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Jean d'Aillon, Guilhem d'Ussel chevalier troubadour
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Jean d'Aillon, Guilhem d'Ussel chevalier troubadour
Résumé du tome 1 : Marseille 1198
1198. Enlevé par des inconnus, Roncelin, vicomte de Marseille, a disparu. Sept compagnons partent à sa recherche. Parmi eux, Hugues de Fer, ancien croisé, le médecin Averroès, un frère et une soeur saltimbanques romains, et le meilleur archer d'Angleterre, Robert de Locksley. A leur tête, Guilhem d'Ussel, joueur de vielle et fine lame. Mais, dans cette équipée, certains semblent être animés de tout autres desseins. Quelles sont les véritables raisons de leur venue à Marseille ? Quel est le rôle des consuls de la ville ? Pourquoi ces écorcheurs qui rôdent dans les campagnes ? La riche ville phocéenne attire bien des convoitises, à commencer par celle du pape Innocent III.
Les intentions sont sans doute sympathiques à défaut d’être bonnes, mais cela pêche grandement dans l’exécution.
On suit le cahier des charges du film médiéval hollywoodien avec le concours d’arc, le duel judiciaire, les demoiselles traitresses ou en détresse, les intrigues nobiliaires, les complots cléricaux, et les scènes d’action remplies d’exploz !
Bref, c’est clairement plus cool et plus rythmé que les gros pavés habituels du genre, mais j’ai l’impression que le style, l’intrigue et les personnages auraient pu être interchangeables avec des dizaines d’autres tant est forte d’avoir déjà lu tout cela ailleurs : on n’arrive pas à la cheville d’un Ellis Peters ou d’un Van Gulik qui pourtant ne sont plus de première jeunesse… Quelque part peu importe mais comme on a le cul entre le récit d’action et d’aventure et le récit d’intrigue et d’enquêtes, le capital sympathie s’en trouve diminué.
Aux niveaux caractérisation et psychologie c’est quand même assez léger…
Tous les personnages sont unidimensionnels (certains étant réduits à 1 trait physique ou psychologique) :
- les gentils sont très gentils et déclament leurs déductions dès qu’ils en ont l’occasion
- les méchants sont très méchants et déclament leurs machinations dès qu’ils en ont l’occasion
- les comploteurs sont très fourbes et le long dénouement explicatif est truffé de leurs confessions
Les personnages deviennent les meilleurs potes du monde après une seule conversation, et se mettant à raconter toute leur vie voire tous les tenants et les aboutissants du vaste monde au premier venu qui leur prête une oreille attentive.
Quant aux sentiments, on s’aime et on se hait au premier regard ou à la première conservation.
Au mieux cela sonne faux, au pire c’est artificiel pour ne pas dire assez balourd à ce niveau là.
On essaye d’approfondir un peu avec les états d’âme du héros éponyme, mais c’est aussitôt amené aussitôt oublié, pire cela ne fonctionne que très moyennement tant le personnage censément être principal fait office de cinquième du carrosse en se greffant de manière artificielle au scooby gang médiéval qui se constitue sous la plume de l’auteur.
J’ai failli commencer à y croire avec le décalque de l’ordalie de d’Ivanhoé de Walter, mais non en fait.
L’intrigue est faussement complexe. L’infiltration très courte offre du suspens, mais l’exfiltration très longue beaucoup moins. Car tout est amené rapidement, et tout est résolu rapidement. Le bon côté c’est qu’on retrouve le plaisir de ligne droite !
Il y a clairement un côté télévisuel à tout cela, mais j’ai eu l’impression d’un téléfilm français lambda avec ses lacunes habituelles. Le whodunit du coupable ne marche pas car les fausses pistes ne servent à rien du tout et celui des traîtres ne marche pas non plus car on fait des révélations sur des persos qu’on n’a pas ou à peine vus auparavant. Car comme dans un copshow mainstream ces aspects là font long feu : on sait que la coupable est forcément le seul personnage qui nous a été présenté auparavant (encore que là on fait fort avec un coupable incarné par un personnage dont on apprend l’existence en même temps qu’il est démasqué…)
On sent que l’auteur c’est documenté pour planter le cadre de son histoire. Quelques belles descriptions de Marseille certes, mais les cinquante premières pages sont truffées de dialogues qui se forcent à présenter de manière peu naturelle tout le who’s who de la Provence médiévale et des acteurs politiques majeurs du XIIe siècle. OMG j’ai trouvé indigeste toutes ces longues tirades sur les généalogies des uns et des autres (dont on ne parlera plus par la suite) et des conflits féodaux des uns et des autres (dont on ne parlera presque plus par la suite)…
Je déteste cette expression, mais ici on a sans doute affaire à sympathique roman de plage car il se lit à 100 pages à l’heure tellement c’est rythmé, simple et facile d’accès. Je l’ai lu sans déplaisir mais sans plaisir non plus. Peut-être suis-je un peu sévère envers cette série résolument (very) easy readers, mais dans le même créneau j’ai lu tellement mieux et tellement plus intéressant…
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Jean d'Aillon, Guilhem d'Ussel chevalier troubadour
super critique pour un livre pour lequel j'avais une attirance et que vraisemblablement je ne basqulerai pas lol
Marv- Le Fléau des Démons
- Date d'inscription : 18/04/2014
Re: Jean d'Aillon, Guilhem d'Ussel chevalier troubadour
Entre une enquête tellement simple que cela n'en est pas une et un complot rapidement éventé, on retrouve les lacunes des trucs mous franco-français. Quand à "la fantastique reconstitution historique", ben... on trouve aussi bien dans presque tous les romans du genre.MEGALOCK a écrit:super critique pour un livre pour lequel j'avais une attirance et que vraisemblablement je ne basqulerai pas lol
Mais cela reste une lecture pas prise de tête qui se lit à 100 à l'heure... Dommage que dans la même veine, il y a Tancrède le Normand qui lui est beaucoup moins mou, moins lisse, moins prévisible.
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Jean d'Aillon, Guilhem d'Ussel chevalier troubadour
Résumé du tome 2 : Paris, 1199
Les aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour Paris, 1199 1199. Richard Coeur de Lion, roi d'Angleterre et duc d'Aquitaine, est atteint par un carreau d'arbalète au cours d'un siège. Il trépasse peu après, entouré de sa mère Aliénor et de son ami Robert de Locksley, connu dans sa jeunesse sous le fameux nom de Robin Hood. Accusé d'avoir dérobé un trésor, Locksley, à nouveau hors-la-loi, disparaît. Sa jeune épouse Anna Maria demande alors l'aide de l'ancien mercenaire Guilhem d'Ussel. Pourchassé par les Templiers, traqué par le prévôt de Paris, Guilhem d'Ussel retrouvera-t-il Locksley vivant ? Peut-il se fier à ces tisserands cathares, qui organisent d'étranges réunions nocturnes ? Entre les menaces qui pèsent sur la femme qu'il aime et les complots visant le roi Philippe Auguste, il se lance sur les traces de l'archer le plus insaisissable
L’épisode parisien est meilleur que l’épisode marseillais. Pas de mal de défauts ont été gommés, mieux les 100 dernières pages fleurent vraiment bon le roman d’aventure et m’ont réconcilié avec l’auteur au point d’être optimiste pour l’épisode londonien. Mais des lacunes pour moi très gênantes subsistent…
Je n’ai rien contre le plaisir de la ligne droite, bien au contraire, mais il y a encore pas mal de choses précipitées voire même simplistes, et quand en plus c’est raconté avec beaucoup de sérieux cela tombe d’autant plus à plat. Bref, j’ai encore ressenti par moment l’impression de retrouver les déficiences d’un bon vieux téléfilm français…
Exemple : page X, machin est arrêté, condamné et emprisonné, page X+2 on décide de libérer machin, page X+5 machin est libéré, page X+7, les méchants se lancent à la poursuite de machin et ses libérateurs… qui trouvent page X+9 un indice abandonné page X+8 permettant de remonté la piste des fuyards (car oui, en plus les fusils de Tchekov sont nombreux).
La caractérisation est toujours aussi faiblarde : il y a des personnages qui n’ont aucune personnalité, il y a des personnages qui ne vont pas plus loin que la mention de leur nom, il y a des personnages qui peinent à s’éloigner des images d’Epinal… Bref beaucoup de stéréotypes qui parfois n’ont pas plus d’épaisseur qu’une feuille de papier et donc peuvent donner l’impression de ne servir à rien (à commencer par le héros éponyme qui attend plus de 250 pages pour apparaître).
Car oui on cède volontiers aux images d’Epinal : Richard Cœur de Lion est courageux mais coléreux, Jean sans Terre est malin mais lâche, Philippe Auguste est ambitieux mais calculateur, Simon de Montfort est une grosse brutasse fanatique, les Templiers sont belliqueux et cupides, les Cathares sont pacifistes et désintéressés… Et niveau religion c’est presque pire qu’un peplum fondamentaliste avec les gentils chrétiens qui se sont persécutés par les méchants païens ! Au secours la naïveté du truc : ça ne nuit pas au récit, mais parfois j’ai poussé des gros soupirs…
On retrouve également les méchants d’opérette qui déclament leurs machinations dès qu’ils en ont l’occasion, les gentils d’opérette qui déclament leurs déductions dès qu’ils en ont l’occasion, et les romances d’opérette où tout le monde tombe amoureux de tout le monde au premier regard… C’est d’une naïveté confondante voire insupportable.
Exemple : Sanceline qui a juré d’être Parfaite et de rester chaste jusqu’à son dernier jour rougit au possible et ressent d’étranges émois ou premier compliment joliment tourné par Guilhem… Gros soupirs…
Difficile de construire des intrigues fortes avec des personnages sans véritable charisme autour de situations bien souvent archivues. Et ce n’est pas en digressant sur le maillage judiciaire féodal, sur la mille-feuille territorial féodal ou les conflits de juridiction et d’intérêt entre untel et untel qu’on va relever la sauce. Néanmoins on évite les fausse-pistes bidons du tome 1 qui ne servaient à rien, donc le récit gagne en limpidité.
Car après tout, on peut résumer l’ensemble à un partie de cache-cache dans le Paris de Philippe Auguste : Locksley veut retrouver des comploteurs pour laver son honneur, alors que lui-même est recherché par les sbires de Mercadier (pour récupérer le magot de Châlus), ceux sbires du roi de France (qui le prenne pour l’un des comploteurs), et ceux du roi d’Angleterre (qui veulent les comploteurs aboutissent)…
Dans la mesure où les personnages et les situations créés par Sir Walter Scott repris par Jean d’Aillon ont bien plus d’épaisseur que les personnages et les situations créés par Jean d’Aillon, pourquoi ne pas s’être directement dirigé vers le revival Walter Scott ?
Mieux j’encourage les lecteurs à (re)lire les romans historiques romantiques du XIXe siècle car la prose de Jean d’Aillon m’a paru déjà un peu daté. Ce tome date de 2010, et il m’a presque paru moins moderne que Le Prisonnier de Zenda d’Anthony Hope qui date de 1898 !
Et au risque de polémiquer, je lance un vaste débat : ce n’est pas un hasard si les auteurs d’aventures historiques se sont lancés dans la Fantasy et la Science-fiction dans l’Entre-deux-guerres ! Les littératures de l’imaginaire offre un terrain de jeu d’une infinie liberté aux auteurs qui n’ont plus à se soucier du carcan de l’Histoire sans pour autant l’oublier…
Car j’ai lu des centaines de romans de SFFF bien mieux troussés que celui-ci…
Je déteste cette expression, mais ici on a sans doute affaire à sympathique roman de plage car il se lit à 100 pages à l’heure tellement c’est rythmé, simple et facile d’accès. Je l’ai lu sans déplaisir mais sans plaisir non plus. Peut-être suis-je un peu sévère envers cette série résolument (very) easy readers, mais dans le même créneau j’ai lu tellement mieux et tellement plus intéressant… Néanmoins je comprends qu’il puisse plaire, et qu’il ait plu d’ailleurs, car il constitue une véritable lecture loisir, ici sans doute de pur divertissement, loin des biopics plan-plan et des sagas fleuves qui n’en finissent plus.
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Jean d'Aillon, Guilhem d'Ussel chevalier troubadour
Résumé du tome 3 : Londres, 1200
Après la mort de Richard Coeur de Lion, son frère Jean lui succède. Mais le roi de France, Philippe Auguste, apprend qu'un testament de Richard désignant son neveu Arthur de Bretagne est dissimulé à Londres, dans la grande tour blanche construite par Guillaume le Conquérant. Il charge donc Guilhem d'Ussel, qui lui avait déjà sauvé la vie, de le ramener...
Autant pour les tomes 1 et 2 j’avais essayé d’être bienveillant et indulgent, bref de prendre des gants, autant là non ça suffit… Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas lu un bouquin aussi mal fagoté de la première à la dernière ligne.
Durant plusieurs centaines de pages, impossible de m’enlever de la tête le sketch des Inconnus sur Le Chevalier de Pardaillec… Le pire étant que quelque part, c’était un peu ça !
On commence par une présentation pédagogique des rapports de forces entre Plantagenêts et Capétiens au lendemain de la mort de Richard Cœur de Lion, puis on enchaîne sur un résumé pédagogique des événements de tome 2.
Guilhem d’Ussel accompagné par son Scooby Gang va prendre possession de son fief dans le Comté de Toulouse, tout en escortant le convoi de ses amis cathares qui vont route vers le Sud-Ouest. On traverse donc à cheval la moitié de la France avec les péripéties de remplissages : les périls sont aussitôt amenés, aussitôt résolus, on rencontre de vieilles connaissances (on me souffle dans l’oreille que leur importance sera montrée dans les préquels qui seront écrits par la suite… n’empêche, c’est un peu importe quoi !) qui racontent immédiatement et artificiellement toute leur vie, et à qui on raconte immédiatement et artificiellement toute sa vie, tandis que Guilhem poursuit sa romance à l’eau de rose avec Sanceline. Le jeune cathare dépeinte comme pure et chaste dans le tome 2 nous est ici décrite presque comme luxurieuse. C’est la magie de la caractérisation des personnages de Jean d’Aillon.
Arrivé à destination le héros doit reprendre son château aux templiers. C’est l’occasion d’une série de petites scènes d’action ou de tractations plutôt pas mal, si Guilhem présenté comme un good guy dans les tomes 1 et 2, ne (re ?)devenait un personnage dur, froid et implacable. C’est la magie de la caractérisation des personnages de Jean d’Aillon. S’il s’agissait de montrer la nature duale d’un personnage à la fois de mercenaire impitoyable et troubadour romantique c’est assez raté…
Après une accalmie digne de « Comment gérer un fief pour les nuls », avec des passages explicatifs sur l’agriculture, l’élevage, l’artisanat textile, le fermage, le métayage, les loyers et les taxes, le groupe remonte sur Bordeaux pour que Locksley puisse faire son rapport des événements du tome 2 à la vieille Aliénor d’Aquitaine. C’est là que l’auteur veut absolument caser la mort de Mercadier, et il le fait de façon forcée…
Les personnages reçoivent alors une mission du roi de France et font voile vers l’Angleterre. Le livre justifie enfin son titre d’épisode londonien alors qu’on s’approche dangereusement des trois quart du roman… Et c’est donc tout naturellement qu’on entre dans le vif du sujet par une présentation pédagogique de la capitale londonienne, truffée d’anecdotes architecturales et urbanistiques devant censément montrer que l’auteur s’est bien documenté pour maîtriser son sujet, et le rendre plus historique. Personnellement j’aurais préféré qu’il raconte mieux son histoire…
Après que Locksley soit passé à la banque pour solder ses avoirs en Angleterre, le groupe s’attaque enfin à sa mission. Comme dans les tomes 1 et 2, on va se déguiser en troubadours pour infiltrer le château des méchants. (Gros soupir.)
Fort heureusement, quelques sympathiques rebondissements à la Ocean’s Eleven viennent sauver l’intrigue du naufrage. Sauf que tout est expédié en 30 pages, y compris la mort des méchants (en l’occurrence Dinant et son âme damnée Mauluc).
Les 75 dernières pages sont consacrées au retour des nos joyeux compagnons vers de Comté de Toulouse. Ils ont les sbires de John Lackland aux trousses, mais le problème est assez rapidement contourné. Par contre on en profite pour résoudre les « intrigues » laissées en suspens dans cet épisode 3 :
- Spoiler:
- C’était X qui avait tué bidule ? Comme cela fait 300 pages qu’on n’en parlait plus, j’avais totalement oublié le truc.
C’était Y qui était responsable de la disparition de trucmuche ? Là aussi cela faisait 300 pages que j’avais oublié jusqu’à l’existence de cette péripétie.
En plus, niveau suspens c’est moyen car les coupables étaient décrits comme amoraux et déloyaux depuis le tome 1.
Et si untel a si bien simulé le double-jeu, c’est parce qu’il avait vraiment trahi mais qu’il avait ensuite changé d’avis.
L’intrigue principale n’est pas terrible, et les intrigues secondaires le sont encore plus. On ne sait jamais si l’auteur se sert de l’Histoire pour raconter ses histoires ou s’il se sert de ses histoires pour raconter l’Histoire. Dans le genre, la palme revient à ce passage qui s’appesantit longuement sur les croisades et le royaume sicilien pour expliquer que Richard Cœur de Lion avait rédigé un testament conservé à la Tour de Londres… L’auteur nous montre qu’il s’est documenté, mais qu’est-ce que c’est lourdement exploité… Et encore plus qu’avant, tout est torché en 2 coups de cuillère à pot de manière précipitée et / ou naïve :
- Spoiler:
- Ussel et ses amis découvrent X assassinée, et on retrouve à ses côté la dague de Y. Le Scooby Gang se met route pour se venger de Y. Après un combat dantesque de 2 pages, Y agonisant jure qu’il n’est pour rien dans le meurtre de X. Des témoins fort opinément présents sur les lieux confirment les derniers mots de Y. Ussel se met à cogiter : « Je crois bien qu’il soit possible que nous avons été dupés. Peut-être était-ce un piège ? » Et au cas où le lecteur aurait du mal à suivre le raisonnement, on nous offre ensuite une scène dans laquelle Z explique en long, en large et en travers les tenants et les aboutissants de son plan machiavélique… (Gros soupir.)
Le personnage principal est bancal : comme tout se décide à la cour d’Angleterre (ou plutôt aux cours d’Angleterre : Londres, Anjou, Aquitaine, Maine, Poitou, Bretagne) pourquoi raconter l’histoire d’un agent du Comte de Toulouse faisant des piges pour le Roi de France ? D’ailleurs, quand est-ce qu’on le voit ledit Comte de Toulouse… (Dans le tome 4 m’a-t-on dit…)
Les personnages secondaires sont ou falots ou caricaturaux, et seuls quelques figures historiques ou quelques créations de Sir Walter Scott, auquel l’auteur emprunte décidément énormément, sortent du lot, sans pour autant échapper aux Images d’Epinal. Car bien sûr on continue avec des Templiers très très méchants, des Cathares très très gentils, auxquels on ajoute des Juifs très très forts sur les questions d’argent mais très très persécutés… Dans ma critique du tome 2, je m’étais moqué de Jean d’Aillon en écrivant de façon caricaturale qu’il présentait le roi Philippe Auguste comme ambitieux mais calculateur, et dans ce tome 3 il va plus loin en écrivant carrément : « Mais si Philippe Auguste était un roi ambitieux, calculateur et visionnaire, il était aussi un roi prudent. »
Et on a encore des quarterons de figures qui sont longuement décrites et présentées alors qu’elles ne servent absolument à rien :
- Spoiler:
- « Il s’appelle Randolf de Turnham, c’est le demi-frère du shérif du Surrey, Robert, le sénéchal d’Anjou qui a pris le parti de Jean et lui a remis le Chinon. Son oncle, Stephen de Turnham, est le shérif de Lancastre. Son père l’a eu avec une servante et on l’appelle parfois Randolf le Bâtard. En l’absence de son demi-frère Robert, c’est lui qui s’occupe des terres de Turnham. »
Est-ce qu’il est important ce Randolf de Turnham ? Même pas, il s’agit juste de l’identité d’emprunt de quelqu’un d’autre.
Pour résumé le livre date de 2011 mais m’a donné l’impression d’avoir été écrit un demi-siècle plus tôt au bas mot tellement il m’a parut vieillot sur le fond comme sur la forme. Comme pour les tomes 1 et 2, j’aurais aimé me prêter au jeu du roman de plage, mais non seulement c’est une série faiblarde, mais en plus je n’étais pas d’humeur à lui pardonner ses nombreuses faiblesses.
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Jean d'Aillon, Guilhem d'Ussel chevalier troubadour
Il me fait toujours hurler de rire ce sketch des Inconnus. Je ne connaissais pas Jean d'Aillon. Est-ce un historien de formation ? J'ai remarqué que les historiens étaient souvent incroyablement nuls pour conter une histoire. Ils ont du savoir mais ça ne fait pas toujours l'écrivain.
En gros il a des trucs intéressants à raconter mais c'est écrit dans un style poussiéreux. Pour les "enquêtes et complots au Moyen-Âge" je me tournerai vers Ellis Peters et son Frère Cadfael.
En gros il a des trucs intéressants à raconter mais c'est écrit dans un style poussiéreux. Pour les "enquêtes et complots au Moyen-Âge" je me tournerai vers Ellis Peters et son Frère Cadfael.
Sieben- Navarque de la flotte macédonienne
- Date d'inscription : 12/02/2013
Re: Jean d'Aillon, Guilhem d'Ussel chevalier troubadour
Il est bon ce sketch !Sieben a écrit:Il me fait toujours hurler de rire ce sketch des Inconnus. Je ne connaissais pas Jean d'Aillon. Est-ce un historien de formation ? J'ai remarqué que les historiens étaient souvent incroyablement nuls pour conter une histoire. Ils ont du savoir mais ça ne fait pas toujours l'écrivain.
En gros il a des trucs intéressants à raconter mais c'est écrit dans un style poussiéreux. Pour les "enquêtes et complots au Moyen-Âge" je me tournerai vers Ellis Peters et son Frère Cadfael.
Non, Jean d'Aillon est docteur en sciences économiques... lol
On peut tout rendre chiant, et tout rendre passionnant. Les historiens ne font pas exception à cette règle. J'ai lu des essais historiques beaucoup plus passionnant que bien des romans... Je pense que nombre d'historiens ont des parcours et des ambitions d'optimates littéraires, et que cela ne parle absolument pas à des populares comme nous deux! blink
Frère Cadfael, livre et série télé, c'est très bien. Mais j'ai été agréablement surpris par Tancrède le Normand de Vivianne Moore (notamment avec la très gemmellienne scène d'abordage du tome 3).
Dernière édition par Albéric le Ven 24 Oct - 20:24, édité 1 fois
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Jean d'Aillon, Guilhem d'Ussel chevalier troubadour
Albéric a écrit:Non, Jean d'Aillon est docteur ne sciences économiques... lol
Arf... d'où le:
Albéric a écrit:Après une accalmie digne de « Comment gérer un fief pour les nuls », avec des passages explicatifs sur l’agriculture, l’élevage, l’artisanat textile, le fermage, le métayage, les loyers et les taxes
Oui remarque Céline était médecin.... Alex Alice est diplôme d’école de commerce...
Sieben- Navarque de la flotte macédonienne
- Date d'inscription : 12/02/2013
Re: Jean d'Aillon, Guilhem d'Ussel chevalier troubadour
Ah oui, je n'y avait même pas pensé. lol. Mais tout s'explique. En le lisant, j'aurais plutôt à un historien du droit en fait... car il n'y a pas grand chose de plus austère et de pas très historique.Sieben a écrit:Albéric a écrit:Non, Jean d'Aillon est docteur ne sciences économiques... lol
Arf... d'où le:Albéric a écrit:Après une accalmie digne de « Comment gérer un fief pour les nuls », avec des passages explicatifs sur l’agriculture, l’élevage, l’artisanat textile, le fermage, le métayage, les loyers et les taxes
Oui remarque Céline était médecin.... Alex Alice est diplôme d’école de commerce...
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
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