir au-delà car il est tellement culte que certains auteurs ont poursuivi après sa mort certains de ses projets !) : il a ainsi côtoyé le Sword & Planet, l'Âge d'Or, la New Wave, le Cyberpunk, la Hard Science et le New Space Opera. Alors certes il est l'homme qui dévergonda la Science-Fiction en développant dans sa nouvelle intitulée Les Amants étrangers une relation amoureuse et sexuelle inter-espèces qui dans l'Amérique raciste et puritaine du début des années 1960 défraya la chronique : anticlérical déclaré et très ouvert sur les questions sociétales pour ne pas dire de mœurs, il a ainsi souvent fait polémique (on ne va pas se mentir ses scènes de cul sont aujourd'hui très pudiques comparées au règne actuel de la pornocratie qui semble ne plus offusquer personne). Mais il est aussi et sans doute surtout un pionner de la SF qui il a longtemps fait le lien entre ses différentes époques... toutefois il n'a jamais renié ses amours premiers : c'est un grand amateur de pulps et un fanboy absolu du personnage de Tarzan, donc c'est tout naturellement qu'en amoureux de la pure aventure il emprunte bon nombre de ses jouets à Edgar Rice Burroughs ^^
Thoan appelé aussi La Saga des Hommes-dieux en VF et World of Tiers en VO est le cycle qui lui a permis de conquérir le public, à juste titre tant ses innovations sont nombreuses, géniales et en avance sur leur temps... Il y a un côté purement SF avec les Seigneurs, démiurges dont les technologies leur permettent de s'affranchir des lois de la physiques et de manipuler les lois du vivant pour créer des univers de poche, se déplacer de l'un à l'autre selon leur gré, et les peupler de flores, de faunes et de peuples façonnés selon leurs caprices. Mais il y a aussi un côté très humain avec des immortels capables de réaliser tous leurs désirs d'un claquement de doigt mais qui ne savent plus quoi faire du temps qui leur a été alloué artificiellement (la fameuse malédiction de l'éternité). Ils prennent de haut les humains qu'ils ont créés à leur image et qu'ils traitent comme des esclaves et/ou des animaux alors qu'eux-mêmes ont dû voler leur place au peuple des Khruuz et qu'ils bien manqué de perdre la leur face aux Cloches Noires (d'ailleurs leur civilisation ne s'est jamais vraiment remise de cette guerre qui décima presque complètement leurs scientifiques et leurs ingénieurs). Il pioche ainsi dans la mythologie fabriquée de toutes pièces par William Blake pour nous raconter le destin plein de passion et de haine de titanides et d'olympiens qui possède tout ce qu'ils veulent, mais qui ont besoin du frisson du danger pour se sentir exister et qui donc se combattent les uns les autres avant de se retourner contre leurs propres familles pour trouver des adversaires à leur mesure. Une fois de plus nous pouvons sereinement déclarer que science sans conscience n'est que ruine de l'âme !
Ce cycle est assez générationnel car quelles que soient ses qualités, comme ses escape games géniaux qui annoncent avant l'heure l'âge des jeux vidéos, il est peu coincé dans un entre-deux :
- il plonge ses racines dans un imaginaire pulpien qui aujourd'hui a quand même peu ou prou vieilli
- tout ce qu'il brillamment inventé a été entièrement repris par Roger Zelazny dans ses écrits (Corwin / Jadawin c'est les deux mêmes de A à Z ainsi que leurs familles respectives ^^), et entièrement repompé par les auteurs de la saga Stargate. Le premier frôle la frontière du plagiat mais il s'est entièrement assumé en fanboy absolu de Philip José Farmer dont il reprend toutes les thématiques pour les approfondir, et les deuxièmes franchissent allègrement la frontière du plagiat et ne s'assument aucunement en déclarant que tout cela n'est que pure coïncidence (il fait oser tant sont nombreuses les fois où il faut plisser les yeux pour voir ce qui distingue la copie de l'original)
Il y a forcément des répétitions et des limitations sans parler du fait que la saga dont la rédaction s'est étendue sur 30 ans (sans parler des traductions à 10 mains !), mais je m'interroge sur les techniques d'écritures d'une certain époque car je retrouve un peu chez Philip José Farmer les mêmes défauts que chez Jack Vance et d'autres auteurs contemporains : la nostalgie du pulp, la tentation du picaresque, le worlbuilding plus important que la caractérisation, la mise en place plus travaillée que le dénouement précipité voire bâclé... Et Robert Wolff et Chryséis disparaissent à la fin du tome 2 pour ne plus jamais réapparaître bien qu'ils sont mentionnés à chacun des tomes suivants : on sent quand même un peu l'auteur qui déballent tous ses jouets au risque de se lasser de la plupart d'entre eux ^^
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White Square Re: Philip José Farmer, Le Cycle des Hommes-Dieux

Message par Albéric Sam 5 Jan - 15:10

Philip José Farmer, Le Cycle des Hommes-Dieux Pp5140

Résumé tome 1 : Le Faiseur d'univers
Robert Wolff est un enfant trouvé ; il ne garde aucun souvenir des vingt premières années de sa vie. Après une carrière consacrée aux langues anciennes, il visite un pavillon où il songe à prendre sa retraite. C'est là qu'il découvre une corne mystérieuse qui lui donnera accès à un univers parallèle. Univers étrangement familier : ses habitants ressemblent fort aux demi-dieux antiques. Wolff, redevenu jeune, se lance dans une quête fantastique et périlleuse, à la recherche du créateur de ce monde... quête qui lui livrera le secret de sa propre origine.


Dans ce tome 1 intitulé Les Faiseurs d'univers, tout commence avec Robert Wolff universitaire spécialiste en langues anciennes qui ayant atteint l'âge de la retraite se demande s'il n'a pas raté sa vie... Il ne peut même pas regretter sa jeunesse puisque retrouvé errant et amnésique des années auparavant il ne possède aucun souvenir antérieur à ses 20 ans. Et il se demande s'il n'est pas atteint de démence sénile avec ses hallucinations qui le frappent de plus en plus souvent : le jour où un guerrier aux cheveux roux équipé d'une trompe lui tend la main, il franchit la porte entre les mondes pour découvrir un autre monde !
Nous sommes dans la Portal Fantasy, donc si vous êtes ALLERGIQUES AUX SPOILERS surtout NE LISEZ PAS AU-DELÀ... Robert Wolff découvre les Mondes de Tiers, un univers de poche à étages de 80 kilomètres inspiré de la Tour de Babel : nous avons un étage mythologique aux eaux bourrées de réjuvénants et de contraceptifs, nous avons un étage préhistorique où Amérindiens et Centaures affrontent la faune mammifère du Pléistocène, nous avons un étage médiéval partagé entre Teutons et Yiddish qui font la part belle au cape et épée, et nous avons un étage Science-Fantasy directement inspiré de tous les mythes de l'Atlantique (alors oui il manque l'étage antique, et c'est d'autant plus dommage qu'en passant de l'étage préhistorique à l'étage médiéval on traverse des contrées qui rappellent furieusement l'Orient Antique). le narrateur piégé en bas d'un monde à étages doit d'abord s'adapter à une société bloquée à l'âge con de l'adolescence où on se perd en commérages, en psychotages, en jérémiades amoureuses, en rodomontades sexuelles et en défis stupides (donc toutes les tares d'une émission de télé réalité ^^)… Pourtant il se lie à Chryséis, ancienne amante du Seigneur Jadawin enlevée aux Achéens de la Guerre de Troie et transformée en ménade pour correspondre à ses désirs, et quand celle-ci est enlevée par d'étranges créatures il n'hésite aucunement à se lancer à leur poursuite avant de retrouver Kickaha l'homme roux de ses visions (alias Paul Janus Finnegan le Gary Stu de Philip José Farmer ^^) et de rencontrer Podarge ancienne ennemie de Jadawin elle aussi arrachée à la Grèce de l'Âge du Bronze et transformée en harpie pour l'amusement celui qu'elle a courroucé. L'ennemi de mon ennemi est-il mon ami ?
Alors Robert Wolff (qui trace sa route en ligne droite) et Kickaha (qui va et vient en prenant divers chemin de travers) gravissant les différents étages des Mondes de Tiers pour sauver Chryséis des griffes du seigneurs des lieux, c'est carrément Mario et Luigi franchissant divers niveaux pour vaincre le boss de fin Bowser et délivrer la princesse Peach. Nous sommes en 1965 et l'industrie du jeu vidéo n'existe pas encore, donc c'est complètement hallucinant de voir le nombre de passages qu'on croirait tous sortis d'un jeu vidéo (c'est à croire que l'auteur a largement inspiré les programmateurs). Néanmoins l'auteur connaît ses classiques et il use de tous les trucs et astuces des récits pulpiens : l'étage mythologique emprunte à l'utopie et à la dystopie, l'étage préhistorique prend la forme d'un western à l'âge de pierre, et après un intermède peplum on est en plein cape et épée avec les détournements d'Ivanhoé et du Prisonnier de Zenda, avant de passer de Tarzan à Flash Gordon dans les derniers niveaux...
Philip José Farmer, Le Cycle des Hommes-Dieux 231833

L'étrange magie de l'autre monde permet à Robert Wolff de retrouver sa jeunesse : il redevient ce qu'il a été, mais qui était-il vraiment ? Plus on progresse vers le somment plus on se doute que le maître des Mondes de Tiers n'est plus le Seigneur Jadawin. Robert Wolff et Kickaha se soupçonne donc l'un l'autre d'être le véritable Jadawin alors qu'ils se rendent compte qu'ils sont loin d'être les seuls à vouloir son trône et se débarrasser de celui qui est assis dessus... ça psychote bien hein ^^
Malheureusement voyons voir ce qui m'a empêché de lâcher les étoiles ?
- les idées géniales pas assez exploitées
- la caractérisation des personnages principaux pas assez optimisée (argh, la narration s'éloigne de Robert Wolff juste au moment où il en apprend assez pour basculer !)
- les personnages secondaires qu'on met en avant puis qu'on fait crever salement, car ici la manière dont est gérée le paladin juif Funem Laksfalk c'est à la limite du scandale (syndrome Jack Vance ?)
- défaut inhérent à chaque tome de la saga, le flou artistique menant au dénouement (syndrome deus ex machina ?)
- la grande bataille finale qui est narrée froidement à la manière d'une chronique, alors que niveau epicness to the max il y avait moyen de faire un truc de ouf !
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White Square Re: Philip José Farmer, Le Cycle des Hommes-Dieux

Message par Albéric Dim 20 Jan - 19:19

Philip José Farmer, Le Cycle des Hommes-Dieux Pp5148

Résumé tome 2 : Les Portes de la création
Quel but démoniaque peut donc bien poursuivre Urizen, le Seigneur des Seigneurs, avec le rapt de Chryséis, la femme de son septième fils, Jadawin ? Jalousie, vengeance, représailles, guet-apens ? A la recherche de sa bien-aimée, Jadawin franchira les "portes" des mondes animaux, végétaux ou minéraux et découvrira bientôt tout ce qui le sépare de ses frères, les enfants d'Urizen. Car, à leur différence, Jadawin a connu la Terre, avec ses surprises et ses délices. Et c'est, comme Ulysse, un homme aux mille tours qui va donc affronter les pièges tendus par Urizen. Et d'ailleurs, le Dieu du Mal n'est-il pas désormais lassé de tout, même d'être immortel ?


Dans ce tome 2 édité en 1966 et intitulé Les Portes de la création, le Seigneur Jadawin est davantage devenu Robert Wolff que Robert Wolff est devenu le Seigneur Jadawin car ils ont réappris ensemble l'humanité à travers l'adversité et la mortalité (remember Corwin des Princes d'Ambre ^^). Cette évolution va être mise à rude épreuve quand Chryséis est enlevée par son père le Seigneur Urizen en mal d'amusement (je vous avais dit que Chryséis était la mère cachée de la Princess Peach ^^), et il va devoir triompher de ses mondes pièges dans l'espoir de la récupérer... Et c'est pris au piège qu'il côtoie de nouveau les membres de sa famille eux-aussi invités par Urizen qui espère bien que dans le cadre de la crevardise survivaliste ils s'entre-tueront pour échapper aux pièges mortels qu'il a spécialement dressés à leur intention... Ils retrouvent ainsi ses frères et sœurs Vala au visage d'ange et au coeur de démon, Théotormon candide transformé en monstre, Luvah, Rintrah, Enion, Arsiton, ainsi que ses cousins Tharmas et Palamabron (manque à l'appel Anania son pendant féminin dont il a toujours été amoureux, qui fera les beaux jours de la série à partir du tome suivant), et malgré leurs propensions à la trahison ils sont obligés de coopérer pour trouver les portails menant au monde suivant et échapper à l'escape game géant dont chaque niveau à franchir est un monde entier (donc on est dans une version SFFF d'une émission de télé-réalité) :
Spoiler:
Philip José Farmer, Le Cycle des Hommes-Dieux Godsofolympus

Le relationship drama est sympa, et les twists de fin sont bien sentis même si la manière dont les naufragés multiversels découvrent l'identité et la localisation du véritable boss de fin est un peu nébuleuse. La baston finale est confuse certes mais mieux fichue que celle du tome 1, et la conclusion humaniste est tellement belle que Roger Zelazny l'a reprise plusieurs fois telle quelle...
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White Square Re: Philip José Farmer, Le Cycle des Hommes-Dieux

Message par Albéric Mer 13 Fév - 9:29

Philip José Farmer, Le Cycle des Hommes-Dieux Pp5158-1983

Résumé tome 3 : Cosmos privé
Il n'est même pas un seigneur, seulement un être humain qui a presque oublié la Terre, ce grand cauchemar gris. Mais il est Kickaha, le Rusé, il a mille tours dans son sac et il ne s'avoue jamais vaincu. Pourtant le voici en fuite ! Un danger souterrain, monstrueux, plane sur les cosmos de poche. Pendant dix mille ans, les voleurs d'âmes sont demeurés inertes. Et puis quelqu'un a découvert leur cachette. Le malheureux ! Un voleur d'âmes s'est aussitôt transféré dans son cerveau. Ensuite, il n'avait plus qu'à trouver d'autres corps pour héberger ses congénères. Ils ont abandonné sans regret leurs cercueils de métal : les délices de la chair sont trop tentant. Maintenant, ils sont là, quelque part, dans l'univers à étages. Ils vont s'emparer des corps et les jeter après usage, les seigneurs et les hommes. Mais Kickaha se révolte. Il est chez lui dans ce monde magnifique avec son ciel vert et ses animaux fabuleux. On va s'en apercevoir.


Ce tome 3 édité en 1969 et intitulé Cosmos privé laisse tombe Robert Wolff et Chryséis (pris au piège par celui qui se présentait comme étant le Seigneur Urizen), et il est victime plus que tous les autres tomes de la saga du syndromes des excellentes idées pas assez bien exploitées !
Des tribus des montagnes aux métropoles des plaines tout commence avec de la Fantasy amérindienne car Kickaha victime d'une subite soif d'intellect quitte ses amis nomades pour la grande bibliothèque de ce qui ressemble à une grande cité mésoaméricaine. Puis c'est la Guerre des Mondes quand débarquent sans prévenir par la porte des étoiles des chevaliers en armure : cette fois-ci les Conquistadores sont teutons et non ibériques !
Philip José Farmer, Le Cycle des Hommes-Dieux 9025
Le trickster est en cavale car il est sur la liste noire des envahisseurs, et il est bientôt rejoint par les Seigneurs Anania, Nimstowl et Judubra l'Étrangleur qui était venu dans les mondes de Tiers pour demander refuge et asile chez le Seigneur Jadawin car eux aussi sont en cavale. Ils lui expliquent que le pire ennemi de leur espèce est de retour pour leur jouer à tous de bien mauvais tours : les Cloches Noires, des machines conçues pour transférer les consciences d'un corps à l'autre et qui ont fini par développer leurs propres consciences pour se retourner contre leurs utilisateurs puis leurs créateurs ! Une fois de plus va se dérouler la lutte entre l'homme et la machine, dans une ambiance Les Envahisseurs / The Invaders !!!
J'étais à fond dedans avec ce compte à rebours macabre dans lequel Kickaha qui soupçonne tout le monde d'être des Cloches Noires détruit un à un ses poursuivants en vérifiant bien s'ils sont thoans, humains, ou inhumains, jusqu'au remake du massacre de Wounded Knees où là j'ai trouvé que l'intrigue commençait à se déliter un peu : on a une cavale sur la lune des Mondes de Tiers reformatée pour ressembler à Barsoom (car Philip José Farmer, Paul Janus Finnegan et Robert Wolff sont des fanboys du Cycle de Mars d'Edgar Rice Burroughs), puis une série d'escape game où se Kickaha se remet à soupçonner tout le monde avant d'être libéré d'un circuit de résonance et participer à la bataille finale pleine de twists qui auraient été géniaux s'ils avaient été mieux amenés et mieux exploités (bien que le dernier d'entre eux nous dirige vers le tome 4 car quelqu'un menti sur le nombre de survivants de la grande guerre entre les Thoans et les Cloches Noires ^^). Et à chaque tome l'auteur semble s'acharner à faire agir ses personnages en solo alors qu'il ne sont jamais aussi intéressant que lorsqu'il fonctionne en duo ou en groupe (et j'avais écrit exactement la même chose sur Anankè, le cycle Portal Fantasy d'Henri Vernes appartenant à la saga Bob Morane). On a ainsi plein de personnage secondaires qui ne demandent qu'à être mis en avant mais qui sortent du récit en disparaissant et/ou en mourant parfois comme des merdes (la strong independant woman contrebandière, véritable Han Solo amérindienne, l'officier déserteur qui en savait trop, l'empereur fantoche ou le paladin prisonnier), alors même que l'auteur nous laisse à penser qu'ils ont vécu leurs aventures de leur côté et qu'elles ont eu une incidence sur le récit principal. Reste quand même la relationship drama entre Kickaha et Anania, où l'auteur iconoclaste passe à la moulinette l'iconoclasme de L'Amant de Lady Chatterley (rappelons qu'on son époque les unions mixtes sont encore interdites par les puritains WASP et fortement punies par la loi) : Anania est qualifié de douce donc de faible par les siens mais elle reste une aristocrate immortelle et suprématiste, alors que Kickaha reste un roturier mortel et humaniste. Mais qui mieux que lui qui est accro à l'action et au danger peut comprendre ces hommes-dieux blasés qui sont hantés par la malédiction de l'immortalité ? Leur jeu de séduction et leur romance sont bien fait, mais là aussi c'est juste au moment où tout bascule dans leurs sentiments et leur relation que les personnages sont séparés et ils ne retrouveront pas avant le dénouement...

PS: notez la préface de Roger Zelazny qui avoue sans honte être un fanboy de Philip José Farmer et qu'il lui a emprunté tout ou presque ^^
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White Square Re: Philip José Farmer, Le Cycle des Hommes-Dieux

Message par Albéric Jeu 14 Fév - 11:22

Philip José Farmer, Le Cycle des Hommes-Dieux Pp5165-1983

Résumé tome 4 : Les Murs de la terre
Kickaha est de retour sur Terre avec un corps de vingt-cinq ans. Mieux vaut pour lui ne pas révéler qu'il est aussi Paul Janus Finnegan, né cinquante-deux ans avant. La Terre a bien changé, mais les motards de la mort étonnent Kickaha plus qu'ils ne l'embarrassent. Le vrai danger, ce sont les entités créées par les Seigneurs et révoltées conter eux. L'une d'elles, passée sur Terre, risque d'y prendre le pouvoir et de s'en servir comme base pour conquérir les univers à étages. Mais la Terre est-elle vraiment "naturelle" ? N'a-t-elle pas été créée il y a quinze mille ans ? Parmi tous les univers de poche créés par les Seigneurs, y a-t-il un univers aîné ? Et quel effet cela fait-il d'avoir pour dulcinée la nièce de Dieu ? Kickaha n'est pas au bout de ses peines.


Ce tome 4 édité en 1970 et intitulé Les Murs de la Terre" est la suite directe du tome précédent : pour parachever leur victoire les amants maudits Kickaha et Anania poursuivent sur Terre la dernière des Cloches Noires !
Le trickster originaire de la Terre qui a passé plusieurs décennies dans les Monde de Tiers retrouve sa Californie natale surpeuplée, encombrée, polluée, et agitée par les confrontations entre hippies et néo-nazis... On est dans le choc culturel et je ne m'étais pas autant amusé depuis Star Strek IV : Retour sur Terre ! Mais ce n'est pas fini car nous sommes dans la Masquerade et le couple qui chasse la dernière Cloche Noire est lui-même pourchassé par la police et la mafia au ordres du seigneur secret de la Terre. Car la Terre est un univers de poche comme les autres dirigés par le Seigneur Orc le Rouge, et il n'y a d'ailleurs pas une Terre mais deux Terres car ce dernier est savant fasciné par l'évolution comparée de l'humanité. Là au cela devient très cool et très fun c'est qu'en remontant les pistes pour le démasquer nos héros s'aperçoivent qu'il y a aussi deux Seigneurs et que dans leurs tractations pour sauver leur peau ils ne savent pas lequel est le vrai et lequel est le faux, lequel est le champion et lequel est le challenger, lequel est le tyran et lequel est l'usurpateur, lequel est en position de force et lequel est en position de faiblesse, et lequel est le maître des agents du FBI et lequel est le maître des membres de la mafia...
Cela aurait pu et cela aurait dû être génial, mais l'auteur semble pressé d'en finir et ne développe et n'explique pas grand chose (par contre il est prolixe sur le moindre fait et geste de son héros pour sortir vainqueur des nouveaux escape games ici carrément prophétiques tellement ils ressemblent aux ouvres vidéoludique de l'ère numérique), pire c'est complètement alourdi en étant écrit d'une traite sans aucun chapitrage d'aucune sorte donc sans aucun pause dans le récit...
Au bout du bout, le Seigneur de la Terre, l'Usurpateur de la Terre et le Libérateur de la Terre se donnent rendez-vous dans un lieu paumé du monde miroir et le Bon, la Brute et le Truand entrent dans le cercle du duel pour régler leurs comptes...
Mais aucun d'entre eux n'obtient le résultat escompté ! To Be Continued dans le Monde lavalite !!!
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White Square Re: Philip José Farmer, Le Cycle des Hommes-Dieux

Message par Albéric Lun 18 Fév - 14:30

Philip José Farmer, Le Cycle des Hommes-Dieux Pp5239-1986

Résumé tome 5 : Le Monde lavalitte
Kickaha s'éveilla quand les rochers commencèrent à rouler. Il était temps de se lever. Bientôt la pente serait trop forte et il tomberait.
C'est alors qu'il vit les arbres tueurs qui le guettaient là-bas sur la colline. Leur nombre augmentait sans cesse. Ils attendaient le matin pour attaquer.
En auraient-ils le temps ? Kickaha entendit la Terre craquer sous lui. Le sol était chaud : un ouragan de métamorphose se préparait. Le sol pouvait devenir vertical en quelques secondes, et alors...
Kickaha pesta contre le Seigneur de cet univers, qui avait prévu d'y placer des arbres ambulants. Et des montagnes qui, en moins d'une journée, se transformaient en vallées. Un univers sans points de repère où la seule issue était de courir après un palais volant désert qui allait au hasard et ne s'arrêtait jamais.
Tout cela, le Seigneur Urthona l'avait fait pour s'amuser. Grand bien lui fasse !



Ce tome 5 édité en 1977 et intitulé Le Monde Lavalite commence 12 jours après la confrontation finale du tome précédent : Kickaha, Anania, les Seigneurs Orc le Rouge et Urthona ainsi que McKay le tueur à gage afro-américain ont été projeté dans un bien étrange monde prison : en effet, le monde lavalitte a été conçu comme une lavalight et sa géographie et sa climatologie peuvent changer à tout instant, complètement et radicalement. Des populations d'origine indo-européenne condamnées au monadismes doivent ainsi faire avec un environnement changeant, une faune craintive et une flore particulièrement vindicative !
La dynamique de groupe est tendue car chacun attend la première occasion de trahir les autres membres du groupe, donc les alliances de circonstances sont légion et aussi changeantes que le monde dont lequel ils ont naufragé : on est dans Koh-Lanta version le chou, la chèvre et le loup... Toujours est-il que le destin sépare à nouveau les amants maudits et que dans une ambiance préhistorique très Rahan / Tarzan que c'est chacun de leur côté qu'ils refont le coup du Gambit de Dieu entre chefs, shamans, et traditionnels crevards qui enragent de ne plus être le centre de gravité de leur communauté. Malgré tout on assiste à une course contre la montre : le premier arrivé au palais volant d'Urthona a gagné ! Et force est de constater que la prose de Philip José Farmer qui a toujours été inspiré par Edgar Rice Burroughs se fait dans ce tome très vernienne : l'auteur est fanboy du créateur de Tazarn, Barsoom et de la Terre Creuse, mais ses amours pour Jules Verne viennent en seconde place : tout le monde soupçonne Kickaha d'avoir du sang thoan dans les veines, et quand celui-ci refait sa généalogie on pourrait penser que celui-ci provient d'un dénommé Phileas Fogg qui aurait épousé une princesse indienne ^^
Cela aurait pu et cela aurait dû être un bon voire un très bon tome, mais la double phase Gambit de Dieu n'est pas optimisée car écourtée, et ensuite la gestion des personnages est incomplète. L'auteur construit quelque chose de très intéressant avec le personnage de McKay qui ayant toujours été victime de racisme sur Terre découvre que quelle soit la couleur de peau pour les suprématistes Thoans tout le monde est égaux dans médiocrité, et que quelle que soit la couleur de peau pour les indigènes préhistoriques tout le monde est égaux dans l'adversité. Alors que la question des droits des minorités est d'une vif actualité, c'est pour McKay une sorte de libération sinon une sorte de rédemption. Sauf qu'il se débarrasse du personnage... L'auteur construit également quelque chose de très beau avec la vieille Shaobam abandonnée par sa tribu car inutile en raison de ses incapacités physiques mais qui l'espace de quelques semaines revit en mettant ses capacités intellectuelles au service de Kickaha et d'Anania tout en sachant qu'elle est reste proche de sa fin. C'est une séquence d'une poignante humanité sur le passage de témoin entre les générations. Sauf qu'il se débarrasse du personnage...
Le final est dans la lignée des autres tomes de la saga : dans la palais volant d'Urthona on assiste à de nouveaux escape games avant la confrontation finale pleine de suspens, de tension et de twists car on ne sait pas qui d'Orc le Rouge ou d'Urthona a survécu et s'oppose aux amants maudits. Et je ne parle même pas du mystérieux anglais du XVIIIe siècle qui a a ce stade du récit n'est qu'un putain de foreshadowing lostien ^^
Albéric
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White Square Re: Philip José Farmer, Le Cycle des Hommes-Dieux

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