Rechercher
Anthony Ryan, Blood Song
+2
Marv
Albéric
6 participants
Page 2 sur 4
Page 2 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Re: Anthony Ryan, Blood Song
Sur Elbakin a écrit:Dans cette suite, Ryan innove en proposant notamment plusieurs points de vue. L’auteur démontre ainsi qu’il ne compte pas rester dans sa zone de confort et c’est en soi une démarche intéressante.
On est d'accord.
Sur Elbakin a écrit:Quant à Frentis, lui donner de l’importance du fait de son rôle dans le premier tome était une bonne idée, mais il y a finalement un goût de trop-peu. Le statut central de Vaelin s’avère également amoindri par ce choix de narration, qui cède à la mode actuelle sans nous donner de plus-value en contrepartie.
Pour Frentis, première moitié très entraînante, suite moins intéressante mais pas de quoi en faire un drame. Pour Vaelin, je ne pense qu'on cède là à une "mode". Faudra attendre le T3 pour voir comment tout ça se décante.
Sur Elbakin a écrit:Le dernier tiers de cette suite se montre tout de même plus enlevé, mais se conclut par un ultime rebondissement plus frustrant qu’autre chose.
Ah ça, cette fin en a fait tiquer plus d'un apparemment. Cela peut se comprendre... mais le bouquin dans son ensemble est super agréable. Faut pas tout renier à cause de la fin...
Sieben- Navarque de la flotte macédonienne
- Date d'inscription : 12/02/2013
Re: Anthony Ryan, Blood Song
Albéric,
Cela n'a pas dû t'échapper que dans ses remerciements à la fin du T2, Anthony Ryan remercie chaleureusement... Michael J. Sullivan pour ses conseils avisés. Les grands esprits se rencontrent.
Cela n'a pas dû t'échapper que dans ses remerciements à la fin du T2, Anthony Ryan remercie chaleureusement... Michael J. Sullivan pour ses conseils avisés. Les grands esprits se rencontrent.
Sieben- Navarque de la flotte macédonienne
- Date d'inscription : 12/02/2013
Re: Anthony Ryan, Blood Song
oui, ça ne ma pas échappé : Michael J. Sullivan a trouvé les réseaux pour sortir ses livres sans l'aide des éditeurs prostitués qui rechignent encore à les sortir malgré ses chiffres de ventes... un modèle à suivre pour pas mal d'auteurs, vu que dans les milieux éditoriaux il y a encore pas mal d'élitistes à la con et sbires du Veau d'Or prêts à tout et au reste...Sieben a écrit:Albéric,
Cela n'a pas dû t'échapper que dans ses remerciements à la fin du T2, Anthony Ryan remercie chaleureusement... Michael J. Sullivan pour ses conseils avisés. Les grands esprits se rencontrent.
Mais je me faisait la réflexion qu'en Angleterre beaucoup d'auteurs peuvent faire leurs premières armes chez Games Workshop / Warhammer ou d'autres écurie franchisées comme Loup Solitaire, qu'aux Etats-Unis on peut faire la même chose avec Star Wars et D&D alors qu'en France pays inculte qui se veut cultivé il n'existe rien de tel... On est encore dans le schéma ou tu sors le livre de l'année qui révolutionne le genre ou t'est un moins que rien qui ne vaut pas la peine d'être lu : oh que c'est vachement constructif comme politique, vu qu'on est dans les bons derniers de la classe au niveau des chiffres de ventes SFFF !
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Anthony Ryan, Blood Song
Euh ouais ok... je trouvais juste cela drôle qu'un auteur qu'on a kiffé mais pas très reconnu face parti du cercle de pote de Ryan, auteur génial mais pas très reconnu.
J-P Jaworski a commencé en écrivant des jeux de rôles plus ou moins connu basés sur la Terre du Milieu. Et Olivier Peru faisait de la BD en tant que dessinateur et scénariste depuis plus de 10 ans avant de sortir son premier roman. Je ne saisis pas trop ce que tu dis là mais chaque auteur a son parcours qui n'a pas forcément débuté par un best seller, même chez les français. Ne noircissons pas trop le tableau non plus.
Albéric a écrit:Mais je me faisait la réflexion qu'en Angleterre beaucoup d'auteurs peuvent faire leurs premières armes chez Games Workshop / Warhammer ou d'autres écurie franchisées comme Loup Solitaire, qu'aux Etats-Unis on peut faire la même chose avec Star Wars et D&D alors qu'en France pays inculte qui se veut cultivé il n'existe rien de tel...
J-P Jaworski a commencé en écrivant des jeux de rôles plus ou moins connu basés sur la Terre du Milieu. Et Olivier Peru faisait de la BD en tant que dessinateur et scénariste depuis plus de 10 ans avant de sortir son premier roman. Je ne saisis pas trop ce que tu dis là mais chaque auteur a son parcours qui n'a pas forcément débuté par un best seller, même chez les français. Ne noircissons pas trop le tableau non plus.
Sieben- Navarque de la flotte macédonienne
- Date d'inscription : 12/02/2013
Re: Anthony Ryan, Blood Song
Plutôt d'accord avec Albéric sur ce coup.
Le fait est qu'on n'a pas, en France, toutes ces boîtes/licences qui sont de véritables institutions de la fantasy populaire dans les pays anglos. (Il y a aussi ça en Allemagne, mais plutôt côté SF populaire, avec des phénomène comme, entre autres, Perry Rhodan.)
Inutile de s'en lamenter outre mesure, c'est largement culturel et il n'y a pas grand-chose à faire, mais c'est vrai que ça se ressent un peu dans la production : les auteurs francophones ont moins de points de chute pour faire leurs armes, pour avoir le temps de progresser avant d'éventuellement se distinguer, tout simplement. Et oui, il y a du coup un côté "arriver sur le marché avec le coup de coeur de l'année, ou ne pas arriver du tout". On peut néanmoins nuancer ça depuis peu, si on regarde une initiative comme la collection Snark chez Bragelonne, qui permet un notable renouvellement de l'offre sans engager des dépenses colossales. C'est pas tout à fait la même chose, mais dans le contexte français, c'est sans doute ce qui pouvait s'en rapprocher le plus.
Oncle Kiin- Tribun de la Pia fidelis
- Date d'inscription : 12/02/2013
Re: Anthony Ryan, Blood Song
Oncle Kiin a écrit:Plutôt d'accord avec Albéric sur ce coup.Le fait est qu'on n'a pas, en France, toutes ces boîtes/licences qui sont de véritables institutions de la fantasy populaire dans les pays anglos. (Il y a aussi ça en Allemagne, mais plutôt côté SF populaire, avec des phénomène comme, entre autres, Perry Rhodan.)
Ah d'accord. Désolé, je n'étais pas du tout au courant de ce genre de choses. Je ne suis même pas bien sûr de comprendre de quoi il s'agit...
Mais bon, si c'est culturel il n'y a pas grand chose à faire. Pourquoi s'en plaindre alors ? Montez-là vous-même votre boîte / licence SFFF, jsais pas...
Sieben- Navarque de la flotte macédonienne
- Date d'inscription : 12/02/2013
Re: Anthony Ryan, Blood Song
de la même manière, au Japon Dragon Magazine a publié quantité de romans-feuilleton fantasy voire SFFF qui a permis a toute une génération d'auteurs de se lancer. On avait ça en France à un moment, puisque les boîtes de jdr publiait des novellisations permettant aux newbies de se lancer avec un parachute... D'ailleurs ce sont elles qui ont donner naissances aux premiers éditeurs et aux premiers auteurs 100% fantasy en France.Oncle Kiin a écrit:Plutôt d'accord avec Albéric sur ce coup.Le fait est qu'on n'a pas, en France, toutes ces boîtes/licences qui sont de véritables institutions de la fantasy populaire dans les pays anglos. (Il y a aussi ça en Allemagne, mais plutôt côté SF populaire, avec des phénomène comme, entre autres, Perry Rhodan.)Inutile de s'en lamenter outre mesure, c'est largement culturel et il n'y a pas grand-chose à faire, mais c'est vrai que ça se ressent un peu dans la production : les auteurs francophones ont moins de points de chute pour faire leurs armes, pour avoir le temps de progresser avant d'éventuellement se distinguer, tout simplement. Et oui, il y a du coup un côté "arriver sur le marché avec le coup de coeur de l'année, ou ne pas arriver du tout". On peut néanmoins nuancer ça depuis peu, si on regarde une initiative comme la collection Snark chez Bragelonne, qui permet un notable renouvellement de l'offre sans engager des dépenses colossales. C'est pas tout à fait la même chose, mais dans le contexte français, c'est sans doute ce qui pouvait s'en rapprocher le plus.
Oui mais non, entre élitisme et boulardisme on tout jeté à la poubelle (sans parle des bien-pensant qui qualifiaient tout cela de crypto satanisme : on touche le fond de connerie humaine !). Si c'est la culture de la France, et ben la France est un sacré pays de merde et les choses ne risque pas s'arranger avec une telle mentalité...
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Anthony Ryan, Blood Song
Pour en revenir à Ryan, j’ai terminé La Reine de Feu et vous livre mon ressenti. Alors, critique injustifiée ou véritable bide ? Ni l’une ni l’autre finalement.
Il est essentiel de commencé par un point d’une grande importance selon moi : il faut porter deux jugement sur la trilogie Blood Song, la première sur le tome 1, puis une deuxième portant sur les tomes 2 et 3. Car il y a quelque chose qui apparaît comme très nette, c’est la rupture dans le ton et la structure entre le premier tome qui se suffisait presque à lui seul, et les suivants (voir mes précédents avis pour les détails). Comme dit ci-dessus, on n’est plus dans le même trip, l’auteur part sur autre chose. Comme la justement dit Albéric dans son premier commentaire :
Si effectivement le tome 1 possédé une ambiance très intimiste, très Gemmell-like, récit d’heroic fantasy pure souche, à partir du tome 2 et progressivement au fur et à mesure qu’on avance dans l’intrigue, on comprend que Ryan a changé son fusil d’épaule, que le ton verse de plus en plus dans le dark fantasy et que la nature optimiste de Ryan s’efface au profit d’idées plus défaitistes ou réalistes, tragiques.
Donc je préfère juger l’histoire sur son ensemble ou du moins les tomes 2 et 3 comme un super gros roman monolithique. J’arrive à comprendre les critiques concernant déjà à l’époque la fin du tome 2, qui se terminait sur une sorte de "à suivre", un petit côté novella (mais dans ce cas-là, que dire des fins de tomes du Trône de Fer!). Et le début du tome 3 est venu confirmer cette impression, on reprend directement là où le tome 2 s’était achevé. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Moi cela ne m’a pas dérangé puisque je considère ces deux derniers tomes d’un seul bloc.
Cette mise au point effectuée, abordons tout de suite le problème qui fâche et agite les lecteurs : la conclusion.
Je ne vois pas trop où est le problème. J’ai eu peur arrivé dans les 50 dernières pages de ne pas avoir de conclusion, mais en fait si, tout va bien. Nous avons droit à une cinquième partie en guise d’épilogue. J’ai eu le sentiment que les réponses à mes questions ont été apportées, le devenir des personnages est évoqué, et lorsque l’avenir de certains paraît ambiguë, je l’ai pris comme une fenêtre ouverte laissant au lecteur la possibilité de donner libre court à son imagination. Ryan ne nous apporte pas tout cuit dans le bec les réponses à nos interrogations de second plan et c'est une bonne chose. Alors l’histoire est tout de même assez complexe, et certaines explications me sont un peu passaient au-dessus de la tête pour tout vous dire, mais je n’ai pas eu le sentiment de m’être fait enfumé. Alors que lui reproche-t-on à la fin ? Je pense que la déception des lecteurs vient du manque de suspens et de tension dont ce tome 3 nous prive : trop monocorde tout du long, il m’a donné l’impression d’une longue marche en avant sans réel twist, l’ultime partie où les différents POV se rassemblent (façon final à la Gemmell) pour le dernier combat ne possède aucun climax, peut être certains s’attendaient-ils à un « Duel of the Fates », un « Battle of the Heroes », un truc qui déboîte… mais non, cela se termine « bien » mais pas de grand soir comme espéré.
La critique peut aussi venir du message de fin, un peu en eau de boudin, Anthony Ryan propose une fin douce amère, qui est parfaitement raccord finalement avec la tournure qu’a prise l’ambiance dès le tome 2. Et oui, pas de happy end façon Le Lion de Macédoine ici. Anthony Ryan est historien de formation, bien placé pour savoir que l’Histoire n’est souvent qu’un éternel recommencement, que la guerre appelle la guerre et ainsi de suite. Les lecteurs étaient peut être trop restés sur leur impression du tome 1 alors que si (comme je le pense) ils étaient attentif au changement d’ambiance, la pilule serait peut être mieux passée.
Mais encore une fois, la critique de la conclusion du tome 3 ne se pose pas vraiment à mon sens, c’est davantage le tome 3 dans son ensemble qui affiche une baisse de régime. Le tome 1 était fantastique, du beau Gemmell, le super gros roman 2 et 3 est parti sur quelque chose de différent. Je salue l’audace de l’auteur d’avoir tenté un pari même si tout le monde ne l’acceptera pas… Je peux comprendre la critique, je ne partage pas en revanche les arguments avancés (ou l'absence d'arguments...), ni la notation très sévère car, j’y viendrai, il y a quand même vachement de truc cool dans ce roman.
Alors maintenant grosso modo, les pour et les contres :
Aller, débutons par le pas bon :
- Comme je l’ai dit plus haut Ryan est historien de formation. Parfois cela a du bon, parfois cela le dessert car il est aussi subtil qu’un hollandais en sabot mâchant des croustillons. Déjà, l’attentat gros twist du tome 2 avait un côté Homeland qui ne me déplaisait pas, avec le frère Frentis dont on a « retourné le cerveau ». J’aime bien les références historiques mais tant que cela reste discret, et souvent j’ai frisé l’overdose, surtout sur l’aspect 11/09/2001 qui imprègne trop le T3. D’accord la Chute de Castelvarin c’est le 11/09 de Blood Song (« tout a changé » il est dit dans le T3). Mais ensuite cela devient lourdingue car
Par contre, j’en parle comme un aspect négatif parce que c’était mon ressenti sur le moment, mais vu le ton du bouquin et les thématiques en jeu, je n’arrive pas à me décider si l’auteur est sérieux, premier degré, ou bien si c’est de l’ironie, du cynisme ? Vu la conclusion, amère, j’y vois en fin de compte une sorte de constat sans esprit partisan.
- Bon, autre moinssage :
- Le personnage d’Alornis, la sœur de Vaelin, une artiste talentueuse tout ça. Le côté Leonardo Da Vinci on nous l’a fait cent fois déjà, je ne suis pas contre mais depuis le tome 2 elle était seulement décrite comme peintre / sculpteure, puis subitement, v’là t’y pas qu’elle est aussi capable de construire des navires de guerres, des machines de guerre, des lance-flammes etc. Une Da Vinci quoi. Ce n’est pas parce qu’on est capable de peindre des tableaux réalistes avec beaucoup de talent qu’on est subitement capable d’imaginer des engins de guerre alors qu’on n’y connaît rien en bateau ou stratégie militaire à la base. Enfin, encore le côté historien de l’auteur qui veut trop en dire.
- On voit double avec Lyrna et Reva qui sont toutes deux admirées avec dévotion par leur peuple, le côté élue de Dieu tout ça, ça fait un peu double jeu…
Les plus, les trucs qui tiennent en haleine et me font dire que ce tome 3 est quand même pas si mal :
- Le background premièrement, il s’étoffe dès le tome 2 et ne cesse de grandir dans le tome 3, c’est hyper intéressant et très riche. Ryan est vraiment un bâtisseur d’univers. Le triumvirat infernal à la solde de l’Allié (l’Allié qui est-il?), le frère la sœur et l’amant constructeur de la cité déchue qui remonte à plusieurs millénaires, les récits mythologiques qui rejoignent la religion, les Dermos le peuple sanguinaire ancêtres des Volariens. Il y a un petit côté Malhorne de Jérôme Camut ou Necronomicon avec la pierre noire, à l’origine de tout les malheurs de ce monde mais je n’en dirai pas davantage.
- Toujours énormément d’action pour nous tenir éveillé, il n’y a presque que cela donc frise avec le négatif aussi. Des charges de cavalerie, siège d’une cité, rébellion, une bataille navale apocalyptique qui m’a rappelé l’échec de l’invasion Perse de Xerxès. Quand les références historiques ont du bon… dans le genre Guerres Médiques j’ai bien aimé aussi la référence avec les 300 Varitaï cernés part les rebelles du frère Frentis.
- Le côté X-Men est toujours bien là et je pense que c’est un vrai clin d’œil car le Don de ceux qui en sont dotés est transmis par la mère. MDR si je me souviens bien dans X-Men 2 le film il est dit que les gènes mutants se transmettent par le père non ?
- Maître Rensial, le maître des chevaux du Sixième Ordre est hyper badass en cavalier, il fait des putains d’acrobaties et est quasi invincible à cheval alors qu’il est fou et totalement perdu à pieds.
- Bien aimé l’humour du duo Alucius et 27 qui me rappelle le duo Tyrion / Bronn. Quelque part c’est assez décevant que Ryan n’est pas davantage percé dans l’humour avec ces deux-là. Abercrombie aurait mieux exploité l’idée par exemple.
- Le duel à mort dans l’arène volarienne contre des créatures primales et anciennes. Pas de spoiler mais j’ai pensé à John Carter (le film) et Gladiator. Très très cool.
Il est essentiel de commencé par un point d’une grande importance selon moi : il faut porter deux jugement sur la trilogie Blood Song, la première sur le tome 1, puis une deuxième portant sur les tomes 2 et 3. Car il y a quelque chose qui apparaît comme très nette, c’est la rupture dans le ton et la structure entre le premier tome qui se suffisait presque à lui seul, et les suivants (voir mes précédents avis pour les détails). Comme dit ci-dessus, on n’est plus dans le même trip, l’auteur part sur autre chose. Comme la justement dit Albéric dans son premier commentaire :
Albéric a écrit:Mais là où Gemmell est grave et sombre, Anthony Ryan est plus léger et plus optimiste.
Si effectivement le tome 1 possédé une ambiance très intimiste, très Gemmell-like, récit d’heroic fantasy pure souche, à partir du tome 2 et progressivement au fur et à mesure qu’on avance dans l’intrigue, on comprend que Ryan a changé son fusil d’épaule, que le ton verse de plus en plus dans le dark fantasy et que la nature optimiste de Ryan s’efface au profit d’idées plus défaitistes ou réalistes, tragiques.
Donc je préfère juger l’histoire sur son ensemble ou du moins les tomes 2 et 3 comme un super gros roman monolithique. J’arrive à comprendre les critiques concernant déjà à l’époque la fin du tome 2, qui se terminait sur une sorte de "à suivre", un petit côté novella (mais dans ce cas-là, que dire des fins de tomes du Trône de Fer!). Et le début du tome 3 est venu confirmer cette impression, on reprend directement là où le tome 2 s’était achevé. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Moi cela ne m’a pas dérangé puisque je considère ces deux derniers tomes d’un seul bloc.
Cette mise au point effectuée, abordons tout de suite le problème qui fâche et agite les lecteurs : la conclusion.
Je ne vois pas trop où est le problème. J’ai eu peur arrivé dans les 50 dernières pages de ne pas avoir de conclusion, mais en fait si, tout va bien. Nous avons droit à une cinquième partie en guise d’épilogue. J’ai eu le sentiment que les réponses à mes questions ont été apportées, le devenir des personnages est évoqué, et lorsque l’avenir de certains paraît ambiguë, je l’ai pris comme une fenêtre ouverte laissant au lecteur la possibilité de donner libre court à son imagination. Ryan ne nous apporte pas tout cuit dans le bec les réponses à nos interrogations de second plan et c'est une bonne chose. Alors l’histoire est tout de même assez complexe, et certaines explications me sont un peu passaient au-dessus de la tête pour tout vous dire, mais je n’ai pas eu le sentiment de m’être fait enfumé. Alors que lui reproche-t-on à la fin ? Je pense que la déception des lecteurs vient du manque de suspens et de tension dont ce tome 3 nous prive : trop monocorde tout du long, il m’a donné l’impression d’une longue marche en avant sans réel twist, l’ultime partie où les différents POV se rassemblent (façon final à la Gemmell) pour le dernier combat ne possède aucun climax, peut être certains s’attendaient-ils à un « Duel of the Fates », un « Battle of the Heroes », un truc qui déboîte… mais non, cela se termine « bien » mais pas de grand soir comme espéré.
La critique peut aussi venir du message de fin, un peu en eau de boudin, Anthony Ryan propose une fin douce amère, qui est parfaitement raccord finalement avec la tournure qu’a prise l’ambiance dès le tome 2. Et oui, pas de happy end façon Le Lion de Macédoine ici. Anthony Ryan est historien de formation, bien placé pour savoir que l’Histoire n’est souvent qu’un éternel recommencement, que la guerre appelle la guerre et ainsi de suite. Les lecteurs étaient peut être trop restés sur leur impression du tome 1 alors que si (comme je le pense) ils étaient attentif au changement d’ambiance, la pilule serait peut être mieux passée.
Mais encore une fois, la critique de la conclusion du tome 3 ne se pose pas vraiment à mon sens, c’est davantage le tome 3 dans son ensemble qui affiche une baisse de régime. Le tome 1 était fantastique, du beau Gemmell, le super gros roman 2 et 3 est parti sur quelque chose de différent. Je salue l’audace de l’auteur d’avoir tenté un pari même si tout le monde ne l’acceptera pas… Je peux comprendre la critique, je ne partage pas en revanche les arguments avancés (ou l'absence d'arguments...), ni la notation très sévère car, j’y viendrai, il y a quand même vachement de truc cool dans ce roman.
Alors maintenant grosso modo, les pour et les contres :
Aller, débutons par le pas bon :
- Comme je l’ai dit plus haut Ryan est historien de formation. Parfois cela a du bon, parfois cela le dessert car il est aussi subtil qu’un hollandais en sabot mâchant des croustillons. Déjà, l’attentat gros twist du tome 2 avait un côté Homeland qui ne me déplaisait pas, avec le frère Frentis dont on a « retourné le cerveau ». J’aime bien les références historiques mais tant que cela reste discret, et souvent j’ai frisé l’overdose, surtout sur l’aspect 11/09/2001 qui imprègne trop le T3. D’accord la Chute de Castelvarin c’est le 11/09 de Blood Song (« tout a changé » il est dit dans le T3). Mais ensuite cela devient lourdingue car
- Spoiler:
- l’invasion punitive du Royaume-Unifié sur l’Empire Volarien n’est rien de moins qu’une comparaison avec la guerre d’Irak par les USA. On expédie le frère Frentis aux avants-postes pour préparer le terrain avant le D-Day et le débarquement des troupes de la reine Lyrna et ses alliés de l’OTAN, Reva et cie.
Mouais…« Votre maîtresse s’est enrichie de votre labeur ! Puisqu’elle est si bonne, pourquoi ne vous affranchit-elle pas ? Suivez-nous, venez goûter à la liberté. »
Par contre, j’en parle comme un aspect négatif parce que c’était mon ressenti sur le moment, mais vu le ton du bouquin et les thématiques en jeu, je n’arrive pas à me décider si l’auteur est sérieux, premier degré, ou bien si c’est de l’ironie, du cynisme ? Vu la conclusion, amère, j’y vois en fin de compte une sorte de constat sans esprit partisan.
- Bon, autre moinssage :
- Spoiler:
- l’ellipse de la mort du prêtre dont cherchait à se venger Reva.
- Le personnage d’Alornis, la sœur de Vaelin, une artiste talentueuse tout ça. Le côté Leonardo Da Vinci on nous l’a fait cent fois déjà, je ne suis pas contre mais depuis le tome 2 elle était seulement décrite comme peintre / sculpteure, puis subitement, v’là t’y pas qu’elle est aussi capable de construire des navires de guerres, des machines de guerre, des lance-flammes etc. Une Da Vinci quoi. Ce n’est pas parce qu’on est capable de peindre des tableaux réalistes avec beaucoup de talent qu’on est subitement capable d’imaginer des engins de guerre alors qu’on n’y connaît rien en bateau ou stratégie militaire à la base. Enfin, encore le côté historien de l’auteur qui veut trop en dire.
- On voit double avec Lyrna et Reva qui sont toutes deux admirées avec dévotion par leur peuple, le côté élue de Dieu tout ça, ça fait un peu double jeu…
Les plus, les trucs qui tiennent en haleine et me font dire que ce tome 3 est quand même pas si mal :
- Le background premièrement, il s’étoffe dès le tome 2 et ne cesse de grandir dans le tome 3, c’est hyper intéressant et très riche. Ryan est vraiment un bâtisseur d’univers. Le triumvirat infernal à la solde de l’Allié (l’Allié qui est-il?), le frère la sœur et l’amant constructeur de la cité déchue qui remonte à plusieurs millénaires, les récits mythologiques qui rejoignent la religion, les Dermos le peuple sanguinaire ancêtres des Volariens. Il y a un petit côté Malhorne de Jérôme Camut ou Necronomicon avec la pierre noire, à l’origine de tout les malheurs de ce monde mais je n’en dirai pas davantage.
- Toujours énormément d’action pour nous tenir éveillé, il n’y a presque que cela donc frise avec le négatif aussi. Des charges de cavalerie, siège d’une cité, rébellion, une bataille navale apocalyptique qui m’a rappelé l’échec de l’invasion Perse de Xerxès. Quand les références historiques ont du bon… dans le genre Guerres Médiques j’ai bien aimé aussi la référence avec les 300 Varitaï cernés part les rebelles du frère Frentis.
- Le côté X-Men est toujours bien là et je pense que c’est un vrai clin d’œil car le Don de ceux qui en sont dotés est transmis par la mère. MDR si je me souviens bien dans X-Men 2 le film il est dit que les gènes mutants se transmettent par le père non ?
- Maître Rensial, le maître des chevaux du Sixième Ordre est hyper badass en cavalier, il fait des putains d’acrobaties et est quasi invincible à cheval alors qu’il est fou et totalement perdu à pieds.
- Bien aimé l’humour du duo Alucius et 27 qui me rappelle le duo Tyrion / Bronn. Quelque part c’est assez décevant que Ryan n’est pas davantage percé dans l’humour avec ces deux-là. Abercrombie aurait mieux exploité l’idée par exemple.
- Le duel à mort dans l’arène volarienne contre des créatures primales et anciennes. Pas de spoiler mais j’ai pensé à John Carter (le film) et Gladiator. Très très cool.
Sieben- Navarque de la flotte macédonienne
- Date d'inscription : 12/02/2013
Re: Anthony Ryan, Blood Song
PS: vu les critiques Amazon France du T3: elles sont globalement bonnes. Vu les critiques Babelio: elles sont globalement bonnes. Vu les critiques Amazon UK: on atteint une moyenne de 3,5/5 ce qui est relativement bon. Les notations très basses ne sont pas toujours raccords avec le contenu de l'avis qui est souvent plus nuancés.
Sieben- Navarque de la flotte macédonienne
- Date d'inscription : 12/02/2013
Re: Anthony Ryan, Blood Song
Toujours dans le tome 2 : très cool le passage "Dents de la mer"... blink
Plus ça avance, plus ça ressemble aux LDVELH "Loup Solitaire" : manque plus que la fondation de l'Ordre Kaï / Institut Xavier et on est en plein dedans... Ne jamais sous-estimer l'influence de cette saga sur la Fantasy anglaise : des millions d'amateurs l'ont lue !
Plus ça avance, plus ça ressemble aux LDVELH "Loup Solitaire" : manque plus que la fondation de l'Ordre Kaï / Institut Xavier et on est en plein dedans... Ne jamais sous-estimer l'influence de cette saga sur la Fantasy anglaise : des millions d'amateurs l'ont lue !
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Anthony Ryan, Blood Song
Albéric a écrit:Toujours dans le tome 2 : très cool le passage "Dents de la mer"... blink
Plus ça avance, plus ça ressemble aux LDVELH "Loup Solitaire" : manque plus que la fondation de l'Ordre Kaï / Institut Xavier et on est en plein dedans... Ne jamais sous-estimer l'influence de cette saga sur la Fantasy anglaise : des millions d'amateurs l'ont lue !
Il est très bien en effet le passage sur la révolte des esclaves et le "dresseur" d'animaux. Mais j'ai du mal de mon côté à percevoir une filiation avec Loup Solitaire. Par contre le côté Institut Xavier, avec Nortah qui est surnommé "le professeur" par les autres X-Men, on est en plein dedans. ^^
Je ne sais pas si tu comptes lire le T3 dans la foulée mais tu t'apercevras que le roman souffre d'un problème de rythme en fait (peut être un des reproches fait...): construction lente et beaucoup d'action. C un truc dont j'avais oublié de parler.
Hâte de savoir ce que tu en penses de la trilogie.
Sieben- Navarque de la flotte macédonienne
- Date d'inscription : 12/02/2013
Re: Anthony Ryan, Blood Song
ben, quand tu compares la liste des compétences de l'Ordre Kaï et les dons des membres de la team Vaelin, il y a comme des airs de ressemblances... blinkSieben a écrit:Mais j'ai du mal de mon côté à percevoir une filiation avec Loup Solitaire.
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Anthony Ryan, Blood Song
Concernant le tome 2...
Les tomes 2 & 3 du cycle Blood Song forment un tout, et pour l’apprécier à juste valeur il faut arrêter de penser qu’Anthony Ryan est un émule de Patrick Rothfuss ou un héritier de Robin Hobb. Avec le recul c’est évident, puisque qu’avec la révolte du Cumbraël et le désastre de l’invasion de Linesh on passait du récit intimiste, biographique voire autobiographique, à de la bonne vieille fantasy épique ! Les choix effectués ont ainsi permis de découvrir tranquillement les personnages, l’univers et ses enjeux à travers les yeux de Vaelin avant que les choses sérieuses commencent…
L’auteur reprend le principe de la construction en analepse, et ici les flashforward que constituent les témoignages de Verniers Alishe Someren spoilent absolument tout et c’est tant mieux : l’important n’est plus de savoir ce qui va arriver, car nous le savons déjà, mais comment cela est arrivé… Le récit devient choral, et Vaelin qui revient au pays plus en mauvais souvenir du passé qu’en héros de guerre partage la vedette avec de nouveaux personnages principaux destinées à devenir des POV à part entière :
- Reva incarne une partie apprentissage : fille de l’ancien Vassal rebel de Cumbraël, élevée dans la haine de Vaelin / Sombrelame par des fanatiques religieux non pas pour le tuer mais pour être tuer par lui et devenir une parfaite Martyre de la Cause…
- Frentis qui a réchappé au désastre de l’invasion de Linesh pour tomber les griffes d’une sorcière psionique (oui on t’a reconnu Sylar de Heroes !) incarne une partie aventure : avec lui l’univers s’étend quand il doit participer contre son gré à un road trip meurtrier dans les provinces volariennnes et alpiranes (cette phase du récit est quasiment la version grimdark des pérégrinations de Garion dans La Belgariade et/ou La Malorée de David Eddings)
- Lyrna, qui est envoyée en mission diplomatique chez les Lonaks / Amérindiens, incarne une partie intrigue et complot : après un tome 1 qui la présentait sous un jour peu flatteur, nous apprenons à la connaître réellement au fur et à mesure de ses confrontations avec l’un des volesprits du triumvirat maléfique au service du traditionnel Méchant Millénaire
J’ai trouvé que la 1ère partie du roman ronronnait un peu, voire tirait à la ligne, mais vu le nombre de personnages et d’événements du tome 1 ce ce n’était pas du luxe de se remettre tranquillement dans le bain.
Puis vient Pearl Harbor / le 11 Septembre 2001 / les Noces Pourpres et c’est parti pour le chaos et la destruction ! Passé ce cap, difficile de lâcher le roman et j’ai bien fait de réaliser un bonne pause juste avant le mega twist de ce pavé de 740 pages bien tassées et bien remplies…
Les tomes 2 & 3 du cycle Blood Song forment un tout, et pour l’apprécier à juste valeur il faut arrêter de penser qu’Anthony Ryan est un émule de Patrick Rothfuss ou un héritier de Robin Hobb. Avec le recul c’est évident, puisque qu’avec la révolte du Cumbraël et le désastre de l’invasion de Linesh on passait du récit intimiste, biographique voire autobiographique, à de la bonne vieille fantasy épique ! Les choix effectués ont ainsi permis de découvrir tranquillement les personnages, l’univers et ses enjeux à travers les yeux de Vaelin avant que les choses sérieuses commencent…
L’auteur reprend le principe de la construction en analepse, et ici les flashforward que constituent les témoignages de Verniers Alishe Someren spoilent absolument tout et c’est tant mieux : l’important n’est plus de savoir ce qui va arriver, car nous le savons déjà, mais comment cela est arrivé… Le récit devient choral, et Vaelin qui revient au pays plus en mauvais souvenir du passé qu’en héros de guerre partage la vedette avec de nouveaux personnages principaux destinées à devenir des POV à part entière :
- Reva incarne une partie apprentissage : fille de l’ancien Vassal rebel de Cumbraël, élevée dans la haine de Vaelin / Sombrelame par des fanatiques religieux non pas pour le tuer mais pour être tuer par lui et devenir une parfaite Martyre de la Cause…
- Frentis qui a réchappé au désastre de l’invasion de Linesh pour tomber les griffes d’une sorcière psionique (oui on t’a reconnu Sylar de Heroes !) incarne une partie aventure : avec lui l’univers s’étend quand il doit participer contre son gré à un road trip meurtrier dans les provinces volariennnes et alpiranes (cette phase du récit est quasiment la version grimdark des pérégrinations de Garion dans La Belgariade et/ou La Malorée de David Eddings)
- Lyrna, qui est envoyée en mission diplomatique chez les Lonaks / Amérindiens, incarne une partie intrigue et complot : après un tome 1 qui la présentait sous un jour peu flatteur, nous apprenons à la connaître réellement au fur et à mesure de ses confrontations avec l’un des volesprits du triumvirat maléfique au service du traditionnel Méchant Millénaire
J’ai trouvé que la 1ère partie du roman ronronnait un peu, voire tirait à la ligne, mais vu le nombre de personnages et d’événements du tome 1 ce ce n’était pas du luxe de se remettre tranquillement dans le bain.
Puis vient Pearl Harbor / le 11 Septembre 2001 / les Noces Pourpres et c’est parti pour le chaos et la destruction ! Passé ce cap, difficile de lâcher le roman et j’ai bien fait de réaliser un bonne pause juste avant le mega twist de ce pavé de 740 pages bien tassées et bien remplies…
- Spoiler:
- - Vaelin qui pensait être en retrait forcée dans la Tour du Nord est obligé de devient le Seigneur de Guerre, l’homme providentiel sur les épaules duquel repose tous les espoirs et le nexus autour duquel tous les événements gravitent et se précipitentOn entre dans le vachement bien puisque les personnages influent sur l’univers et inversement, au contraire de toutes ces séries à rallonge qui retombent systématiquement dans le statu quo ! Pourquoi se priver vu qu’en plus on nous offre un combo Bataille de Fort-le-Cor / Bataille de Minas Tirith ? Oh Yeah !!!
- Reva qui avait enfin trouvé enfin une famille n’a pas d’autre choix que d’organiser la défense de sa cité avant de partir au front : Reva la paria athée devient Reva l’héroïne envoyée du ciel dans un gros revival Jeanne d’Arc ! Trop cool !!!
- Frentis tombé au fond du gouffre de la servitude (un gimmick des Chroniques de Krondor ^^) retrouve la liberté pour devenir un Robin des Bois plus badass tu meurs ! Oh, ça sent bon David Gemmell là !!!
- Lyrna survie à la défiguration, à la déchéance, aux marchands d’esclaves (encore un gimmick des Chroniques de Krondor), aux Dents de la Mer (^^) et à la Bataille de Salamine (^^) pour incarner la soif de vengeance de tout un peuple et au bout de son chemin de croix elle obtient ce qu’elle avait toujours refusé…
Alors oui, on sent arriver le « War Against Terror », les « Rogue States » et tout le toutim des éléments de langage occidentaux…
Mais qui sont les méchants ? Certes les Volariens ont une bonne tête de Murgos et les Alpirans une bonne tête de Maloréens, mais point de méchants Bougnoules / Niakoués / Russkoffs / Chicanos (rayez les mentions inutiles)… Non, on pioche à la fois dans les Immortels de l’Empire perse achéménides, dans les janissaires de l’Empire turc ottoman, mais aussi dans l’esclavagisme l’Empire romain et l’impérialisme de l’Empire américain…Et comment s’appelle le pays qui va devenir le leader du monde libre en réunissant dans une Grande Alliance antifasciste WASP, Gallois, Ecossais, Irlandais, Arabes et Amérindiens ? The United Kingdom / le Royaume-Uni(fié) ! mdr
Après tout n’était pas réussi non plus, au-delà de la différence entre le 1er tome a été affiné durant des années et les tomes 2 et 3 qui ont été écrits en 1 an chacun :- Spoiler:
- - pas fan des romances lesbiennes qui arrivent un peu de nulle part et qui ne sont pas vraiment développées ou exploitées (fantasmes de la part de l’auteur, élément imposé par l’éditeur, ou appel du pied à un certain type de lectorat ?)
- pas fan de ces conneries de prophéties qui fort heureusement se font quand même plutôt discrètes, et on reste quand même dans le schwartz concernant l’Allié et ses lieutenants volesprits… (encore une fois, remember le film Le Témoin du mal ^^)
- après m’être régalé avec les X-Men fantasy de Jim Butcher dans Le Codex Aléra, et les X-Men urban fantasy de Larry Correia dans Les Chroniques du Grimnoir, ben là je suis resté sur ma faim niveau pouvoir super-héroïque (c’est con car on a quand même les alter egos du Professeur X, Tornade, Iceberg, Pyro et cie)
- malgré tout je reste persuadé qu’en taillant dans vif niveau personnages secondaires et péripéties de remplissage, il y a avait moyen de raconter la même histoire avec 200 pages de moins, mais c’est sans doute ma fibre howardienne qui parle… (et après tout on arrive bien pour le meilleur et pour le pire à laisser totalement de côté quelques personnages importants du tome 1)
- en partageant l’affect du lecteur entre 4 personnages principaux on perd en intensité ce qu’on gagne en variété, d’autant qu’il n’y a pas unité de lieu, de temps et d’action avec des personnages qui ne croisent pas souvent…
- concernant le mega twist on est dans le dilemme hitchcockien du choix entre la surprise et le suspense, et j’ai trouvé qu’à ce niveau là on était quand même un peu le cul entre 2 chaises
- on nous présente l’Empire volarien comme invincible car éliminant à l’avance ses opposants grâce à ses liseurs d’avenir… et ensuite la résistance du Royaume Unifié lui pourrir la vie et il ne voit rien venir ? Incohérence des familles ou nouveaux twists à venir ???
- en fin de tome l’auteur abuse un peu des arias de fin genre « on le revit plus jamais », « elle savait qu’il ne le reverrait plus », « ce furent les derniers mots qu’on entendit de lui »…
- la 5e et dernière partie du tome n’est qu’un cliffhanger assez putassier… Mais j’avais le tome 3 sous le coude pour enchaîner de suite donc OSEF, mais je compatis à la douleur des lecteurs de la première heure ! blink
Au final, un tome 2 moins abouti, moins homogène et moins équilibré que le tome 1, mais un tome bien cool et bien fun, et d’autant plus agréable qu’il revitalise de beaux classiques des années 1980 en rendant hommage aux œuvres de David Eddings, Raymond Feist et Joe Dever le papa de la saga Loup Solitaire !
Et vous me connaissez bien, impossible de résister à tentation de glisser quelques quenelles donc je l’ai toutes rassemblées à la fin… blink- Spoiler:
- - oui j’ai encore entendu des spécialistes du genre rouspéter contre le manque de littéralité du cycle
1) on est en fantasy épique, donc le style on s’en bat royalement les steaks si l’ensemble reste efficace
2) à l’image de ses confrères néoclassiques Anthony Ryan ne fignole pas ses œuvres, mais livre l’intégralité de son cycle en 3 ans et pas en 30 ans (genre GRR Martin, Scott Lynch, Patrick Rothfuss…) On ne peut pas tout avoir !
- mais quelle critique pisse-froide, pourave et sans aucune analyse de Gillossen l’expert d’Elbakin.net, on est une nouvelle fois dans la condescendance et la mauvaise foi… Mais bon, il ne fallait pas s’attendre à autre chose vu que le cycle appartient à la fantasy épique qu’il n’aime pas, qu’il est édité chez Bragelonne qu’il n’aime pas, et qu’il a écrit par un self-made man qu’il n’aime pas…
3) je ne vous comprends pas certains, vous êtes les premiers à raller contre la pantouflardise de moult cycles, et là vous en avez un qui a les couilles de se remettre en question pour sortir de sa zone de confort, et au lieu de saluer l’initiative vous râler que les personnages évoluent, que l’univers évoluent et que l’histoire avance… Vous auriez préférez que l’auteur raconte par le détail toute la vie du héros et l’intégralité des états d’âmes dans un cycle à rallonge de 18 tomes et 7500 pages ???
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Anthony Ryan, Blood Song
Génial ton avis Albéric.
Quand je relis mon avis je suis ravis de constater qu'on est raccord à quasiment 100%. Tu as remarqué toi aussi que les tomes 2 et 3 ne font qu'un en réalité, d'où cette fin un peu à l'arrache du tome 2 et ce tome 3 qui reprend là où le 2 s'arrêtait. Rageant sûrement pour les lecteurs ayant lu le T2 à sa sortie et qui n'ont pas pu enchaîner sur le T3 avant quelques années, la faute en revient à Ryan qui a imaginé une suite un peu trop lourde et pas forcément bien découpée: à eux deux, ils doivent bien faire 1500 pages.
Je vois aussi qu'on a imaginé les mêmes trucs dans certaines situations... (Sylar ^^).
Concernant tes déceptions, notamment la partie "X-Men", ça va plus loin par la suite (enfin c'était mon impression je crois). Donc je ne sais pas où tu en es dans le T3 mais certains personnages se révèlent avoir des pouvoirs plutôt sympas.
Et si tu n'as pas encore trouvé le "War Against Terror" spécialement lourd dans le T2, c'est normal, c'est dans le T3 où là ça devenait vraiment pénible à mon sens.
Quand je relis mon avis je suis ravis de constater qu'on est raccord à quasiment 100%. Tu as remarqué toi aussi que les tomes 2 et 3 ne font qu'un en réalité, d'où cette fin un peu à l'arrache du tome 2 et ce tome 3 qui reprend là où le 2 s'arrêtait. Rageant sûrement pour les lecteurs ayant lu le T2 à sa sortie et qui n'ont pas pu enchaîner sur le T3 avant quelques années, la faute en revient à Ryan qui a imaginé une suite un peu trop lourde et pas forcément bien découpée: à eux deux, ils doivent bien faire 1500 pages.
Je vois aussi qu'on a imaginé les mêmes trucs dans certaines situations... (Sylar ^^).
Concernant tes déceptions, notamment la partie "X-Men", ça va plus loin par la suite (enfin c'était mon impression je crois). Donc je ne sais pas où tu en es dans le T3 mais certains personnages se révèlent avoir des pouvoirs plutôt sympas.
- Spoiler:
- Caenis a le pouvoir du marionnettiste de la saison 3 de Heroes. Trop Cool ce passage où il massacre tout les soldats Volariens
Et si tu n'as pas encore trouvé le "War Against Terror" spécialement lourd dans le T2, c'est normal, c'est dans le T3 où là ça devenait vraiment pénible à mon sens.
Sieben- Navarque de la flotte macédonienne
- Date d'inscription : 12/02/2013
Re: Anthony Ryan, Blood Song
@ Sieben
Sinon comprend pas le positionnement des blasés d'en face qui bashe "Blood Song" et "Havrefer" qui sont 2 des cycles fantasy les plus sympas de ces dernières années... Oh, on ne peut pas manger du caviar à chaque repas les gars !
ce n'est pas la mort non plus, vu que les 3 tomes sont sortis en 3 ans... j'ai pitié pour ceux qui attendent pendant 6 ans une suite qui s'avère être un putain de tome de transition que ne résout rien du tout (suivez mon regard)Rageant sûrement pour les lecteurs ayant lu le T2 à sa sortie et qui n'ont pas pu enchaîner sur le T3 avant quelques années
déjà à la fin du tome 2; il y a des trucs sur la guerre préventive et sur l'usage légal de la torture... Le lectorat néocons a dû applaudir des deux mains !Et si tu n'as pas encore trouvé le "War Against Terror" spécialement lourd dans le T2, c'est normal, c'est dans le T3 où là ça devenait vraiment pénible à mon sens.
Sinon comprend pas le positionnement des blasés d'en face qui bashe "Blood Song" et "Havrefer" qui sont 2 des cycles fantasy les plus sympas de ces dernières années... Oh, on ne peut pas manger du caviar à chaque repas les gars !
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Anthony Ryan, Blood Song
Au fait, un truc qui me revient subitement. On sait Michael J. Sullivan et Anthony Ryan potes dans la vie. Sullivan avait écrit son cycle de Riyria pour réconcilié sa fille dyslexique avec la lecture.
Marrant que dans Blood Song le héros Vaelin Al Sorna soit dyslexique. Cela n'apporte rien à l'intrigue de le savoir. Pour moi ça paraît évident que c'est un clin d’œil à Sullivan et sa fille ce genre de détail.
Marrant que dans Blood Song le héros Vaelin Al Sorna soit dyslexique. Cela n'apporte rien à l'intrigue de le savoir. Pour moi ça paraît évident que c'est un clin d’œil à Sullivan et sa fille ce genre de détail.
Sieben- Navarque de la flotte macédonienne
- Date d'inscription : 12/02/2013
Re: Anthony Ryan, Blood Song
J'avais oublié que Vaelin n'aime pas trop la lecture... ^^
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Anthony Ryan, Blood Song
Albéric a écrit:@ Siebence n'est pas la mort non plus, vu que les 3 tomes sont sortis en 3 ans... j'ai pitié pour ceux qui attendent pendant 6 ans une suite qui s'avère être un putain de tome de transition que ne résout rien du tout (suivez mon regard)Rageant sûrement pour les lecteurs ayant lu le T2 à sa sortie et qui n'ont pas pu enchaîner sur le T3 avant quelques années
Oui on sait de qui tu veux parler...
Albéric a écrit:déjà à la fin du tome 2; il y a des trucs sur la guerre préventive et sur l'usage légal de la torture... Le lectorat néocons a dû applaudir des deux mains !
Mais j'y repense à l'instant, je trouvais cela lourd mais à la fin je n'arrivais pas à savoir si c'était de la grosse critique de l'auteur sur le RU et USA gendarmes du monde qui apportent Freedom et Democracy à coups de rangers dans la gueule, ou s'il se prenait au sérieux. Mais vu la fin plutôt amère je penche pour la première solution. Mais j'ai un doute.
Albéric a écrit:Sinon comprend pas le positionnement des blasés d'en face qui bashe "Blood Song" et "Havrefer" qui sont 2 des cycles fantasy les plus sympas de ces dernières années... Oh, on ne peut pas manger du caviar à chaque repas les gars !
Leurs critiques sur ce cycle ne sont pas géniales. Du coup j'avais parcouru le forum et là ils bashaient sévère. Mais quand quelques voix s'élevaient pour dire qu'elles ont kiffé le T1, il y a une montée du front Elbakin pour dire que "non c'est nul"... Ryan auto-édité, ça ne plaît pas.
Quant aux critiques Amazon on ne peut pas s'appuyer dessus, il y avait du bon et du mauvais.
Les gens ont été déçu par la fin. Je ne sais pas où tu en es donc je ne vais pas te spoiler, mais perso, rien de choquant dans la fin à partir où on a compris que les T2&3 ne sont pas dans le même délire que le 1.
Sieben- Navarque de la flotte macédonienne
- Date d'inscription : 12/02/2013
Re: Anthony Ryan, Blood Song
et bien pour le coup, je pensais à Scott Lynch et Patrick Rothfuss qui lui aussi est bien mal engagé avec le non avancement de sa trilogie en 6 tomes... ^^Sieben a écrit:Albéric a écrit:@ Siebence n'est pas la mort non plus, vu que les 3 tomes sont sortis en 3 ans... j'ai pitié pour ceux qui attendent pendant 6 ans une suite qui s'avère être un putain de tome de transition que ne résout rien du tout (suivez mon regard)Rageant sûrement pour les lecteurs ayant lu le T2 à sa sortie et qui n'ont pas pu enchaîner sur le T3 avant quelques années
Oui on sait de qui tu veux parler...
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Anthony Ryan, Blood Song
Je ne sais pas trop sur quel pied danser niveau interprétation, mais dans tous les cas c'est plus fin et moins lourd que les incursions de la SFFF yankee en ce domaine...Sieben a écrit:Albéric a écrit:déjà à la fin du tome 2; il y a des trucs sur la guerre préventive et sur l'usage légal de la torture... Le lectorat néocons a dû applaudir des deux mains !
Mais j'y repense à l'instant, je trouvais cela lourd mais à la fin je n'arrivais pas à savoir si c'était de la grosse critique de l'auteur sur le RU et USA gendarmes du monde qui apportent Freedom et Democracy à coups de rangers dans la gueule, ou s'il se prenait au sérieux. Mais vu la fin plutôt amère je penche pour la première solution. Mais j'ai un doute.
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Anthony Ryan, Blood Song
Concernant ce fameux tome 3...
Une trilogie bien construite apporte des réponses à chaque épisode, et chaque épisode a son importance et apporte sa pierre à l'édifice : c’est ici le cas dans ce page-turner cool et fun, qui pour ne rien gâcher est 100% EPICNESS TO THE MAX !!! J’ai lu d’une traite les 760 pages de ce tome 3 tome, et je suis obligé de penser que le cycle en son entier pourrait bien devenir un chouette classique de la Fantasy !
Après un tome 2 volontiers de transition, c'est la guerre totale entre le Royaume unifié, désormais à la tête d'une Grande Alliance et mené par une reine de feu, et l'Empire Volarien, désormais seul contre tous et mené par une reine de feu... (Oui, la responsable des services secrets a réalisé son coup d'Etat avant de multiplier les purges de plus en plus violentes : sûrement un clin d’œil à l'Impératrice du Livre malazéen des glorieux défunts ^^)
Quelque part nous sommes bien dans un « War Against Terror » contre les « Rogues States » certes, mais les masques tombent puisque les grands méchants sont des millionnaires immortels qui après avoir asservi des peuples entier pour augmenter leurs richesses asservissent leur propre peuple pour augmenter leurs richesses davantage encore (car comme le veux la médiocre réalité libérale, la seule possible d'après les thuriféraires de la pensée unique, les riches sont faits pour être très riches et de plus en plus riches et les pauvres très pauvres et de plus en plus pauvres)... Et l'auteur enfonce le clou de l'allégorie avec des ploutocrates qui vampirisent les meilleurs éléments de chaque génération afin d’assurer leur immortalité, leur rang, et leurs richesses…
La boucle est-elle bouclée ou sommes-nous dans un éternel recommencement ? Michael Moorcock avait mis en scène le combat des Jeunes Royaumes contre l’Empire Melnibonéen, allégorie de la Perfide Albion porteuse de toutes les valeurs honnies de l'impérialisme suprématiste, Anthony Ryan lui met en scène le combat du Royaume Unifié, allégorie du Royaume-Uni, contre l’Empire Volarien, allégorie des néocons yankees porteurs de toutes les valeurs honnies de l'impérialisme suprématiste...
La première partie est consacrée à la libération de Castelvarin des mains de l’envahisseur volarien et des pourris collaborateurs. C’est raconté à travers les yeux d’Alucius et de son gardien muet Vingt-Sept, qui va trouver le moyen de contourner son statut d’otage pour porter le coup fatal aux ennemis de la résistance quitte à réaliser l’ultime sacrifice… Pathos digne d’un tragédie antique certes, mais ce n’est que l’introduction d’un feu roulant de combats épiques allant des bons vieux duels de cape et d’épée jusqu’aux batailles à grande échelle avec intervention massives de supers-pouvoirs ! Cela ne s’arrête jamais, oh yeah !!!
On suit donc Frentis, dit Frère Rouge, qui après son calvaire à la Homeland, passe de Robin de Bois à Spartacus, et comme il a aussi des airs de William Wallace il n'est carrément pas très loin de réaliser le Grand Chelem ! ^^ Meneur des Garisaï (morituri te salutant !) et des Politaï (plutôt mourir libre que vivre en esclaves !), ils affrontent les Arisaï dont il était autrefois le prototype... Personnages, situations, thématiques : l'auteur a forcément dans le rétroviseur la sérié télé de Starz, ce n'est pas possible autrement, donc epicness to the max garanti ! (moi j'ai grave kiffé ma race chacun des chapitres qui lui était consacré, oh yeah !!!)
On suit donc Reva qui après sa phase apprentissage et après avoir affronté son ordalie assume son statut de guerrière badass car ses combats dans le Colisée de Volar sont carrément blockbusterien ! Passons sur quelques tribulations dignes d’une soap opera lesbien, pour se concentrer sur une martyr de la cause qui a tout rejeté pour retrouver sa liberté de penser avant d’être qualifiée d’Envoyée du Ciel par un peuple avait lequel elle avait rompu… Mine de rien ce POV est donc accompagné d’une réflexion les relations entre croyants et athées à notre époque où le religieux revient en force.
On suit donc Lyrna, meurtrie dans sa chaire et dans son âme, qui embrasse son destin de Gloriana, elle qui avait jusqu’alors résister à la tentation du pouvoir qui lui tendait les bras… Si l’Invincible Armada de Philippe II avait réussi à accoster en Angleterre et que les tercios espagnols avaient mis le pays à feu et à sang, Elisabeth Ière aurait sans doute été confrontée aux mêmes choix qu’elle…
On suit donc Vaelin, désormais privé du pouvoir du chant du sang (sans doute pour éviter le côté invincible donc grosbill des tomes précédents), partir avec ses fidèles dans une quête polaire pour retrouver l’immortel Erlin, qui aurait toutes les clés pour vaincre l’Allié… Et alors que l’hiver vient, il doit traverser la banquise à temps pour aider ses amis et participer à la grande bataille finale…
Et comme il s’agit de s’unir ou de périr, on suit aussi dans les prologues de chaque partie Verniers Alishe Someren, qui a son rôle à jouer avec sa mission diplomatique au sein de l’Empire Alpiran, désormais dirigé par la personne qui le hait le plus au monde…
Au-delà des péripéties et des tragédies, on se demande longtemps comment les héros peuvent triompher puis on se demande pendant pas mal de temps comment ils pourraient bien perdre... Mais les méchants ont leurs propres plans : non seulement une Bête Immonde peut en cacher une autre, les victimes d'aujourd'hui pouvant devenir les bourreaux de demain, mais en plus ils sont suffisamment malins pour ne pas mettre tous les œufs dans le même panier...
Après, il y a aussi des bémols à apporter sur l’ensemble :
Je ne suis pas loin de penser qu'Anthony Ryan a revu et corrigé le background de son univers en collaboration avec Michael J. Sullivan :
A bien des égards l’auteur fait le pont entre les Fantasy britannique et américaine :
Et si on lit entre les lignes, on a des pistes des réflexions assez pour ne pas dire très intéressantes :
Sinon, encore une fois, et cela m’énerve au plus haut point, je suis obligé de m’inscrire en faux concernant la critique de Gillossen d’Elbakin.net remplie de condescendances au point d’en être mensongère, alors qu’on est censément sur le site de référence. On n’est pas loin de la compilation de mauvaise foi caractérisée, digne d’un commissaire littéraire à la Bifrost !"
Une trilogie bien construite apporte des réponses à chaque épisode, et chaque épisode a son importance et apporte sa pierre à l'édifice : c’est ici le cas dans ce page-turner cool et fun, qui pour ne rien gâcher est 100% EPICNESS TO THE MAX !!! J’ai lu d’une traite les 760 pages de ce tome 3 tome, et je suis obligé de penser que le cycle en son entier pourrait bien devenir un chouette classique de la Fantasy !
Après un tome 2 volontiers de transition, c'est la guerre totale entre le Royaume unifié, désormais à la tête d'une Grande Alliance et mené par une reine de feu, et l'Empire Volarien, désormais seul contre tous et mené par une reine de feu... (Oui, la responsable des services secrets a réalisé son coup d'Etat avant de multiplier les purges de plus en plus violentes : sûrement un clin d’œil à l'Impératrice du Livre malazéen des glorieux défunts ^^)
Quelque part nous sommes bien dans un « War Against Terror » contre les « Rogues States » certes, mais les masques tombent puisque les grands méchants sont des millionnaires immortels qui après avoir asservi des peuples entier pour augmenter leurs richesses asservissent leur propre peuple pour augmenter leurs richesses davantage encore (car comme le veux la médiocre réalité libérale, la seule possible d'après les thuriféraires de la pensée unique, les riches sont faits pour être très riches et de plus en plus riches et les pauvres très pauvres et de plus en plus pauvres)... Et l'auteur enfonce le clou de l'allégorie avec des ploutocrates qui vampirisent les meilleurs éléments de chaque génération afin d’assurer leur immortalité, leur rang, et leurs richesses…
La boucle est-elle bouclée ou sommes-nous dans un éternel recommencement ? Michael Moorcock avait mis en scène le combat des Jeunes Royaumes contre l’Empire Melnibonéen, allégorie de la Perfide Albion porteuse de toutes les valeurs honnies de l'impérialisme suprématiste, Anthony Ryan lui met en scène le combat du Royaume Unifié, allégorie du Royaume-Uni, contre l’Empire Volarien, allégorie des néocons yankees porteurs de toutes les valeurs honnies de l'impérialisme suprématiste...
La première partie est consacrée à la libération de Castelvarin des mains de l’envahisseur volarien et des pourris collaborateurs. C’est raconté à travers les yeux d’Alucius et de son gardien muet Vingt-Sept, qui va trouver le moyen de contourner son statut d’otage pour porter le coup fatal aux ennemis de la résistance quitte à réaliser l’ultime sacrifice… Pathos digne d’un tragédie antique certes, mais ce n’est que l’introduction d’un feu roulant de combats épiques allant des bons vieux duels de cape et d’épée jusqu’aux batailles à grande échelle avec intervention massives de supers-pouvoirs ! Cela ne s’arrête jamais, oh yeah !!!
- Spoiler:
- Whaou les charges de cavaleries de Rensial le fils caché de Cho-Hag (remember La Belgariade) ! Whaou les apprenties Tornade capables de sauver ou de détruire des armées entières ! Whaou le combat à mort entre Vaelin et l’Homme-Multiple ! Whaou le baroud d’honneur de Caenis qui libère à plein puissance le don qu’il a caché toute sa vie durant ! Whaou l’utilisation massive du Vif par les chamans amérindiens car Ours Sage et Griffe d’Acier sont les alter egos de Doraga et Marcheur (remember Le Codex Alera) !...
On suit donc Frentis, dit Frère Rouge, qui après son calvaire à la Homeland, passe de Robin de Bois à Spartacus, et comme il a aussi des airs de William Wallace il n'est carrément pas très loin de réaliser le Grand Chelem ! ^^ Meneur des Garisaï (morituri te salutant !) et des Politaï (plutôt mourir libre que vivre en esclaves !), ils affrontent les Arisaï dont il était autrefois le prototype... Personnages, situations, thématiques : l'auteur a forcément dans le rétroviseur la sérié télé de Starz, ce n'est pas possible autrement, donc epicness to the max garanti ! (moi j'ai grave kiffé ma race chacun des chapitres qui lui était consacré, oh yeah !!!)
On suit donc Reva qui après sa phase apprentissage et après avoir affronté son ordalie assume son statut de guerrière badass car ses combats dans le Colisée de Volar sont carrément blockbusterien ! Passons sur quelques tribulations dignes d’une soap opera lesbien, pour se concentrer sur une martyr de la cause qui a tout rejeté pour retrouver sa liberté de penser avant d’être qualifiée d’Envoyée du Ciel par un peuple avait lequel elle avait rompu… Mine de rien ce POV est donc accompagné d’une réflexion les relations entre croyants et athées à notre époque où le religieux revient en force.
On suit donc Lyrna, meurtrie dans sa chaire et dans son âme, qui embrasse son destin de Gloriana, elle qui avait jusqu’alors résister à la tentation du pouvoir qui lui tendait les bras… Si l’Invincible Armada de Philippe II avait réussi à accoster en Angleterre et que les tercios espagnols avaient mis le pays à feu et à sang, Elisabeth Ière aurait sans doute été confrontée aux mêmes choix qu’elle…
On suit donc Vaelin, désormais privé du pouvoir du chant du sang (sans doute pour éviter le côté invincible donc grosbill des tomes précédents), partir avec ses fidèles dans une quête polaire pour retrouver l’immortel Erlin, qui aurait toutes les clés pour vaincre l’Allié… Et alors que l’hiver vient, il doit traverser la banquise à temps pour aider ses amis et participer à la grande bataille finale…
Et comme il s’agit de s’unir ou de périr, on suit aussi dans les prologues de chaque partie Verniers Alishe Someren, qui a son rôle à jouer avec sa mission diplomatique au sein de l’Empire Alpiran, désormais dirigé par la personne qui le hait le plus au monde…
Au-delà des péripéties et des tragédies, on se demande longtemps comment les héros peuvent triompher puis on se demande pendant pas mal de temps comment ils pourraient bien perdre... Mais les méchants ont leurs propres plans : non seulement une Bête Immonde peut en cacher une autre, les victimes d'aujourd'hui pouvant devenir les bourreaux de demain, mais en plus ils sont suffisamment malins pour ne pas mettre tous les œufs dans le même panier...
Après, il y a aussi des bémols à apporter sur l’ensemble :
- Spoiler:
- - Alornis, attention tu n’es pas très loin de la Mary Sue : belle, jeune, gentille, sensible, talentueuse dans tous les domaines, tu fais tourner les têtes et tu fais chavirer les cœurs de tous les beaux gosses et de toutes les belles gosses du bouquin, tu n’as jamais navigué mais tu conçois de nouveaux bateaux révolutionnaires, tu n’as jamais guerroyé mais tu conçois de nouvelles machines de guerre révolutionnaires… Heureusement que le personnage n’est pas trop prégnant sinon j’aurais été très méchant ^^
- le Royaume-Uni trahi, meurtri et asservi parvient en quelques semaines à lever et équiper une armée de 100000 hommes et une flotte de guerre capable de la transporter… la suspension d’incrédulité est mise à rude épreuve, même dans le cadre d’un conflit de masse avec conscription universelle et réquisitions généralisées (les mesures de la France révolutionnaire appliquées à une allégorie de l’Angleterre : oh la vache, depuis la crise des subprimes les mentalités ont vraiment changé chez les rosbifs…)
- il y a pas mal de trucs pas complètement explicites ou pas vraiment explicités, avec d’éventuelles incohérences avec le tome 1 vu que l’auteur à réorganiser son background en cours de route, mais en fait l’auteur est pris au piège car ou il expliquait tout et on retombait dans la fantasy classique avec ses prophéties et ses messies, voire dans la prédestination à la con, ou il n’expliquait pas tout et comme les personnages nous n’avons pas toutes les clés des enjeux en cours
- il se passe tellement de trucs épiques, sur tellement de pages, qu’à la fin on s’attend à un truc über épique et finalement on se retrouve avec une partie de poker menteur à base de vous ne saviez pas que je savais / tu ne savais pas que nous savions… frustrant
Je ne suis pas loin de penser qu'Anthony Ryan a revu et corrigé le background de son univers en collaboration avec Michael J. Sullivan :
- Spoiler:
- il approfondit son univers en lui offrant simultanément une mythologie officielle et une Histoire secrète, et au fur et mesures des révélations les légendes deviennent des réalités que le passé à estompé… Mais qui croire entre le super-héros millénaire capable de franchir les barrières du temps et super-vilain millénaire capable de franchir les barrières de l'au-delà ? (et ce n'est pas les brides d’information d'Erlin l'immortel ou de Revek le mathusalem qui vont nous permettre de trancher, sans parler des divinités miyazakiennes, des supers-pouvoirs à la Rising Star, de la Pierre Noir et de la maladie de la Main Rouge). D’un autre côté c’est clair qu’on sème délibérément des petits cailloux blancs menant à la fois un préquel et à une séquelle, et j’avoue que l’affrontement des héros et des démons qui nous est narré pourrait être la version fantasy de celui entre les élèves du Professeur X et les sbires de Magnéto… Je suis partant à 100% ! ^^
A bien des égards l’auteur fait le pont entre les Fantasy britannique et américaine :
- Spoiler:
- - d’un côté il est clairement influencé par Walter Scott, JRR Tolkien et Michael Moorcock, donc par David Gemmell qui piochait aussi chez eux pour notre plus grand bonheur (les pierres de pouvoir, l’Esprit du Chaos, le multivers, les ours, les loups, les pouvoirs chamaniques, le côté action movie avec les antagonistes bien psychopathes comme il faut)…
- d’un autre côté après les faux airs d’Eddings et de Feist dans le tome 2, les faux airs de Brandon Sanderson et de Jim Butcher se multiplient dans ce tome 3...
L'auteur en est bien conscient, car sinon certains passages ne feraient pas sens, comme cet appel du pied un peu forcé au lectorat américain, avec un passage sur de gentils croyants obligés de s'expatrier dans un Nouveau Monde suite aux persécutions des méchants athées du Vieux Continent... Soupirs certes, mais cela correspond complètement au cahier des charges de la fantasy américaine.
Et si on lit entre les lignes, on a des pistes des réflexions assez pour ne pas dire très intéressantes :
- Spoiler:
- Outre-manche et outre-atlantique on débat beaucoup sur Daeneys dans la Baie des Serfs, vue comme une allégorie de l’Occident au Moyen-Orient… Il y a aussi un peu de cela car face aux attentats volariens on déclare leur déclare la guerre pour amener la liberté et la démocratie dans un empire esclavagiste mais il y a quantité de dialogues qui montrent clairement que de tels changement ne se décrètent pas et que les problèmes sont beaucoup plus compliqués que cela…
On aussi une réflexion sur le pouvoir, son exercice et son utilisation car on oppose les membres de la team Vaelin qui partagent les pouvoirs pour le bien commun et les sbires de l’Allié qui s’accaparent les pouvoir pour leur seul profit. Idem pour cette mystérieuse Pierre Noire qui donne des supers-pouvoirs quand on la touche et la 1ère fois et qui les reprends quand on la touche pour la 2ème fois : il y a allégorie sur le pouvoir à utiliser pour le plus grand nombre avant de nécessairement l’abandonner. Se servir du pouvoir, mais être prêt à le laisser : voilà le seul moyen d’être libre et de libérer les autres !
Sinon, encore une fois, et cela m’énerve au plus haut point, je suis obligé de m’inscrire en faux concernant la critique de Gillossen d’Elbakin.net remplie de condescendances au point d’en être mensongère, alors qu’on est censément sur le site de référence. On n’est pas loin de la compilation de mauvaise foi caractérisée, digne d’un commissaire littéraire à la Bifrost !"
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Anthony Ryan, Blood Song
Je l'attendais ton avis. Pas déçu, sacré pavé !
Tu l'as tout de même davantage apprécié que moi (même si j'ai beaucoup aimé, pas lâché le bouquin jusqu'à ce que je le finisse). On est d'accord sur le bon et le moins bon.
Finalement pas la daube que certains décrivent.
Bizarrement, l'arc le moins passionnant du bouquin. Même si c'est ponctué de nombreux moments d'action, la marche fût longue, trop longue souvent.
C'est pas dans les remerciements de l'auteur ? En tout cas pour moi c'est évident qu'entre les deux, il y a de la collaboration positive. Ce serait génial un futur bouquin avec ces deux là ensemble.
Tu l'as tout de même davantage apprécié que moi (même si j'ai beaucoup aimé, pas lâché le bouquin jusqu'à ce que je le finisse). On est d'accord sur le bon et le moins bon.
Finalement pas la daube que certains décrivent.
Albéric a écrit:On suit donc Vaelin, désormais privé du pouvoir du chant du sang (sans doute pour éviter le côté invincible donc grosbill des tomes précédents), partir avec ses fidèles dans une quête polaire pour retrouver l’immortel Erlin, qui aurait toutes les clés pour vaincre l’Allié… Et alors que l’hiver vient, il doit traverser la banquise à temps pour aider ses amis et participer à la grande bataille finale…
Bizarrement, l'arc le moins passionnant du bouquin. Même si c'est ponctué de nombreux moments d'action, la marche fût longue, trop longue souvent.
Albéric a écrit:Je ne suis pas loin de penser qu'Anthony Ryan a revu et corrigé le background de son univers en collaboration avec Michael J. Sullivan
C'est pas dans les remerciements de l'auteur ? En tout cas pour moi c'est évident qu'entre les deux, il y a de la collaboration positive. Ce serait génial un futur bouquin avec ces deux là ensemble.
Sieben- Navarque de la flotte macédonienne
- Date d'inscription : 12/02/2013
Re: Anthony Ryan, Blood Song
Même le POV de Frentis se taille la part du lion dans l'epicness to the max, le problème vient que le POV de Vaelin est celui où les enjeux sont les plus flous : j'ai relu plusieurs passages, mais je n'ai pas compris pourquoi tout d'un coup il décide de partir en quête d'Erlin pour on ne pas trop quelle raison...Sieben a écrit:Bizarrement, l'arc le moins passionnant du bouquin. Même si c'est ponctué de nombreux moments d'action, la marche fût longue, trop longue souvent.
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Anthony Ryan, Blood Song
L'histoire part tellement dans tout les sens que je n'ai pas tout pigé non plus. Au bout d'un moment je me suis dit "et puis merde vas-y livre, divertis-moi" ^^. Et côté divertissement on est servi.
Les tomes 2 et 3 auront-ils été à la hauteur de l'attente suscité par le tome 1. Non, pas à mon sens. Mais ce n'est pas une raison pour cracher sur le reste. On l'a dit et répété, l'auteur a choisi de partir sur autre chose dans le t2... donc...
Les tomes 2 et 3 auront-ils été à la hauteur de l'attente suscité par le tome 1. Non, pas à mon sens. Mais ce n'est pas une raison pour cracher sur le reste. On l'a dit et répété, l'auteur a choisi de partir sur autre chose dans le t2... donc...
Sieben- Navarque de la flotte macédonienne
- Date d'inscription : 12/02/2013
Re: Anthony Ryan, Blood Song
J'en suis à la moitié du livre, à la fin de la deuxième partie (le roman en compte quatre), et c'est effectivement fort approchant de ce que fait Robin Robb. Ça me donne presque le goût de me replonger dans l'univers de l'Assassin Royal.Albéric a écrit:’est bien fait, pourquoi vouloir critiquer le classicisme du sujet ?
Anthony Ryan a ici su trouver le parfait équilibre entre Robin Hobb et David Gemmell.
Derfel- Prince de Dardanie
- Date d'inscription : 23/06/2010
Page 2 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Sujets similaires
» Tom Clancy's Jack Ryan
» Anthony Hope, Zenda
» Captain America : Civil War, Anthony Russo et Joe Russo
» True Blood (2008 - ????)
» Masasumi Kakizaki, Green Blood
» Anthony Hope, Zenda
» Captain America : Civil War, Anthony Russo et Joe Russo
» True Blood (2008 - ????)
» Masasumi Kakizaki, Green Blood
Page 2 sur 4
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum