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Mark Lawrence, L'Empire brisé
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Mark Lawrence, L'Empire brisé
1) Prince of Thorns ; 2) King of Thorns ; 3) Emperor of the Thorns
A ce jour j'en suis au Tome 1. :wink:
Résumé du tome 1 : Le Prince écorché (OMG la trad...)
À treize ans il est le chef d'une bande de hors-la-loi sanguinaires. Il a décidé qu'à quinze ans il serait roi.
Le prince jorg Ancrath a quitté le château de son enfance sans un regard en arrière, après qu'il fut contraint d'assister au massacre de sa mère et de son frère. Depuis ce jour il n'a plus rien à perdre. Il avance porté par sa fureur.
L'heure est venue de s'emparer de ce qui lui revient de droit. À la cour de son père l'attendent la traîtrise et la magie noire. Mais le jeune jorg ne craint ni les vivants ni les morts. Animé d'une volonté farouche, il est prêt à affronter des ennemis dont il n'imagine même pas les pouvoirs.
Car tous ceux qui ont pris l'épée doivent périr par l'épée.
On nous dit que c’est un page-turner sombre et implacable… et c’est assez vrai mais il y a vraiment à redire !
Le début est laborieux et pendant un temps plus ou moins long plane l’impression de lire un semi-ratage.
Les style est brut et direct à l’image de Jorg l’antihéros ado qui met la suspension d’incrédulité à rude épreuve : le chef de bande de 14 ans qui mesure 1m80, qui parle couramment 6 langues, qui connaît les us et coutumes du monde entier comme les mythes et légendes de l’Ancien Temps alors qu’il vit en vagabond depuis l’âge de 9 ans … Comment voulez-vous y croire ?
La narration à 1ère personne permet saisir l’ampleur de la violente amoralité du personnage pour ne pas dire de sa psychopathie, mais le rythme est particulièrement haché par un détestable découpage en chapitres de 5/6 pages, d’où le côté famélique des descriptions qui auraient pu ajouter une forte plus value à l’atmosphère délétère du roman.
Ce n’est pas un hasard si cela gagne en qualité quand les chapitres eux gagent en nombre de pages.
De plus on a de nouveau droit au coup des citations de début de chapitres qui émergent plus qu’immergent le lecteur et à une tripotée de flashback censé nous expliquer comment Jorg en est arrivé là. Cela n’aurait pas été plus simple de distiller ces explications dans le puzzle des citations ou au contraire de les ressembler dans 2 ou 3 chapitres plus touffus pour mieux profiter de sa quête de vengeance ??? (ou pas de bonne solution in fine…)
Passons au(x) personnage(s) :
Jorg est un sociopathe. Il n’a d’affection pour rien et personne. Bref, tout n’est qu’instrument pour parvenir à ses fins.
Jorg est un sale con. Petits caprices et grandes ambitions. Bref, du haut de ses 14 ans Monsieur a beaucoup de prétention.
Mais on finit par s’habituer au style, au rythme, à l’ambiance, et au personnage principal car le côté dextérien du personnage est plutôt bien rendu : Jorg calcule tout et tout le temps, jouant au Grand Jeu dont il estime être le seul digne d’en sortir vainqueur, et nous livre ses réflexions, ses ambitions, ses anticipations, et parfois ses émotions contradictoires.
Le personnage prend ainsi de la consistance au fur et à mesure des pages et finit par être intéressant.
Pour le reste c’est anecdotique : on retrouve des crevards aristocratiques, des magos mégalos et une tripotée de soudards dont on ne retient même pas les noms (ça c’est généralement un mauvais signe).
Rares sont ceux qui sortent du lot : Nubain, Makin, le Grand Gorgoth, le petit Gog.
Passons maintenant à l’univers :
Au début on se dit que cet univers secondaire aurait mieux fait d’être primaire :
- Rhin, Seine, Loire ; Connaught, Normandie, Orléanais ; Reims, Limoges; Lyon, Hollandais, Teutons, Nippons
- des références aux auteurs grecs et latins (Euclide, Socrate, Platon, Plutarque…)
- des références à la religion chrétienne avec, Jesu Christ, la Vierge-Marie et la papauté romaine…
On se demande pendant longtemps si l’auteur n’aurait pas mieux fait de carrément écrire un roman historique
Dans une démarche à la G.G Kay, on est proche d'une version raccourcie et gritty de L’Enfant de la Toussaint de J.-F. Nahmias
Passons maintenant à l’intrigue :
L’auteur, les marionnettistes et leurs marionnettes compliquent inutilement les choses… pour permettre à l’intrigue d’aller de l’avant et à Jorg de continuer à sévir en dépit parfois du bon sens le plus élémentaire.
Et on peut avoir l’impression que le twist sur l’univers amené par petites touches est un peu saboté par des apports fantasy légèrement foutraques (les passages nécromantiques sont limites WTF)
Dans les mêmes veines c’est en dessous de Hordes, Hawkmoon, Le Sang des Ambrose et Le Baiser du Rasoir.
Si ML voulait faire conter une quête de vengeance dans une ambiance Guerre de Cents ans, c’est raté
Si ML voulait fait de la fantasy à canaille dans une ambiance post-apocalyptique, c’est aussi raté
Mais si ML voulait faire de la Dark Fantasy pour Young Adult, alors là je dis bravo et j’applaudis des 2 mains !
Univers, ambiance, personnages : Jorg avait tout pour être un de ces princes des écorcheurs de la Guerre de Cent Ans dont Froissart nous narrait les horribles méfaits dans ses chroniques.
Mais c’est laborieux sur le fond et sur la forme même si l’ensemble se bonifie agréablement au fil des pages.
Sûr que l’adolescent psychopathe dont on suit les aventures amorales ne va ne pas plaire à tout le monde
Pour un 1er roman, l’auteur propose des partis pris originaux mais leurs exécutions laissent à désirer.
Gageons qu’avec plus de maturité de la part de l’auteur cela va gagner en qualité sur le fond et la forme.
Allons-nous vers un anti-Fitz à la sauce Hawkmoon ?
Le prince jorg Ancrath a quitté le château de son enfance sans un regard en arrière, après qu'il fut contraint d'assister au massacre de sa mère et de son frère. Depuis ce jour il n'a plus rien à perdre. Il avance porté par sa fureur.
L'heure est venue de s'emparer de ce qui lui revient de droit. À la cour de son père l'attendent la traîtrise et la magie noire. Mais le jeune jorg ne craint ni les vivants ni les morts. Animé d'une volonté farouche, il est prêt à affronter des ennemis dont il n'imagine même pas les pouvoirs.
Car tous ceux qui ont pris l'épée doivent périr par l'épée.
On nous dit que c’est un page-turner sombre et implacable… et c’est assez vrai mais il y a vraiment à redire !
Le début est laborieux et pendant un temps plus ou moins long plane l’impression de lire un semi-ratage.
Les style est brut et direct à l’image de Jorg l’antihéros ado qui met la suspension d’incrédulité à rude épreuve : le chef de bande de 14 ans qui mesure 1m80, qui parle couramment 6 langues, qui connaît les us et coutumes du monde entier comme les mythes et légendes de l’Ancien Temps alors qu’il vit en vagabond depuis l’âge de 9 ans … Comment voulez-vous y croire ?
La narration à 1ère personne permet saisir l’ampleur de la violente amoralité du personnage pour ne pas dire de sa psychopathie, mais le rythme est particulièrement haché par un détestable découpage en chapitres de 5/6 pages, d’où le côté famélique des descriptions qui auraient pu ajouter une forte plus value à l’atmosphère délétère du roman.
Ce n’est pas un hasard si cela gagne en qualité quand les chapitres eux gagent en nombre de pages.
De plus on a de nouveau droit au coup des citations de début de chapitres qui émergent plus qu’immergent le lecteur et à une tripotée de flashback censé nous expliquer comment Jorg en est arrivé là. Cela n’aurait pas été plus simple de distiller ces explications dans le puzzle des citations ou au contraire de les ressembler dans 2 ou 3 chapitres plus touffus pour mieux profiter de sa quête de vengeance ??? (ou pas de bonne solution in fine…)
Passons au(x) personnage(s) :
Jorg est un sociopathe. Il n’a d’affection pour rien et personne. Bref, tout n’est qu’instrument pour parvenir à ses fins.
Jorg est un sale con. Petits caprices et grandes ambitions. Bref, du haut de ses 14 ans Monsieur a beaucoup de prétention.
Mais on finit par s’habituer au style, au rythme, à l’ambiance, et au personnage principal car le côté dextérien du personnage est plutôt bien rendu : Jorg calcule tout et tout le temps, jouant au Grand Jeu dont il estime être le seul digne d’en sortir vainqueur, et nous livre ses réflexions, ses ambitions, ses anticipations, et parfois ses émotions contradictoires.
Le personnage prend ainsi de la consistance au fur et à mesure des pages et finit par être intéressant.
Pour le reste c’est anecdotique : on retrouve des crevards aristocratiques, des magos mégalos et une tripotée de soudards dont on ne retient même pas les noms (ça c’est généralement un mauvais signe).
Rares sont ceux qui sortent du lot : Nubain, Makin, le Grand Gorgoth, le petit Gog.
Passons maintenant à l’univers :
Au début on se dit que cet univers secondaire aurait mieux fait d’être primaire :
- Rhin, Seine, Loire ; Connaught, Normandie, Orléanais ; Reims, Limoges; Lyon, Hollandais, Teutons, Nippons
- des références aux auteurs grecs et latins (Euclide, Socrate, Platon, Plutarque…)
- des références à la religion chrétienne avec, Jesu Christ, la Vierge-Marie et la papauté romaine…
On se demande pendant longtemps si l’auteur n’aurait pas mieux fait de carrément écrire un roman historique
Dans une démarche à la G.G Kay, on est proche d'une version raccourcie et gritty de L’Enfant de la Toussaint de J.-F. Nahmias
- :
- Mais lentement mais sûrement on glisse dans un autre univers (Shakespeare, Nietzche, toxiques, ADM, IA).
Ce côté-là aurait pu (du ?) être davantage assumé, mais peut-être sera-ce le cas dans les suites !
Passons maintenant à l’intrigue :
L’auteur, les marionnettistes et leurs marionnettes compliquent inutilement les choses… pour permettre à l’intrigue d’aller de l’avant et à Jorg de continuer à sévir en dépit parfois du bon sens le plus élémentaire.
Et on peut avoir l’impression que le twist sur l’univers amené par petites touches est un peu saboté par des apports fantasy légèrement foutraques (les passages nécromantiques sont limites WTF)
Dans les mêmes veines c’est en dessous de Hordes, Hawkmoon, Le Sang des Ambrose et Le Baiser du Rasoir.
Si ML voulait faire conter une quête de vengeance dans une ambiance Guerre de Cents ans, c’est raté
Si ML voulait fait de la fantasy à canaille dans une ambiance post-apocalyptique, c’est aussi raté
Mais si ML voulait faire de la Dark Fantasy pour Young Adult, alors là je dis bravo et j’applaudis des 2 mains !
Univers, ambiance, personnages : Jorg avait tout pour être un de ces princes des écorcheurs de la Guerre de Cent Ans dont Froissart nous narrait les horribles méfaits dans ses chroniques.
Mais c’est laborieux sur le fond et sur la forme même si l’ensemble se bonifie agréablement au fil des pages.
Sûr que l’adolescent psychopathe dont on suit les aventures amorales ne va ne pas plaire à tout le monde
Pour un 1er roman, l’auteur propose des partis pris originaux mais leurs exécutions laissent à désirer.
Gageons qu’avec plus de maturité de la part de l’auteur cela va gagner en qualité sur le fond et la forme.
Allons-nous vers un anti-Fitz à la sauce Hawkmoon ?
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
T'es pas censé défendre toute la Fantasy au quotidien au lieu de te moquer des nombreux auteurs et œuvres que tu n'aimes pas ?le boss de ten.nikable a écrit:Je croyais que l'auteur avait trouvé son public... whistling
Je ne dis rien, j'en pense pas moins.
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
Le prince des Fous de Mark Lawrence
La Reine Rouge Tome I
Bragelonne
Illustration : Victor Manuel Leza Moreno
Jalan Kendeth, "Jal" pour les intimes, est l'un des nombreux petits-fils de la tristement célèbre Reine Rouge, l'une des personnes de pouvoir les plus influentes et les plus dangereuses de tout l'Empire Brisés.
Jal est un prince de sang royal mais en dixième position seulement pour la succession au trône, c'est donc avant tout un jeune noble arrogant, insouciant et égoïste se délectant de sa condition de protégé de la reine afin de jouir de tout ce que la vie peut lui offrir en matière d'alcool, jeu d'argent, rencontres aventureuses ... et bien sûr avec moult dettes et autres querelles de toutes sortes en prime.
Pour autant c'est malgré tout un homme qui a la particularité de se tirer assez facilement de tous les ennuis qu'il se crée alors qu'il a le don pour se mettre dans des situations compliquées... jusqu'au jour où il croise le chemin d'un certain esclave viking qui fera incontestablement tourner sa chance.
Alors que la reine rouge convoque une assemblée exceptionnelle de personnes proches du trône, elle y fait intervenir plusieurs esclaves de divers régions du continent afin de témoigner sur d'événements inquiétants se déroulant aux frontières septentrionales de l'empire et annonciateurs d'une guerre à venir imminente.
Un esclave Viking du nom de Snorri Ver Snagason fait ainsi le témoignage de graves troubles survenus dans le nord avec multiples pillages et massacres en règle de population locale, perpétrés notamment par d'autres Vikings à la solde d'un certain Roi Mort.
Il dit aussi la présence d'êtres revenus d'au-delà de la mort, de véritables morts-vivants que l'on nomme "noyés" ou "goules", des êtres sans âme au service de ce seigneur ténébreux dont le projet semble de ramener à la vie toute une armée d'ancien grand guerrier de l’ancien temps ayant péris dans le froid et la neige de la contrée que l'on nomme la morsure de glace.
Par un sacré concours de circonstances et un brin d'ironie, ces deux personnages si différents l'un de l'autre ne pourront fait autrement que de devoir composer l'un avec l'autre alors qu'un évenement va précipiter l'union de leurs destinés.
pour ainsi dire la Reine rouge a une sœur qui veille sur elle, on l'appelle la sœur silencieuse par ce qu'elle agit toujours dans l'ombre sans jamais manifester sa présence, c'est une sorcière redoutable et terrifiante que seule quelques rares personnes semblent être en mesure de percevoir la présence dans l'ombre de la reine.
Alors qu'un attentat a lieu au grand opéra de la capitale où se trouve réuni à l'occasion d'une grande représentation tout le gratin local, un terrible sort de protection conçut par la sœur silencieuse s'enclenche et pourchasse le commanditaire de l'attaque,seulement voilà...sur sa route le sort est interrompu en rentrant en contact avec nos deux héros présents au mauvais endroit au mauvais moment.
Prisonniers d'un sort qui les condamne à rester côte à côte, véritables pions d'une entité qui les poussent à accomplir ce qu'ils ont interrompus, nos deux lascars fuient la capitale avec pour l'un le désir de rentrer dans le nord pour sauver femme et enfants, et l'autre pour survivre à des problématiques devenues inextricables (comdamnés à mort pour des engagements financiers non tenus).
Dans tous les cas et même si çà consiste à devoir marcher dans les pas d'un géant viking avide de vengeance et dont la seule destination possible est le nord, Jal compte bien en chemin trouver les ressources lui permettant de soustraire à ce sort afin de retrouver la quiétude d'une vie d'insouciance.
"Je suis un menteur, un tricheur et un lâche, mais jamais, au grand jamais, je ne laisserais un ami en fâcheuse posture.
Sauf, bien sûr, si cela exige de ma part honnêteté, franc-jeu ou bravoure"
L'essentiel du récit est écrit à la première personne selon le point de vue tout en nuances de ce jeune aristocrate qui ne se cache pas à nous faire savourer toutes ses vicissitudes.
Jal, la vingtaine tout juste engagée, est vraiment l'antihéros par excellence, le héros malgré lui, celui qui fait les choses par nécessité, par contrainte même et alors vraiment quand il ne peut pas faire autrement.
Il jouit cependant d'une certaine notoriété, d'un certain statut héroïque qui dépasse même les frontières de Rougemarche alors qu'il est considéré comme LE héros local après qu'il lui ait été attribué tout le mérite d'une grande victoire lors d'une bataille contre le peuple de Scorron. Bien que bon cavalier et respectable bretteur, Jal n'a rien du guerrier impétueux et invincible et comme il aime se l'avouer sa meilleure botte secrète c'est sa capacité à courir plus vite que ses adversaires.
"Les épées vous laissent penser, à tort, qu'il est possible de défendre. Avec une hache, tout ce que vous pouvez faire, c'est attaquer. C'est ainsi que mon père m'a nommé.
Snorri. Cela signifie "attaque".
Les hommes pensent pouvoir se défendre contre moi...mais lorsque je toque, ils ouvrent."
Snorri, jeune trentenaire d'Unterheim est une véritable force de la nature, un ancien illustre guerrier pour son peuple mais plus récemment un jeune père de famille reconvertit à une vie paisible et rangée avant que son destin soit contrarié par le sac de son village et le massacre de ses proches. Pour lui les événements survenus à vermillon, Capital de Rougemarche, lui ont permis de sortir de la servitude et lui ont redonné l'espoir de retrouver les siens avant qu'il ne leur arrive le pire...et si l'espoir devait s’éteindre loin là-bas dans les étendues gelées, au-delà même de toute civilisation, alors il lui resterait encore la vengeance et le sang et peut-être même une mort honorable la hache à la main.
Le Prince des fous de Mark Lawrence prend assez rapidement la tournure d'un roman de type "road movie fantaisie" où deux personnes dissemblables sont d'abord dans un premier temps obligés de composer ensemble, puis confrontés à l'adversité, des liens finissent naturellement par se créer et esquissent le squelette d'une amitié naissante.
L'auteur manie à la perfection un style narratif envolé, où les interactions entre les différents personnages nous gratifient d’échanges savoureux empreints d'une belle authenticité, l'auteur n'en fait jamais trop, il en ressort un plaisir de lecture accru.
L' humour est quasi omniprésent et apporte une fraîcheur au récit appréciable mais là encore Mark Lawrence manie la chose de manière subtile avec un comique de situation toujours bien amené qui m'a fait lâcher plusieurs bons fou rires comme ce passage ou Jal pense être aguiché par Dame Katherine Ancrath et lui met la main au panier alors que Snorri tente de le mettre en garde... c'est juste énorme comment l'auteur amène çà jusqu'à la chute hilarante.
À ce niveau on est semble-t-il, assez loin du ton de la première trilogie de l'auteur qui était bien plus sombre et désabusé que celle-ci.
Pour autant le récit réserve bien des surprises et notamment ces instants de quiétude autour d'un feu de camp où Snorri prend les commandes de la narration pour livrer selon un point de vue à la troisième personne son histoire qui révèle avec une grande solennité des passages d'une grande intensité dramatique et émotionnelle. Il faut bien le reconnaître ces passages sont véritablement les plus réussi du roman car ils apportent la profondeur au récit et à l'instar de Jal, nous obligent à nous approprier l'enjeu de la quête avec un intérêt plus prononcé et un désir de vengeance contagieux.
D'ailleurs plus le roman se déroule, plus l'amitié se renforce entre les hommes et Jal prend la mesure de la gravité de la situation, sans devenir completement altruiste notre sympathique compagon d'infortune semble avancer dans son chemin initiatique personnel pour nous montrer de temps à autres d'autres facettes plus interessantes.
Pour ce premier roman de cette nouvelle trilogie "Là Reine Rouge", le vrai héros au sens héroïque et incontestablement Snorri Ver Snagason, un personnage véritablement attachant malgré son côté force de la nature inaltérable, il y a dans ce guerrier qui n'abandonne jamais un petit coté Druss de David Gemmell dans le roman "Druss la légende", d'ailleurs Jal n'est pas sans rappeler par certains aspects Sieben du même roman ou Jezal dan Luthar de la première loi de Joe Abercrombie.
À ce titre le roman regorge de références avec l'apparition de personnages et la redécouverte de lieux de la précédente trilogie, pour les fans c'est un incontestablement un plus pour le background et le world building de ce nouvel univers de fantasy qui prend pour le coup un peu plus de relief à chaque nouveau roman.
Sur la route nos héros croiseront aux détours de chemins des vestiges de l'ancienne civilisation qui nous rappelle si on l'avait oublié que ce monde Fantasy est le nôtre plusieurs milliers d'années après un cataclysme planétaire qui aura finalement ramené l'humanité à un âge comparable au haut moyen-Age.
Le roman n'est pas sans défaut tout d'abord il y a ce côté redit d'une histoire qu'on a le sentiment d'avoir lu maintes fois par le passé, et bien sûr ces héros qui, bien que plaisants, n'ont rien non plus de très originaux.
Parfois il arrive que l'auteur manque de clarté et qu' il me soit arrivé quelques fois de devoir relire certains passages afin de bien saisir les événements qui viennent de se dérouler, voire même de s'imaginer avoir sauté une page au passage.
Rien de fâcheux mais bon je pense sincèrement que certains passages auraient mérité une réécriture notamment ceux qui introduisent Baraqel et Aslaug, les esprits moralisateurs qui accompagnent nos héros psychiquement consécutivement à l’épisode du sort du début du roman.
Le Prince des fous est un roman extrêmement plaisant à lire avec un scénario qui va en s’étoffant au fur et à mesure du récit et dévoile dans un final monstrueux une intrigue passionnante à suivre dans les deux derniers volumes, il n'en demeure pas moins que sa principale qualité est la fraîcheur que Mark Lawrence sait faire transparaître au travers de ses personnages hautement sympathiques.
À noter que l'auteur a un style d'écriture prompte à faire de ses romans de véritables pages turners à l'instar d'un David Gemmell avec qui il a beaucoup de points communs.
Une excellente lecture en attendant la suite avec impatience.
Jal est un prince de sang royal mais en dixième position seulement pour la succession au trône, c'est donc avant tout un jeune noble arrogant, insouciant et égoïste se délectant de sa condition de protégé de la reine afin de jouir de tout ce que la vie peut lui offrir en matière d'alcool, jeu d'argent, rencontres aventureuses ... et bien sûr avec moult dettes et autres querelles de toutes sortes en prime.
Pour autant c'est malgré tout un homme qui a la particularité de se tirer assez facilement de tous les ennuis qu'il se crée alors qu'il a le don pour se mettre dans des situations compliquées... jusqu'au jour où il croise le chemin d'un certain esclave viking qui fera incontestablement tourner sa chance.
Alors que la reine rouge convoque une assemblée exceptionnelle de personnes proches du trône, elle y fait intervenir plusieurs esclaves de divers régions du continent afin de témoigner sur d'événements inquiétants se déroulant aux frontières septentrionales de l'empire et annonciateurs d'une guerre à venir imminente.
Un esclave Viking du nom de Snorri Ver Snagason fait ainsi le témoignage de graves troubles survenus dans le nord avec multiples pillages et massacres en règle de population locale, perpétrés notamment par d'autres Vikings à la solde d'un certain Roi Mort.
Il dit aussi la présence d'êtres revenus d'au-delà de la mort, de véritables morts-vivants que l'on nomme "noyés" ou "goules", des êtres sans âme au service de ce seigneur ténébreux dont le projet semble de ramener à la vie toute une armée d'ancien grand guerrier de l’ancien temps ayant péris dans le froid et la neige de la contrée que l'on nomme la morsure de glace.
Par un sacré concours de circonstances et un brin d'ironie, ces deux personnages si différents l'un de l'autre ne pourront fait autrement que de devoir composer l'un avec l'autre alors qu'un évenement va précipiter l'union de leurs destinés.
pour ainsi dire la Reine rouge a une sœur qui veille sur elle, on l'appelle la sœur silencieuse par ce qu'elle agit toujours dans l'ombre sans jamais manifester sa présence, c'est une sorcière redoutable et terrifiante que seule quelques rares personnes semblent être en mesure de percevoir la présence dans l'ombre de la reine.
Alors qu'un attentat a lieu au grand opéra de la capitale où se trouve réuni à l'occasion d'une grande représentation tout le gratin local, un terrible sort de protection conçut par la sœur silencieuse s'enclenche et pourchasse le commanditaire de l'attaque,seulement voilà...sur sa route le sort est interrompu en rentrant en contact avec nos deux héros présents au mauvais endroit au mauvais moment.
Prisonniers d'un sort qui les condamne à rester côte à côte, véritables pions d'une entité qui les poussent à accomplir ce qu'ils ont interrompus, nos deux lascars fuient la capitale avec pour l'un le désir de rentrer dans le nord pour sauver femme et enfants, et l'autre pour survivre à des problématiques devenues inextricables (comdamnés à mort pour des engagements financiers non tenus).
Dans tous les cas et même si çà consiste à devoir marcher dans les pas d'un géant viking avide de vengeance et dont la seule destination possible est le nord, Jal compte bien en chemin trouver les ressources lui permettant de soustraire à ce sort afin de retrouver la quiétude d'une vie d'insouciance.
"Je suis un menteur, un tricheur et un lâche, mais jamais, au grand jamais, je ne laisserais un ami en fâcheuse posture.
Sauf, bien sûr, si cela exige de ma part honnêteté, franc-jeu ou bravoure"
L'essentiel du récit est écrit à la première personne selon le point de vue tout en nuances de ce jeune aristocrate qui ne se cache pas à nous faire savourer toutes ses vicissitudes.
Jal, la vingtaine tout juste engagée, est vraiment l'antihéros par excellence, le héros malgré lui, celui qui fait les choses par nécessité, par contrainte même et alors vraiment quand il ne peut pas faire autrement.
Il jouit cependant d'une certaine notoriété, d'un certain statut héroïque qui dépasse même les frontières de Rougemarche alors qu'il est considéré comme LE héros local après qu'il lui ait été attribué tout le mérite d'une grande victoire lors d'une bataille contre le peuple de Scorron. Bien que bon cavalier et respectable bretteur, Jal n'a rien du guerrier impétueux et invincible et comme il aime se l'avouer sa meilleure botte secrète c'est sa capacité à courir plus vite que ses adversaires.
"Les épées vous laissent penser, à tort, qu'il est possible de défendre. Avec une hache, tout ce que vous pouvez faire, c'est attaquer. C'est ainsi que mon père m'a nommé.
Snorri. Cela signifie "attaque".
Les hommes pensent pouvoir se défendre contre moi...mais lorsque je toque, ils ouvrent."
Snorri, jeune trentenaire d'Unterheim est une véritable force de la nature, un ancien illustre guerrier pour son peuple mais plus récemment un jeune père de famille reconvertit à une vie paisible et rangée avant que son destin soit contrarié par le sac de son village et le massacre de ses proches. Pour lui les événements survenus à vermillon, Capital de Rougemarche, lui ont permis de sortir de la servitude et lui ont redonné l'espoir de retrouver les siens avant qu'il ne leur arrive le pire...et si l'espoir devait s’éteindre loin là-bas dans les étendues gelées, au-delà même de toute civilisation, alors il lui resterait encore la vengeance et le sang et peut-être même une mort honorable la hache à la main.
Le Prince des fous de Mark Lawrence prend assez rapidement la tournure d'un roman de type "road movie fantaisie" où deux personnes dissemblables sont d'abord dans un premier temps obligés de composer ensemble, puis confrontés à l'adversité, des liens finissent naturellement par se créer et esquissent le squelette d'une amitié naissante.
L'auteur manie à la perfection un style narratif envolé, où les interactions entre les différents personnages nous gratifient d’échanges savoureux empreints d'une belle authenticité, l'auteur n'en fait jamais trop, il en ressort un plaisir de lecture accru.
L' humour est quasi omniprésent et apporte une fraîcheur au récit appréciable mais là encore Mark Lawrence manie la chose de manière subtile avec un comique de situation toujours bien amené qui m'a fait lâcher plusieurs bons fou rires comme ce passage ou Jal pense être aguiché par Dame Katherine Ancrath et lui met la main au panier alors que Snorri tente de le mettre en garde... c'est juste énorme comment l'auteur amène çà jusqu'à la chute hilarante.
À ce niveau on est semble-t-il, assez loin du ton de la première trilogie de l'auteur qui était bien plus sombre et désabusé que celle-ci.
Pour autant le récit réserve bien des surprises et notamment ces instants de quiétude autour d'un feu de camp où Snorri prend les commandes de la narration pour livrer selon un point de vue à la troisième personne son histoire qui révèle avec une grande solennité des passages d'une grande intensité dramatique et émotionnelle. Il faut bien le reconnaître ces passages sont véritablement les plus réussi du roman car ils apportent la profondeur au récit et à l'instar de Jal, nous obligent à nous approprier l'enjeu de la quête avec un intérêt plus prononcé et un désir de vengeance contagieux.
D'ailleurs plus le roman se déroule, plus l'amitié se renforce entre les hommes et Jal prend la mesure de la gravité de la situation, sans devenir completement altruiste notre sympathique compagon d'infortune semble avancer dans son chemin initiatique personnel pour nous montrer de temps à autres d'autres facettes plus interessantes.
Pour ce premier roman de cette nouvelle trilogie "Là Reine Rouge", le vrai héros au sens héroïque et incontestablement Snorri Ver Snagason, un personnage véritablement attachant malgré son côté force de la nature inaltérable, il y a dans ce guerrier qui n'abandonne jamais un petit coté Druss de David Gemmell dans le roman "Druss la légende", d'ailleurs Jal n'est pas sans rappeler par certains aspects Sieben du même roman ou Jezal dan Luthar de la première loi de Joe Abercrombie.
À ce titre le roman regorge de références avec l'apparition de personnages et la redécouverte de lieux de la précédente trilogie, pour les fans c'est un incontestablement un plus pour le background et le world building de ce nouvel univers de fantasy qui prend pour le coup un peu plus de relief à chaque nouveau roman.
Sur la route nos héros croiseront aux détours de chemins des vestiges de l'ancienne civilisation qui nous rappelle si on l'avait oublié que ce monde Fantasy est le nôtre plusieurs milliers d'années après un cataclysme planétaire qui aura finalement ramené l'humanité à un âge comparable au haut moyen-Age.
Le roman n'est pas sans défaut tout d'abord il y a ce côté redit d'une histoire qu'on a le sentiment d'avoir lu maintes fois par le passé, et bien sûr ces héros qui, bien que plaisants, n'ont rien non plus de très originaux.
Parfois il arrive que l'auteur manque de clarté et qu' il me soit arrivé quelques fois de devoir relire certains passages afin de bien saisir les événements qui viennent de se dérouler, voire même de s'imaginer avoir sauté une page au passage.
Rien de fâcheux mais bon je pense sincèrement que certains passages auraient mérité une réécriture notamment ceux qui introduisent Baraqel et Aslaug, les esprits moralisateurs qui accompagnent nos héros psychiquement consécutivement à l’épisode du sort du début du roman.
Le Prince des fous est un roman extrêmement plaisant à lire avec un scénario qui va en s’étoffant au fur et à mesure du récit et dévoile dans un final monstrueux une intrigue passionnante à suivre dans les deux derniers volumes, il n'en demeure pas moins que sa principale qualité est la fraîcheur que Mark Lawrence sait faire transparaître au travers de ses personnages hautement sympathiques.
À noter que l'auteur a un style d'écriture prompte à faire de ses romans de véritables pages turners à l'instar d'un David Gemmell avec qui il a beaucoup de points communs.
Une excellente lecture en attendant la suite avec impatience.
Dernière édition par Marv le Mar 30 Déc - 8:05, édité 2 fois
Marv- Le Fléau des Démons
- Date d'inscription : 18/04/2014
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
Est-ce ton 1er roman de l'auteur, histoire que je sache s'il a progressé dans sa voie ? (en lâchant du lest sur le grimm & gritty qui ne sert pas à grand chose par ex)
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
oui c'est bien mon premier roman de l'auteur (merci Babelio d’ailleurs) et j'ai pas trouvé spécialement qu'il y avait trop le coté grimm & gritty. De ce que j'ai pu en lire ici ou là, a priori cet aspect là est poussé à outrance dans la première trilogie avec notamment un personnage principal "Jorg" assez caricatural dans le coté sombre et désabusé.
Marv- Le Fléau des Démons
- Date d'inscription : 18/04/2014
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
@ Marv
vu les caractères antinomiques des héros, on est en plein buddy movies ! c'est cool
vu les caractères antinomiques des héros, on est en plein buddy movies ! c'est cool
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
t'es arrivé au passage avec Dame Katherine Ancrath ?Albéric a écrit:@ Marv
vu les caractères antinomiques des héros, on est en plein buddy movies ! c'est cool
Marv- Le Fléau des Démons
- Date d'inscription : 18/04/2014
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
ce soir sans doute... ^^Marv a écrit:t'es arrivé au passage avec Dame Katherine Ancrath ?Albéric a écrit:@ Marv
vu les caractères antinomiques des héros, on est en plein buddy movies ! c'est cool
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
Fini. Vachement bien : l'auteur s'est sacrément amélioré par rapport à son premier roman, même s'il reste quelques lacunes frustrantes.
Marv j'ai du rendre le livre à la bourre à ma médiathèque, et je n'ai pu relever la citation où Snorri ironise sur le fait que la jument Sleipnir descende peut-être d'une légende (Sleipnir est le nom du cheval d'Odin à 8 jambes ^^)...
Je compte sur toi pour la poster sur babelio celle-là !
Le drame de l'opéra...
Marv j'ai du rendre le livre à la bourre à ma médiathèque, et je n'ai pu relever la citation où Snorri ironise sur le fait que la jument Sleipnir descende peut-être d'une légende (Sleipnir est le nom du cheval d'Odin à 8 jambes ^^)...
Je compte sur toi pour la poster sur babelio celle-là !
Le drame de l'opéra...
- Spoiler:
- j'ai relu le passage et on ne mentionne que le sortilège de la Soeur aveugle... et pas l'über-expiré évoqué par la suite à la fin du roman... J'ai zappé un truc ou l'auteur a fait une boulette ?
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
Je vais essayer de vérifier ces deux choses ce soir même, le passage avec le cheval çà doit être après l'épisode avec les hommes arbres non ? ;).
Marv- Le Fléau des Démons
- Date d'inscription : 18/04/2014
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
de mémoire, c'est ça ! bien vu !!!Marv a écrit:Je vais essayer de vérifier ces deux choses ce soir même, le passage avec le cheval çà doit être après l'épisode avec les hommes arbres non ? ;).
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
Oui, ce passage m'a bien faire rire. Mais moins que celui avec Emmer / Emma...Marv a écrit:t'es arrivé au passage avec Dame Katherine Ancrath ?
Mais le mieux, c'est que tout ce chapitre je l'avais déjà lu dans Le Prince écorché à travers les yeux de Jorg ! la croisement entre les 2 cycles est parfaitement maîtrisé (à comparer aux auteurs bien côtés qui se contredisent dans le même livre).
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
j'ai cherché le passage mais j'arrive pas à tomber dessus. J'ai trouvé le moment où Jalan se dit que si snorri avait le cheval à huit pattes qui a servit d'inspiration pour le nom du cheval de son compagnon, celui_ci pourrait peut être distancer les mercenaires, mais avec un cheval normal non. Le passage étant quelconque je pense que tu fais référence à autre chose sur lequel je ne met pas les yeux dessus.
Pour la scène de l'opéra, elle est vraiment mal foutue, je trouve même qu'elle est ratée.
La scène avec emmer est énorme ...pauvre jalan bien que j'aimerai bien des mauvaises surprise comme çà, je ne savais pas que dans la première trilogie il y avait ce passage , par curiosité j'aimerai bien lire le chapitre en question si quelqu'un a en numérique à tt hasard
Pour la scène de l'opéra, elle est vraiment mal foutue, je trouve même qu'elle est ratée.
La scène avec emmer est énorme ...pauvre jalan bien que j'aimerai bien des mauvaises surprise comme çà, je ne savais pas que dans la première trilogie il y avait ce passage , par curiosité j'aimerai bien lire le chapitre en question si quelqu'un a en numérique à tt hasard
Marv- Le Fléau des Démons
- Date d'inscription : 18/04/2014
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
@ Marv
Je ne sais plus si l'épisode entre Jalan et Emmer sont présents dans Le Prince écorché, mais la partie de jambe en l'air entre Jorg et Sally si... Ainsi que les soucis du roi Olidan et du sorcier Sagien, le duel entre Jorg et le champion du roi (qui va laisser Katherine endeuillée), et tout plein d'autres trucs...
Cools aussi les gros clins d’œil au Magicien d'Oz, au Treizième Guerrier et à Beowulf !
Je ne sais plus si l'épisode entre Jalan et Emmer sont présents dans Le Prince écorché, mais la partie de jambe en l'air entre Jorg et Sally si... Ainsi que les soucis du roi Olidan et du sorcier Sagien, le duel entre Jorg et le champion du roi (qui va laisser Katherine endeuillée), et tout plein d'autres trucs...
Cools aussi les gros clins d’œil au Magicien d'Oz, au Treizième Guerrier et à Beowulf !
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
le combat final avec sven briserame et ses guerriers d'un coté, et de l'autre la bande à Snorri et notamment les quintuplé c'est pas mal du tout
Marv- Le Fléau des Démons
- Date d'inscription : 18/04/2014
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
La Clé du Menteur, tome 2 de La Reine Rouge sortira au mois le 18 novembre 2015.
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
La Reine rouge 1, Le Prince des fous
Que de chemin parcouru depuis le premier tome de son premier cycle… Ayant été particulièrement mitigé sur ce dernier, je ne m’attendais pas du tout à prendre autant plaisir au premier tome de son deuxième cycle !
Le cycle de L’Empire Brisé passait à la moulinette les codes du roman d’apprentissage dans une ambiance Dark Fantasy et post-apocalyptique de bon aloi à la Hawkmoon de Michael Moorcock, qui en avait décontenancé plus d’un (avec ici un mélange entre références au christianisme et au paganisme germanique/scandinave, et avec ici aussi une inversion des situations, les gentils Vikings se faisant massacrer par les méchants Anglais ^^). Dans la même ambiance, le cycle de La Reine rouge passe à la moulinette les codes du buddy movie et du road movie… ^^
Pourquoi un buddy movie ? ^^
Jalan Kendeth, 3e fils du 3e fils de la Reine Rouge, est ici un personnage comme l’américain GRR Martin les aime tant, c’est-à-dire arrogant et insouciant, cynique et narcissique, ne pensant qu’aux petits intérêts de sa petite personne…
Snorri ver Snagson, héros viking des Undoreth, est ici un personnage comme l’anglais David Gemmell les aimait tant, c’est-à-dire fort, courageux, loyal envers les siens jusqu’à la mort et dépositaire d’un code moral avec lequel il ne transigera jamais…
On ne peut trouver personnages plus antinomiques, et pourtant ils vont devoir faire front commun et devoir compter l’un sur l’autre durant leur épopée. Et si tout est raconté à la première personne du point de vue de Jalan, au final c’est bien l’histoire de Snorri qu’on nous raconte (ou plutôt que Snorri nous raconte lui-même à travers les yeux et les oreilles de Jalan) : le héros viking veut à tout prix rejoindre le Fort Noir dans le Grand Nord pour sauver les membres de sa famille qui sont encore en vie et se venger de Sven Briserame qui a tué les autres… Sauf que SPOILERS BIATCH !
Pourquoi un road movie ? ^^
Dans le film de Stanley Kramer realisé en 1958 et intitulé La Chaîne / The Defiant Ones, dans leur fuite vers la liberté Tony Curtis et Sidney Poitier étaient constamment gênés par la chaîne de fer qui les reliait… Ici c’est la même chose, sauf que la chaîne d’acier est remplacée par un puissant sortilège qui oblige Jalan et Snorri à aller de l’avant, vers là où l’auteur veut les voir sévir… Ils vont devoir traverser une bonne partie de l’Europe dans leur quête de la barrière des glaces, pour accomplir le Maître Sortilège de la Sœur Silencieuse et abattre le lieutenant du Roi Mort, en passant par la Plaine du Pô, les Alpes, la vallée du Rhône, Paris, la Picardie, les Ardennes et la Ruhr avant de rejoindre Hambourg et de traverser la Mer Baltique et la Scandinavie…
J’ai passé un excellent moment d’aventures certes, mais aussi d’humour noir avec les vannes 1er degré de Snorri et les vannes 2e degré de Jalan. Leur duo fonctionne à merveille et nous régalent de tirade savoureuses sources d’une foultitude de réjouissantes citations. Et mention spéciale à ce moment où dans les Alpes Snorri se la joue Horatius Coclès au grand dam de Jalan :
Et le côté queutard de Jalan va lui jouer bien des tours, avec frère Emmer la travestie, avec la veuve Katherine qui va lui ruiner l’entrejambe après qu’il lui ait mis la main au panier, ou avec la reine d’Ancrath qui bien qu’enceinte jusqu’au cou va le vamper pour l’inciter à défier une machine à tuer (ce qui en fait nous permet de revivre à travers les mésaventures de Jalan les événements les plus marquants du Prince écorché ^^).A chaque homme sur cette terre
La mort viendra tôt ou tard viendra.
Et il n’est sort plus enviable
Que de tomber devant l’ennemi nombreux,
Pour les cendres de nos ancêtres,
Les temples de nos dieux.
J’ai aussi bien ri avec le détournement du Magicien d’Oz, dans lequel nos héros suivent les traces laissés par un monstre légendaire dénommé « train » pour découvrir le repère de la Méchante Sorcière du Nord…
Toutefois à l’image de son premier cycle, il reste encore quelques défauts enquiquinants :
- Spoiler:
- - la scène qui lance véritablement le récit est particulièrement mal fagotée
Déjà on glisse du présent au passé sans aucune transition, ce qui obligé à relire le passage pour savoir si on est dans le récit ou dans un flashback. Ensuite on reste dans l’expectative concernant la tragédie de l’opéra : massacre gratuit et/ou sacrifices aux forces des ténèbres, règlement de compte politique, dommages collatéraux d’une guerre de l’ombre de vaste envergure ? Et pourquoi le sort s’acharne sur Jalan, puis sur Snorri alors que ni l’un ni l’autre n’en étaient la cible ? L’auteur par un grosse pirouette : la vieille bique avait tout prévu, elle savait qu’il fallait ainsi agir parce qu’elle avait vu l’avenir et qu’elle savait par avance la manière dont tout allait se terminer, Jalan et Snorri allant se débarrasser de son adversaire honni... Prédestination à la con, la béquille de prédilection des scénarii boiteux !
- les effets secondaires du maître sortilège de la Sœur Silencieuse sont mal amenés :
Avec les remarques sibylline de Jalan on reste dans le schwartz durant moult chapitres, et paf d’un coup il nous révèle qu’il est le vaisseau de l’ange Baraquel et que Snorri est le vaisseau de la diablesse Aslaung, fille de Loki et d’une démone-araignée… et qu’ils ne peuvent communiquer avec leur ange/démon gardien qu’à l’aube et au crépuscule... Sans que soit plus exploité que cela malgré le potentiel très Supernatural du truc (ceux qui connaisse la série télé me comprendront)
- l’échiquier géopolitique de cet univers est compétemment nébuleux…
Oui il y a alliance entre le Roi Mort et la Dame Bleue, et entre la Sœur Silencieuse et la Reine Rouge… Sauf qu’onn ne sait rien des personnages, de leurs territoires, de leurs pouvoirs et leurs objectifs, donc difficile de remettre en place le schmilblick. Mais à la limite, c’est de la faute du narrateur vu que Jalan en a rien foutre de la politique ! mdr
- et puis d’autres trucs maladroits aussi…
Je me demande encore pourquoi on a teasé sur un inexistant lien de parenté entre la Sœur Silencieuse et la Sorcière du Nord… Le passage dans le cirque monégasque est sympa malgré les révélations amenées abruptement par le télépathe Docteur Rhizome, suivi d’un scène d’action horrifique avec ce bébé mort-né se transformant en démon Expiré avant de se faire écraser par un(e) éléphant(e) monté(e) par une jolie écuyère… What The Fuck effectivement, mais c’est un des nombreux indices montrant que la triste histoire de Snorri est aussi également un détournement de la légende de Beowulf ! C’est même dommage que c’est aspect n’ait pas été plus creusé…
Le roman se suffit à lui-même, mais appel bien évidemment une suite puisque le Destin a remis la Clé de Loki, capable d’ouvrir les portes de l’Enfer et du Paradis, à un héros viking dépressif, voire suicidaire, qui ne souhaite que retrouver ceux et celles qu’il a perdus…
Et une pensée pour la sympathique traductrice Claire Kreutzberger qui avait adoré travaillé sur le premier cycle de l’auteur, mais qui ici a dû se régaler en nous régalant ! blink
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
Et j'ai failli oublié de vous parler de l'odyssée du navire viking nommé L'Ikéa... mdr
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
à la réflexion, Snorri le héros bourru quasiment maudit et Jal le beau-parleur séducteur c'est quand même du Druss / Sieben à la sauce grimm & gritty (en sachant que le duo empruntaient déjà aux couples Champion éternel / éternel compagnon de Michael Moorcock)
Comment s'appelle le héros sans peur et sans reproche désespérément à la recherche de sa femme déjà ? Snorri fils de Snaga...
sûrement une pure coïncidence... blink
Comment s'appelle le héros sans peur et sans reproche désespérément à la recherche de sa femme déjà ? Snorri fils de Snaga...
sûrement une pure coïncidence... blink
Dernière édition par Albéric le Mar 2 Fév - 19:48, édité 1 fois
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
alors ce tome 2 albéric, je crois que tu es dessus c'est bien çà ?
Marv- Le Fléau des Démons
- Date d'inscription : 18/04/2014
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
Oui, et les emmerdes continuent pour Jalan Kendeth...
Mais pas seulement lui (je pense notamment au prince danois Hakon qui suite aux manigances de Jal et aux sortilèges d'Aslaug se fait s**** par une femelle troll armée d'une branche de saule...)
« - Hedwing ver Sorren ? dit Astrid, une lueur meurtrière dans le regard.
- Oh, il ne faut pas croire tout ce qui se raconte dans les rues, ma dulcinée. (J'interposai un tabouret entre nous.) Il est bien naturel que le jarl Sorren invite un prince rougemarquais dans sa demeure. Hedwig et moi...
- Hedwig et toi quoi ? répéta Astrid en agrippant à son tour le tabouret.
- Euh, nous... rien, vraiment.
Je me cramponnai aux pieds du tabouret. Si je lâchais prise, je lui fournissais une arme. Malgré ma situation précaire, Hedwig, brune, très jolie, un regard mutin et tout ce qu'un homme peut désirer dans un corps aussi menu qu'aguicheur, s'invita dans mes pensées.
- C'est à peine si l'on nous a présentés.
-Vous deviez être très nus lors des présentations, puisque le jarl Sorren a chargé ses huscarls de te faire comparaître en justice !
-Oh, merde.
Je lui cédai le tabouret. La justice nordique a tendance à séparer vos côtes du reste de votre cage thoracique.
- Qu'est-ce que c'est que tout ce bruit ? demanda une voix endormie derrière moi.
En me retournant, j'avisai Edda, pieds nus sur les marches, les fourrures de notre lit séparant ses jambes graciles et ses épaules laiteuses, sur lesquelles flottaient librement des cheveux d'un blond presque blanc.
C'est le demi-tour qui me fut fatal. Ne jamais quitter des yeux un ennemi potentiel. Surtout après lui avoir fourni une arme. »
Mais pas seulement lui (je pense notamment au prince danois Hakon qui suite aux manigances de Jal et aux sortilèges d'Aslaug se fait s**** par une femelle troll armée d'une branche de saule...)
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
La Reine Rouge, tome 2 : La Clé du menteur
À son grand regret, le prince Jalan est retenu par l’hiver loin du Sud et des luxes de son palais. Si son compagnon, le guerrier Snorri, est chez lui dans le Nord, lui-même n’a qu’une envie : déguerpir. Car le Viking est prêt à défier tout l’Enfer pour ramener sa famille à la vie, et la clé de Loki est en sa possession. Or le Roi Mort entend bien s’approprier cette clé du monde d’en bas qui lui a échappé de si peu, afin que ses défunts sujets puissent régner sur terre…
Le cheminement de ce tome 2 est calqué sur celui du tome 1, ce qui nous donne l’histoire d’un aller et d’un retour. Le duo antinomique formé par Snorri le héros viking et Jalan le prince italien, qui attire les emmerdes quand il ne les provoque pas, est ici augmenté de Tuttugu le vieux marin, de Kara la sorcière islandaise et d’Hennan l’orphelin allemand (les interactions entre chaque membre du groupe sont réussies, c’est un premier bon point). Snorri Snagason désormais détenteur de la Clé du Menteur souhaite ouvrir la porte de l’au-delà pour en ramener sa famille assassinée, mais le groupe est poursuivi par les sycophantes des deux camps qui veulent la récupérer pour poursuivre leurs propres objectifs…
Toujours poursuivis par les zombies du Roi Mort, ils doivent aussi échapper aux vikings rouges d’Edris Dean ou aux créatures inhumaines de Kélem le mage-portier. D’où diverses tribulations en Scandinavie, dans les grottes d’Eridruin, dans le repaire de Skilfar, dans la zone d’influence de la terrible Roue d’Osheim (remember la machine de l’asile dans Ravage de René Barjavel) et dans le hall du Roi sous la Montagne avant que nos héros n’accompagnent une migration vers le sud dirigée par le chef troll Gorgoth (cf. L’Empire brisé certes, mais je soupçonne l’auteur d’avoir un jour joué au jdr Runequest !)
Chassez le naturel, il revient au galop : au et à mesure qu’il se rapproche de sa patrie, Jalan contaminé à l’aller par les valeurs altruistes et héroïques de Snorri redevient peu à peu lui-même sur le chemin du retour, c’est-à-dire un connard lâche, égoïste et queutard… Mais s’il quitte ses compagnons en retournant à Vermillon, c’est pour y retrouver ses amis casés, ses maîtresses mariées, aucune gratitude chez la Reine Rouge et son pire créancier plus vindicatif que jamais !
Cette phase du récit est assez picaresque, notamment avec une hilarante parodie de duel qui tourne au grand n’importe quoi. Pour échapper à Maerus Tell et au Comte Isen, Jalan galope vers Umbertide la capitale économique de l’Empire Brisé pour y accomplir une mission d’ordre pécuniaire (à moins que son grand-oncle Garyus soit assez précog pour l’envoyer sauver ses amis aux mains des sbires de Grand Capitale et de la Bête Immonde). Et là, l’auteur décide de massacrer à la tronçonneuse le Royaume-Uni ultralibéral de Thatcher, Major, Blair et Cameron en nous brossant le portait d’un dystopie dans laquelle les financiers ont pris le pouvoir en remplaçant l’Etat par une place à une Banque Centrale et dans laquelle les débiteurs préfèrent rééchelonner leurs dettes dans un bagne plutôt que d’avoir affaire aux huissiers nécromanciens venant prélever leurs livres de chair règlementaires… et malheur aux insolvables car c’est les camps d’extermination qui les attendent ! (L’auteur a décidément de la suite dans les idées puisqu’il a déjà déversé le feu nucléaire sur le paradis fiscal luxembourgeois dans le premier tome de l’Empire Brisé… ^^)
Si le tome 1 nous racontait l’histoire de Snorri, Beowulf post-apo, héros sans peuple pour chanter ses exploits, qui veut se venger de Sven Briserame et qui est destiné à affronter son fils mort avant d’être né, enfant transformé en monstre, ce tome 2 nous raconte l’histoire de Jalan, Kwisatz Haderach raté, qui veut se venger d’Edris Dean et qui est destiné à affronter sa sœur morte avant d’être née, messie transformée en antéchrist… La force du duo ne vient finalement pas de leurs différences, mais de leurs ressemblances car à chaque fois qu’il pourrait sacrifier ses compagnons à ses intérêts personnels, le Côté Clair de la Force brille en lui !
Les flashbacks sont nombreux et entre voyages temporels, trips oniriques, transes shamaniques et explorations de son propre sang, Jalan découvre la vérité sur bien des sujets : la confrontation entre la Dame Bleue aux yeux pairs et la Sœur Silencieuse à l’œil aveugle (ou plutôt comment sa grand-tante est devenue la Sœur Silencieuse), le siège d’Ameroth contre le Fléau de Slov, bras droit du tsar Keljon, les projets génétiques de sa fam, l’assassinat de sa mère et de sa sœur… la mutilation de son grand oncle Garyus, le massacre des rois Gholloth de Vermillon par Kelem le mage-portier… Bref, le Bene Gesserit a pris le pouvoir à Rougemarche pour défendre ce qu’il reste de l’Empire Brisé !
L’auteur maîtrise ses classiques, et en actionnant ses petites cellules grises on lit facilement entre les lignes :
- on pioche chez JRR Tolkien, car la Clé du Menteur est à peine moins traître que l’anneau unique et Snorri poursuit comme Frodon son chemin de croix, c’est grâce à l’amitié indéfectible de Jalan qui officie ici en tant qu’alter ego de Sam
- on pioche chez Michael Moorcock, car non seulement l’ensemble fait penser à une version améliorée du Cycle d’Hawkmoon, mais on devine que la Dame Bleu défend la cause des Dieux du Chaos et Kelem celle des Seigneurs de l’Ordre et qu’ils se livrent par l’intermédiaire du Roi Mort et de la Reine Rouge une partie d’échec dantesque (ou plutôt de jeu de go, puisqu’on ne prive pas de retourner les pions adverses contre leur précédent possesseur… ^^) Pour aller jusqu’au bout de l’analogie, ajoutons la sorcière des glaces Skilfar qui en tant que partisane du libre arbitre absolu défend la cause de la Balance… blink
- on pioche chez David Gemmell vu que le duo Snorri / Jalan est un détournement du duo Druss / Sieben, mais pas seulement vu qu’on retrouve son humanisme populaire et que l’auteur participe à sa croisade contre les homines crevares
- on pioche chez Joe Abercrombie car comme chez lui le grimm & gritty dans lequel baigne tout le roman n’est qu’une Boîte de Pandore destinée à délivrer l’Espoir
- on pioche chez Frank Herbert, et pas qu’un peu : empereur, grandes maisons, féodalité rétrofuturiste, projets eugénistes, explorations génétiques, guerres psychiques entre liseurs d’avenirs…
- on pioche chez Jack Vance la part belle faite au voyage, le côté picaresque parfois totalement assumé et toutes ces contrées et ses peuples baroques voire barrés
- on pioche chez Roger Zelazny avec la Roue d’Osheim, espèce de Marelle artificielle visant à exploiter le chaos originel, mais on retrouve aussi les traces du Dallas Fantasy si cher à l’auteur ainsi que son traditionnel héros désabusé sauveur de l’humanité
- on pioche chez Dan Simmons par de multiples aspects, mais celui qui m’a le plus sauté aux yeux c’est la bataille d’Ameroth où Alica Kendeth massacre les forces du seigneur de guerre Anar Kerwcjz en recourant à la technologie interdite des champs de célérité
Cela donne envie hein ! Après tout n’est parfait car j’ai trouvé l’ange gardien Baraquel et la démone gardienne Aslaug encore trop peu exploités, mais surtout l’auteur n’arrive toujours pas à se dépêtre de son horrible habitude d’expliquer à posteriori les enjeux en cours d’où le recours fréquent à la sérendipité et aux deus ex machina pour envoyer les personnages là où l’auteur veut les voir sévir. Alors oui ici on reprend le puzzle narratif d’Hypérion et l’odyssée d’Endymion, mais on sacrifie au plaisir de compliquer en y ajoutant des intelligences artificielles, des post-humains, les supercordes, des univers parallèles et des ombres dimensionnelles, ainsi que et deux ou trois trucs de physique quantique : les sfistes vont adorer ! blink
Pour compenser, les dialogues pleins de piques et de bons mots sont savoureux (la traductrice Claire Kreutzberger, qui s’occupe de l’auteur depuis son premier roman a dû s’éclater plus que jamais en nous traduisant tout cela !) et on n’oublie pas d’offrir au lecteur un bon paquet de scènes d’action de bonne facture, spécialement quand elles sont horrifiques ( il y a un passage hitchcockien où Jalan est enfermé dans un camp de concentration : tant que les zombies réanimés par le Roi Mort sont de l’autre côté des barreaux, il essaye de jouer la montre, mais avec des compagnons de cellule souffreteux avec déjà un pied dans la tombe, l’urgence devient absolue ; et il y aussi un détournement de la Tour de l’Elephant de R.E. Howard qui devient la Tour du Fraudeur, alter ego de la Bastille où sont enfermés tous les robins des bois opposés au capitalisme et à l’ultralibéralisme…)
Tout homme à un prix, et au bout du chemin Jalan va devoir découvrir le sien avant de faire un choix : est-il prêt à sacrifier son seul et unique ami sur l’autel du Veau d’Or, ou est-il prêt à renoncer à celui qu’il est pour devenir celui qu’il aurait dû être ? Le sort du monde se joue donc dans l’âme d’un seul homme : c’est l’histoire universelle du kama, de l’artha, du dharma et du karma…
Dernière édition par Albéric le Mer 3 Fév - 11:28, édité 2 fois
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
All the horrors of Hell stand between Snorri Ver Snagason and the rescue of his family, if indeed the dead can be rescued. For Jalan Kendeth, getting back out alive and with Loki’s key is all that matters. Loki’s creation can open any lock, any door, and it may also be the key to Jalan’s fortune back in the living world.
Jalan plans to return to the three w’s that have been the core of his idle and debauched life: wine, women, and wagering. Fate however has other plans, larger plans. The Wheel of Osheim is turning ever faster, and it will crack the world unless it’s stopped. When the end of all things looms, and there’s nowhere to run, even the worst coward must find new answers. Jalan and Snorri face many dangers, from the corpse hordes of the Dead King to the many mirrors of the Lady Blue, but in the end, fast or slow, the Wheel of Osheim always pulls you back. In the end it’s win or die.
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
Re: Mark Lawrence, L'Empire brisé
oh oui Mon Précieux, en décembre prochain l'intégrale du cycle 1 qui va bien
Albéric- Nécromancien
- Date d'inscription : 16/01/2012
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