Merlin (2008-2012)

« En un pays de légende, au temps de la magie, le destin d'un grand royaume repose sur les épaules d'un jeune garçon. Son nom : Merlin. »
Chargé par le dragon emprisonné sous le château de protéger le futur souverain, il doit cacher ses pouvoirs en cette ère de terreur contre les sorciers, voulue par le roi Uther Pendragon.


Comment passer du statut de série très bof à celui de série très sympa ?
1) croire en son projet
Cela paraît évident mais quand on les wagons de trucs impersonnels pondus par les networks us…
2) ne pas péter plus haut que son cul
Cela paraît évident mais comme nombre de séries us suivent la maxime de Roger Corman « si vous n’avez aucun moyen, faites comme si vous en aviez ! »… (D’ailleurs ainsi est ainsi est née la sympatoche industrie américaine du nanar et autres séries Z)
3) un casting malin
4) des scénarii astucieux
5) le petit truc qui change tout…

C’est dans cet esprit que nos amis de la BBC Wales faire revivre la légende de Merlin. Et puis, à la BBC on est lucide : on s’en tient à 13 épisodes par saison au lieu de délayer la sauce et de tenir la jambe aux téléspectateurs avec un bon 1/3 d’épisodes complètement dispensables…
C’est grand public, c’est tout public, pour les petits et pour les grands de 7 à 77 ans et plus si affinité et surtout pour ceux qui ont gardé leur âme d’enfant.

On fait moults entorses aux classiques pour se rendre accessible en faisant le préquel des récits arthurien avec des partis pris intialement assez pour ne pas dire très teenage. C’est donc tout naturellement qu’on rejoue une histoire que tout le monde a connu : la rivalité / amitié entre l’intello geek et le sportif beau gosse.
Ici le geek maladroit est appelé à devenir un grand magicien humaniste tandis que le sportif beau gosse est appelé à devenir un grand roi progressite. Ajoutons la reine du bal partagée entre intrigues amoureuses et angoisses vestimentaires, appelée à devenir une supervilaine ambivalente, et la bonne copine que tout le monde aime bien, appelée à devenir une reine de légende.
Merlin doit aider Arthur à réaliser sa grande destinée tout en lui cachant ses fabuleux pouvoirs dont il ignore l’origine. Au départ j’ai pensé à la tête et les jambes de Star Strek (à savoir le duo humaniste Spock et Kirk), mais rapidement on s’aperçoit que tout cela s’inspire à fond de la démarche de Smallville : ce n’est pas moi qui le dit, mais les créateurs de la série Johnny Capps et Julian Murphy (dont je vous reparlerais dans le plus bien pour leur nouvelle série Atlantis) !

Merlin is influenced by the US show Smallville, about the early years of Superman, according to Shine producers Murphy and Capps, who said that it provided the idea that Merlin would see a "Camelot that existed before its golden age". Capps said: "Just as in Smallville we wanted to subvert expectations. Camelot is a land where magic is banned [and] Merlin ... is a young boy who works as Arthur's manservant and has to hide his abilities."

Et pour faire bonne mesure les cryptomonstres, alias les monsters of the week, sont remplacées par des sorciers comploteurs, des sidhes vengeurs et des chevalierse félons qui sont autant de terroristes ayant ont pour devises « Camelot delenda est » et « Uther & Arthur must die ! »
On adjoint d’agréables doses d’action comics et de sitcom, avec une touche d’humour (le running gag du pilori par exemple dont Merlin qui se retranche derrière son masque de demeuré est un habitué).
On adjoint aussi des introductions à la Colombo ou on voie bien le méchant du jour comploter dans la nuit…


Nos teenagers, dont le groupe va s’étoffer au fil des saisons (Lancelot, Gauvain, Perceval et l’inévitable Mordred), représentent l’avenir de Camelot encore dirigé par un Uther Pendragon (Anthony Head, alias Giles de Buffy) bien souvent partagé entre son rôle de père et son rôle de roi.
Sa haine viscérale de toutes forme de magie cache de tragiques événements (la grande purge qui fit suite à la mort de la mère d’Arthur) et de lourds secret dont sont dépositaires l’érudit Gaius et le dragon enfermé dans les souterrains du château (c’est très Pevel style tout ça !)


Oui, c’est parfois téléphoné dans la scénarisation, la narration ou même la réalisation.
Mais au vu des moyens du bord on s’en sort pas mal du tout !
Les scènes d’action sont ainsi satisfaisantes malgré le cheap.

Le petit truc en plus ? Le très bon score de Rob Lane (il y a un peu de John Williams et d'Howard Shore en lui, et plus encore). Il porte à lui tout seul la série non seulement en offrant une ambiance fantasy réussie mais également en octroyant un vrai souffle épique à certaines scènes (comme par exemple l’arrivée du Chevalier Vaillant à Camelot ou le chargé héroïque de Lancelot contre le griffon) !


Les trucs qui m’ont fait tiquer, outre les mystères qu’en vieux routard de la fantasy et des séries télés on devine dès le départ (Oui Morgane est ****, car sa mère était **** d’où le caracère sombre et intransigeant de ****… Oui très Pevel style ça !) :
Il est bien beau le château de Pierrefonds, mais il bien trop propre sur lui l’image du travail des petites mains.
Pour le côté high fantasy hollywoodien il est parfait (j’ai bien aimé le film de 1953 avec Robert Taylor), mais pour le côté âges sombres celtiques on repassera hein… Et puis fatalement à un moment ou à un autre apparait un parquet ciré ou une rambarde de sécurité en fer forgé… Dans le même ordre d’idée les tomates est les patates post 1492 peuvent facilement être remplacés par des navets et des potimarons…



Mais le truc qui argh, c’est quand même avoir choisi une métisse afro-anglaise pour jouer le rôle de guenièvre, et ce indépendamment de ses qualités (parce que la discrimination positive qui nous oblige à nous farcir des afro-anglo-saxons dans les reconstitutions médiévales, j’en ai ma claque !)

PS : et j’ai failli louper cette série décrite par certains spécialistes comme un Hélène et les Garçons fantasy…

Bientôt fini la saison 1. Un Smallville arthurien qui se laisse bien voir car destiné à un public familial donc populares (en France c'est diffusé sur Gulli).

Moi qui est été berçé avec Yvain, Lancelot et Arthur, mon âme d'enfant se réveille avec ces scènes :